mercredi 12 juin 2019

6 ème Montée Historique du Beaujolais - épisode 1

Montée Historique du Beaujolais 2019 : François Chardounaud au guidon, Manu Ruggiero le coude au sol filent à travers bois à l'assaut du Mont Brouilly... La classe !


Ça y est.

Voilà le jour venu, la date butoir à laquelle se devaient de prendre fin mes déboires mécaniques.
Souviens toi, le projet de mener Ginette (le side-car familial) au sommet du Mont Brouilly tambour battant ce 9 juin 2019 a été émis il y a un an, au terme d'une épique journée au guidon de la fabuleuse Honda 750 Four K2 de Fred. C'était ma première Montée  Historique en tant que participant. Génial !

Tu as pu suivre avec moi les pérégrinations techniques printanières qui m'ont permis  la remise en route de mon vénérable attelage. Et bien figures toi que tout ce cirque a pris fin une heure seulement avant le départ !
J'ai finalement neutralisé la fichue dépression posant problème, appliqué de la pâte à joint jusque sur mon pantalon et monté un robinet on/off sur le réservoir. Zou ! J'ai pris la route.
Je crois pouvoir dire que Ginette n'a pas ronronné comme ça depuis des lustres. 

Mais où vais-je exactement ? En direction d'une célèbre côte viticole beaujolaise mondialement connue: le Mont Brouilly. Ses flancs sont non seulement couverts de vignes mais également parcourus par une petite route sinueuse propice à l'organisation d'une démonstration en côte pour motos et side-cars anciens.


Point de vue depuis le sommet du Mont Brouilly, en direction de l'Ouest

Me voici donc parti sous un soleil radieux, le panier chargé de tout le bazar nécessaire pour le week-end.
L'idée étant de participer le samedi à la balade proposée aux concurrents pour visiter le Beaujolais (on a beau connaitre, la visite vaut toujours le détour), de camper sur le paddock et de se lever frais et dispo le dimanche pour enchainer les montées de démonstration.

Et bien devine? C'est exactement ce qu'il s'est passé.
A ceci près que je devais partager ces moments et mon panier avec Fred, le même passionné qui roule d'ordinaire avec le fameuse Honda évoquée plus haut. Ce sont des obligations familiales qui le retiendront, avec pour effet de me priver de singe !
Un petit point de vocabulaire s'impose pour le néophyte.
Le side-car désigne en anglais l'excroissance latérale située à droite, ou à gauche d'une moto (la "voiture de côté" in French) et dotée d'une roue. Le singe est son passager, ainsi nommé car il doit se démener pour aider le pilote à maintenir l'équilibre de l'ensemble en conduite sportive.
Maintenant que tu es au fait  de la technique, je peux commencer à te parler du reste.

Pour mémoire, et pour la postérité (!!) La Montée Historique du Beaujolais est l’œuvre de la dynamique association "la Vieille Bécane Beaujolaise". Il s'agit cette année de la 6ème édition. Comme toujours il convient de saluer le travail fourni par l'ensemble des membres de l'asso et des nombreux bénévoles pour que cet évènement puisse avoir lieu. Les élus locaux sont également partie prenante, les maires des communes de Saint Lager et Odenas en particulier puisque le Mont Brouilly se situe sur leurs territoires.
C'est un tour de force que de réunir les meilleures auspices autour de ce projet, porté à bout de bras par le bureau et les membres de la VBB.
On ne peut que souhaiter que cela dure encore longtemps !

Mais revenons à nos moutons.
Ginette a bien carburé, et me voilà en début d'après-midi au départ de la balade qui doit emmener une petite troupe d'une trentaine de vieilles bécanes à travers le vignoble beaujolais, sous un soleil bien de saison. 
Une centaine de kilomètres, parcourus comme dans un rêve aux côté de machines anciennes certes mais souvent d'exception. Notamment quelques Motos Martin, une Aermacchi/Harley Davidson, ou même une Kawasaki 1000 "GG" raide neuve, en rodage et pilotée par Alain Genoud himself.  
Le parcours ? un morceau de bonheur motocycliste à lui seul, parsemé de villages et hameaux pittoresques tels Le Perréon, Saint Just d'Avray, Grandris, La Creuse, Le Bout du Monde... Et des cols fameux comme la Croix Montmain, la Casse froide ou encore le Fût d'Avenas. Tout ceci pour tranquillement nous poser en terrasse à Lamure sur Azergues, pour siroter un petit remontant avec modération.
Le retour nous a permis de confirmer ce que nous avions déjà compris : cette région est sans aucun doute incontournable et à visiter absolument, offrant une diversité de paysages à couper le souffle, des vignobles exposés au sud en bas des collines jusqu'aux forêts de résineux évoquant le Jura au delà de 500/600 mètres d'altitude. Superbe ! 
Je t'ai dit que Jacques, le président de la VBB m'avait pour l'occasion "fourni" un singe?  Et pas n'importe lequel : Antonio, le bien nommé "Nortonio". Heureux pilote d'une Norