lundi 28 décembre 2015

PIT 3-79


Le puzzle racer se reflète dans l'enjoliveur d'un camion Peterbilt 379 ... la classe ! ;-)

jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Noël à tous !



Joyeux Noël !
Merry christmas!
Feliz Navidad !
Frohe Weihnachten !
Buon Natale !
Feliz Natal !
 
 

mardi 22 décembre 2015

TRITON

Triton : moteur Triumph T140, cadre Norton


Croisé dimanche passé, un superbe triton dans un excellent jus. Un Triumph T140 dans ce qu'il semble être un featherbed "wideline" de loin, ou un Atlas, d'un peu plus près. Deux fois déjà que je le croise, sans pour autant voir son proprio. 
Mais...jamais deux sans trois !   ;-)



lundi 21 décembre 2015

Bike test : Kawasaki 1000 Versys

Kawasaki 1000 Versys 2015


L'hiver se fait attendre et avec lui les longues soirées d'atelier ... Que faire ? Et bien le plus simple est encore de rouler ! 
L'arrière saison nous fait découvrir de somptueux paysages, les routes sont à peu près propres et personne ne vient troubler la tranquillité du motard qui enroule du câble en profitant du soleil.
En plus lorsque, comme moi, tu as la chance de faire un viron en bonne compagnie et au guidon d'une brêle sympa, c'est le top !
Parce que voilà: grâce à l'équipe de la concession Kawasaki Lyon  je vais aujourd'hui te confier mes impressions au guidon de la Kawasaki 1000 Versys 2015. 
Tu en as l'habitude maintenant, je te passerai volontiers les détails techniques que tu trouveras partout sur la Toile, pour me concentrer sur mon ressenti de motard au quotidien.
Pour cela, j'ai proposé à Ben et son BMW 1200 GS de faire partie de l'Adventure ;-)
Car c'est de ce côté que penche la Kawa, celui de l'esprit trail, du voyage, bref, de la Route avec un grand R. 

Kawasaki 1000 Versys 2015

De prime abord, il faut noter que la nouvelle tête de la Versys lui va à ravir. Tu te souviens certainement du curieux carénage de la version précédente, avec le regard globuleux de son seul optique. Franchement, je préfère celui-ci. Plus consensuel, et peut-être pas assez tranché comme peut l'être le style du Z1000 actuel, il offre néanmoins une petite touche racée et légère. Et puis deux phares valent mieux qu'un !
Le gabarit de la moto est flatteur, sa ligne évoque immédiatement le style trail bien que ses roues (en 17") trahissent une vocation routière. La Versys fait alors immanquablement penser à un SUV, sorte de "pont" entre l'idée que l'on se fait du véhicule idéal et ce que l'on en fait en réalité... 
Voilà donc une superbe routière, offrant polyvalence et agrément de conduite. 
Vraiment ? 
Allons voir !

Kawasaki 1000 Versys 2015, la face avant

Je te précise au passage que  notre belle du jour est un modèle "de base", sans options particulières.
Le contact sur "on", le moteur démarre sans faire de bruit. J'ai du mal avec les échappements modernes et normés, mais faut vivre avec son temps !
Dès les premiers tours de roues un constat s'impose : voilà une bécane à la prise en main évidente. 
L'embrayage est d'une souplesse incroyable ! la traction sur le levier se fait sans aucun effort. C'est pourtant un simple câble qui le commande. Il faut préciser qu'il est anti-drible, et t'autorisera des rétrogradages dans les tours sur l'angle, et sans arrières pensées.  
Dans la foulée c'est la boite qui se fait oublier, douce et précise. Ces deux points réunis et le confort qui s'en dégage permettent de se concentrer sur la route et sur le pilotage à proprement parler.
La position de conduite est assez bien fichue, plutôt droite avec un axe épaules, bassin et repose pieds idéalement positionné. Le guidon tombe naturellement sous la main, avec une largeur modérée au regard de ce qui existe souvent sur ce type de motos (la BMW de Ben fait près d'un mètre de large entre les poignées) 
Le poste de pilotage est donc agréable, avec un tableau de bord très lisible et complet. Y manque tout de même un élément devenu indispensable : l'indicateur de rapport engagé. J'ai essayé durant tout l'essai de passer un septième rapport, alors qu'il y en a six ...
La sensation moteur est d'abord feutrée, discrète, avant de muter une fois passée la barre des 4000 tours. Le bloc produit alors une sorte de feulement vraiment sympa avec juste ce qu'il faut d'agressivité pour maintenir les sens en éveil. C'est sur cette plage là, entre couple et puissance qu'il faut jouer pour apprécier la vocation première de la Kawasaki Versys 1000 : l'invitation au voyage. 

Kawasaki 1000 Versys 2015, le tableau de bord


Te voilà assis sur un gros lance-pierres dont tu contrôles l'élastique avec précision. C'est un délice. Seul bémol pour moi aujourd'hui, c'est le bridage un poil frustrant qui amputait la Versys de 20 chevaux au moins. Mais dès janvier prochain, nous pourrons découvrir la "deuxième partie" du compte tours. 
Si tu ne connais pas encore le caractère -célèbre- des blocs de la KHI, il faut absolument que tu réalises un essai !
Pour revenir à notre Versys 1000, je n'ai donc pu qu'entrevoir les possibilités qu'offre le moteur au delà de la limite des 106 cv. 
Pour contrôler ses ardeurs(surtout après le 1er janvier prochain ;-) ), tu retrouves au guidon la commande qui t'aidera à paramétrer les deux "modes moteur" et les trois modes de contrôle de traction que propose l'ordinateur de bord. Comme sur le Z1000SX, un mode F pour "full" permet d'obtenir 100% de puissance alors que le mode L pour "low" n'en délivre que 75%. Par ailleurs, le Kawasaki TRaction Control (antipatinage) peut être soit déconnecté, soit réglé sur trois positions, de 1 à 3. Pour ma part, j'ai roulé en "F" et KTRC "1". Le tout est paramétrable en roulant. Pratique.
Gaz !


Vraiment pêchu, le moteur de la Kawasaki 1000 Versys tracte sans faillir et emmène avec force les 250 kg de la machine. 
Pour un test grandeur nature, et avec pour référence la 1200 GSA de Ben à mes côté, il fallait contraindre la Versys à se cracher un peu dans les mains. 
Direction le Beaujolais bien sûr ! Les collines du vignobles proposent de multiples terrains, de la grand' route au chemins vicinaux carrossables, avec d'innombrables virages et sur tous types de revêtements. Idéal pour travailler les trajectoires, bûcher les appuis et apprécier les qualités d'une moto.
Quel plaisir !
La Versys 1000 s'en est donné à coeur joie. Le carénage protège plutôt bien, malgré une bulle réglable manuellement, à l'arrêt. 

Une des deux molettes de réglage de la bulle

En dynamique la Versys est peu sensible aux appuis sur les repose-pieds, mais offre un bras de levier précis au guidon. La mise sur l'angle et nette mais le poids haut perché de la machine ne facilite pas les enchainement rapides. Vu le gabarit de la moto, la roue avant de 17" n'arrange pas ce constat. Le ressenti au guidon est une inertie pas très agréable dans les petits coins, ou à l'attaque. 
Mais elle n'est pas faite pour ça !
Je dois dire que je l'ai trouvée fort à mon goût. Je dis ce que je veux, c'est mon blog non ?! 
Voilà pourquoi :
Mon mètre quatre vingt douze y est à l'aise. Mon quintal aussi ! Je te rassure : bien que haute, la Kawasaki Versys 1000 peut très bien convenir à plus petit ;-) De mon côté, j'ai les deux pieds bien à plat par terre.
A son guidon on domine la route, presque comme sur la GS de Ben. Guidon qui passe au dessus des rétroviseurs de voitures, soit dit en passant ;-)
Mon quintal ? superbement amorti par une selle vraiment confortable (comme quoi, on sait encore en faire!) et un amortisseur arrière réglable grâce à une molette pratique accessible sur le côté de droit de la moto.
La fourche n'est pas en reste, l'ensemble est homogène et n'appelle pas de critique particulière. Rouler en duo chargé pourra modifier ce ressenti, bien entendu.
Les aspect pratiques ? un large porte-paquets bardés de crochets pour fixer tes sandows encadre la selle passager elle aussi au confort étonnant et bienvenu.
Et que dire des rétroviseurs? ils rétrovisent le paysage derrière toi ! Pour avoir roulé de nombreuses motos, je peux te dire que c'est un fait à souligner !
Le freinage ? très convaincant, et doté d'un ABS au fonctionnement discret, le tout dans un ressenti au levier/pédale progressif et dosable.
Les bagages ? malheureusement je n'ai pas pu les tester ... mais les sacoches bénéficient du même système que sur la Z1000SX, leurs supports font partie du bâti arrière de la moto et restent discret lorsque, comme ici, les sacoches sont déposées.
Plus abordable (12600€) que le 1200 GSA de Ben, elle n'a pas à rougir de son niveau de finition, bien qu'elle ne boxe pas tout à fait dans la même catégorie.

En conclusion, même si je déplore l'appellation de "trail routier" (trail c'est la piste alors hein...bon) il faut reconnaitre les qualités routières de la Kawasaki 1000 Versys et, je pense, la prendre pour ce qu'elle est : un SUV au même titre qu'un 4x4 citadin. 
Cela mis de côté, c'est une routière par excellence, avec un rayon d'action immense. Son confort, son moteur souple, oncteux mais rageur si besoin, associés à une relative simplicité (peu d'électronique) font d'elle un formidable couteau suisse. Aussi à l'aise en ville, sur l'autoroute que sur le réseau secondaire, elle saura soigner avec le même égard l'échappée belle, le weekend en amoureux ou le trajet travail. 
Que peut-on souhaiter de plus ? un cardan ? Peut-être, mais voilà le détail qui tue : elle dispose d'une béquille centrale de série. Dis donc papy, depuis quand tu n'avais pas vu un  truc pareil ?
Génial !

Des photos ?  bien sûr ! ;-)


La tour d'Oingt se profile à l'horizon



Commodo gauche avec le bouton gris qui commande les fonctions au tableau de bord






Commodo droit > normal !





Côté droit, l'échappement d'origine et, juste au dessus, la molette de réglage de l'amorto






Molette de réglage de l'amortisseur arrière




Kawasaki 1000 Versys 2015, profil sympa !





Kawasaki 1000 Versys 2015, l'arrière : feu leds, porte-paquet





Aperçu du bloc issu de la famille Z




Kawasaki 1000 Versys 2015, la Zelle











Les coulisses : Ben lâche une main ! Bravo !




Kawasaki 1000 Versys 2015






Kawasaki 1000 Versys 2015





I'm a poor, lonesome cowboy... (air connu ;-) )

mercredi 16 décembre 2015

Contact : Suzuki 175 PE 1982



Toujours à l'affût, c'est lors d'une visite de courtoisie dans un atelier villeurbannais qu'un éclair jaune a attiré mon regard. 
Juste là, dans son jus et complète, trônait une superbe Suzuki 175 PE. 

Un mono deux temps qui développe 27.5cv, une boite 6, une grosse fourche Kayaba, le fameux système d'amortisseurs "full floater"(1982)... C'était le top de l'enduro au début des années 80.  
Yvon ne s'y est pas trompé et, en amateur éclairé, l'a ajouté à sa collection.
Elle est donc en train de se faire refaire une beauté chez Speck Motos, atelier plutôt spécialisé route/piste, mais qui ne rechigne pas à proposer son expérience en matière de restauration/réfection sur des machines d'exception.
Car c'en est une, à n'en pas douter. Pourtant de grande diffusion, le modèle PE est devenu difficile à trouver dans un bon état. Si, en plus, le modèle est complet et que rien ne manque, c'est une rareté...
Celui-ci dispose même d'une selle en parfait état, c'est dire ! 

L'essayer ne manquerait pas de sel  ;-) , d'autant que ce moteur ne dispose pas encore des valves qui deviendront la norme en matière de deux temps. C'est donc un moteur encore assez "violent", au caractère bien trempé, qui anime cette PE. 
C'est ce qui forgera sa réputation. Les "anciens" en parlent encore avec l'oeil brillant et les sourcils qui frisent !
C'est qu'elle avait fort à faire pour contenir les Yamaha 175 IT et Kawasaki 175 KDX, ses principales concurrentes d'alors. Avec  pour elle des arguments de poids: elle était la moins cher du segment, avait été pensée comme une vraie moto d'enduro et était livrée homologuée (les autres, dérivée des modèles cross de leurs gammes respectives, devaient être homologuées individuellement pour une utilisation enduro) 
Des arguments qui seront vite rattrapés par les principaux acteurs du marché. Mais c'est une autre histoire !


Norbert ne se cache plus : il aime les petites vieilles ! Surtout la Suzuki 175 PE ...





Ailettes généreuses et lignes sympathiques : un chouette moteur à air !










Modif d'époque : champion !



La cuve du Mikuni VM34SS










Sponsor d'époque ?





samedi 12 décembre 2015

613

Christophe Convers, Kawasaki / Rickman


Archives maison, Panissières 15

mercredi 9 décembre 2015

lundi 7 décembre 2015

Balade de décembre 2, Aldo Minator ;-)

Honda NX 650 Dominator, RD02 (1992)

Faut vivre avec son temps !
Un site de petites annonces bien connu ouvre à la France entière des possibilités jusqu'alors insoupçonnées. 
Comme, par exemple, se retrouver en "concurrence" avec un type de Biarritz alors que l'objet tant convoité se trouve à notre porte.
C'est comme ça que je me suis retrouvé aux commandes d'un vénérable Honda NX 650 Dominator. Un bon vieux "RD02" de 1992. 
L'instigateur de cette curieuse situation n'est autre que Fredy, copain de toujours, dont le caractère trépidant le pousse sans cesse dans de fumeux projets.
Quand il ne tente pas de maitriser des carrés de toile cousue à 4000 mètres d'altitude, il lui prend envie de se remettre à la moto. L'objectif était de trouver quelque chose d'économique, fiable et éprouvé. Qui plus est avec une éventualité de personnalisation. 
Après avoir fatigué de nombreuses montures, généralement sportives (GSX-R 1100, 750, 600, Triumph Daytona...) ou typées (600 XTsupermot' , Café racer Bandit 1200) Fredy a jeté son dévolu sur un inattendu Dominator. 
Il semble que cette moto l'ai fait chavirer dans les années 90. Pour reprendre la moto sur route après quelques années d'abstinence, cela semble parfait !
Et puis, aller au boulot sans angoisser sur le temps de trajet, se garer n'importe ou et prendre plaisir dans ses déplacements sont autant d'atouts propres à la moto non ?
Il faut reconnaitre qu'un "grosmono" classé parmi les yougtimers encore accessibles commence à être convoité. Surtout si, comme ici, la bête est fort bien conservée  et peu kilométrée. 
On vieillit ? Certainement ! 
Toujours est-il que mon cher ami a découvert sa perle sur ce site de petites annonces et qu'il a fallu se dépêcher d'aller la chercher. 
Bien entendu, dans la précipitation, Fred' s'est souvenu qu'il ne lui restait aucun équipement motard ... Voilà comment je me suis retrouvé au guidon de ce sympathique "traine couillon".
Et sans regrets ! Depuis feu mon Kawasaki 650 KLR, je n'avais que peu retouché à un monocylindre sur un long trajet.

Honda NX 650 Dominator, quelque part au dessus du Lac du Bourget


Campé sur des jantes en 17" à l'arrière et 21" à l'avant, reliées au cadre par des amortisseurs à grand débattement, le Honda NX 650 Dominator est le trail des années 90 par excellence. De plus en plus orienté vers une utilisation routière, mais encore capable d'escapades en tout terrain. Léger (165kg environ) et très maniable, c'est une moto citadine pêchue et une dévoreuse de départementales. 
Le moteur très volontaire développe une cinquantaine de chevaux. Il manque cependant un peu d'allonge, et est bien aidé par une démultiplication assez longue d'origine. Il souffle dans un double silencieux qui signe l'identité du Dom' , avec un "poumpoum" sympa agrémenté de pétouillis à la décélération. Vraiment agréable.
Le freinage (refait à neuf ici, circuits+consommables) est largement suffisant et n'appelle aucune critique. La position de conduite est naturelle et plutôt confortable. C'est une moto rustique et simple, comme on n'en fait plus !
Bien sûr, ce type de motorisation n'aime pas trop les longueurs autoroutières. Je me suis donc régalé à ramener l'engin depuis le village olympique d'Albertville jusqu'à Lyon par les petites routes. 200km et trois heures de route...
Un vrai plaisir ! Quand on pense que la veille je rentrais de mon périple dans le centre France ... 
Ce retour s'est effectué sans encombres. Il y aura quelques broutilles à régler évidemment, la belle est âgée de 23 ans, mais elle ne les fait pas. 
Seuls quelques contacts électriques sont à refaire, des plastiques à ajuster ainsi qu'une vidange moteur et hop ! 

Voilà assurément une bonne affaire,  financière si tu as la chance d'en faire faire une, mais surtout d'un point de vue motard : robustesse, fiabilité, facilité d'entretien et caractère sympa font du Dominator une vraie bonne idée pour rouler au quotidien à moindre frais sur une machine éprouvée et valorisante.

Franchement ? Quel plaisir ! 



Vue sur le Lac du Bourget, Chambéry et les Alpes en direction de l'Italie.


  

Honda NX 650 Dominator, RD02 (1992)
 

jeudi 3 décembre 2015

Balade de décembre, 1

Mamy ZRX, en route pour l'aventure !

"Mangoulééé à mango palao  !..." (air connu, pour les amateurs des Nonnes Troppo ;-) ) c'est l'air que j'ai dans le casque cet après midi.
Je suis de retour vers la Capitale des Gaules après un petit road trip d'environ 700km aux confins de l'Allier, de la Creuse et du Cher. C'est une chouette diagonale sur la carte, que j'emprunte souvent et, si possible, en utilisant le réseau secondaire au maximum.
D'obscures obligations familiales ont permis cette hivernale en solo.
Il n'y a pas de saison pour rouler, c'est bien connu !
Je m'attendais à me cailler sévère et avais prévu la grande tenue doublée et renforcée. Mamy ZRX a vu fleurir les manchons sur son guidon, alors que pour pouvoir installer la sacoche de réservoir, j'ai renoncé au tablier pourtant éprouvé.
Et bien, sans pouvoir dire qu'il ai fait chaud, je n'ai pas vraiment eu froid. Un petit -1 matinal une fois, un peu de gelée blanche et une moyenne de 4 degrés ont ponctués ma balade. Pas de quoi casser trois pattes à un canard quand on est bien habillé.
Je crois même pouvoir dire que la température était idéale, si l'on tient compte des mains bien à l'abri dans les gants, puis dans les manchons. Bien sûr, je te fais grâce des collants sous-vêtements techniques et des chaussettes de foot !


Le matos

Il existe autant de façon d'apprécier le voyage qu'il y a de motards sur la planète. Pour ma part, le mien commence lorsque je prépare le bât de mamy ZRX. Charger les sacoches, les équilibrer, caser les objets nécessaires pour qu'ils soient accessibles ou encore veiller à ce que rien ne vienne toucher les échappements. 
Au préalable, un check-up général pressions/tension/graissages à fait l'objet d'une attention particulière. Autant de petits détails réglés par la force de l'habitude qui permettent de prendre la route sans arrières pensées.
J'adore ça. Je me le disais encore tout à l'heure, en regardant l'ombre de mon équipage me précéder gentiment : "pinaise, qu'est-ce que c'est bon !"
Sensation de liberté, bien sûr, mais pas seulement. La moto c'est un cheval de fer, la dernière façon d'envisager le déplacement individuel. Loin du carcan automobile et de ses principes, à moto on communique avec l'environnement, on ne regarde pas le paysage, on en fait partie.
C'est juste énorme, et ça inculque l'humilité. Oh, pas l'arsouille du dimanche, moteur emballé et la bave aux lèvres, non. Mais le long cours, là ou la réflexion s'engage, le pilotage d'abord concentré devient instinctif, avec un oeil sur la route, un oeil sur le compteur, une oreille sur le compte tours... Comme le soir ou j'ai partagé la route avec un chevreuil indécis qui courait sur l'accotement, juste à côté de moi. Au lieu de se jeter sous mes roues, il a choisi de filer à l'opposé. Ouf ! Peut-être voulait-il juste faire un bout de chemin?  Je ne sais pas. 
Toujours est-il qu'à moto tu fais partie du paysage, et  qu'un chevreuil peux décider de t'envoyer dans le décor. 
Mais ce n'est pas tout : il y a un tas de petits plaisirs en roulant comme cela, dans le soleil d'hiver. L'effet stroboscopique produit par les ombres des arbres en bordure de route, les escalopes de terre projetées par les engins agricoles, retombées mollement et collées au sol généralement dans les virages (sinon, ce n'est pas drôle !) Le troupeau de vaches en transit sur la chaussée, encadré par des enfants braillards... 
La traversée de villages, comme autant de points de passages d'un jeu de piste, ou le temps s'est arrêté. Seuls quelques commerces multi-services subsistent, artisan coiffeur-buraliste-dépôt-de- pain-épicerie-café-comptoir. Les vieux te regardent passer, les jeunes sont partis depuis longtemps. Ils ne sont plus jeunes d'ailleurs !




Et puis il y a mamy ZRX. 138000km au compteur. 
J'ai décidé de ne plus m'inquiéter pour son avenir. Entre la nécessité de refaire son moteur, sa boite de vitesses ou encore son embrayage, je n'ai pas choisi. Pourquoi ? Elle se porte comme un charme ! 
Certes les rapports ne se verrouillent plus aussi bien. La cloche d'embrayage sonne le glas, mais assure dès les matines. Avec une compression dans les précos constructeur, le bloc de la KHI respire toujours aussi fort. Ses montées en régime sont franches et jouissives, aucun bruit suspect ne vient troubler les envolées mécaniques. Il mange à peine un verre d'huile aux mille, c'est dire ! La ligne inox, flutée par le vieux silencieux Micron, produit un son inimitable et rageur, "à l'ancienne". 
La partie cycle suivi par mes soins, posée sur des combinés EMC à l'arrière et une fourche reconditionnée à l'avant, offre une tenue de route digne d'une sortie d'usine. Chargée à bloc, avec mon quintal et les bagages, mamy ZRX file droit, imperturbable.

Les remous d'air me font parfois dodeliner de la tête, pendant que, détendu, je laisse vivre le guidon entre mes mains. Pourquoi forcer ? agir sur les appuis, sentir la route, ressentir le travail de la mécanique, des suspensions, permet de soigner la trajectoire en toute décontraction. Quel pied !
De temps en temps un coup de gaz péremptoire suffit à imposer notre place dans le trafic. Mamy ZRX mange souvent des "boites à roues" histoire de montrer qui est la patronne. En guise de dessert, elle s'octroie quelques sportives, comme cette "S3" égarée l'autre jour en haut des esses de La Chapelaude. Le freluquet boutonneux qui a voulu jouer doit encore aujourd'hui pleurer en arrachant ses décalcos "racing touch" !  Rien à redire, l'expérience prévôt... ;-)

"Mangoulééé a mango palao !" ... je chante à tue tête dans mon casque. 
Le froid est tout de même parvenu à se faire sentir. A peine. Juste assez pour que mon corps organise la défense, et fasse refluer le sang vers les zones à réchauffer en priorité. Le point positif ? le capteur "vessie pleine" ne fonctionne plus. Pratique, mais pas rassurant !
Après plusieurs heures au guidon, l'engourdissement est général mais plutôt léger. Les prises d'angles sont un peu moins assurées, les corrections de trajectoire un peu plus nombreuses. Normal. Il en faut plus pour me faire douter et, en vieux briscard de la route, je sais qu'il est temps de faire une pause, malgré l'imminence de l'arrivée. 
Quelques moulinets de bras plus tard, je rejoins la cohorte des voitures qui gagnent la ville. Je rejoins mes pénates, mon gros Z va pouvoir se reposer.

Enfin, voilà quelques jours de liberté finement exploités. Il faut dire que la saison est assez exceptionnelle. Les ceusses qui ont "hiverné" leur bécane en octobre ne peuvent que s'en mordre les doigts ! J'ai d'ailleurs croisé pas mal de motos en ce début décembre, preuve s'il en est que beaucoup ont fait le même choix

Serait-ce le bon côté du réchauffement climatique ? 

A voir ! ;-)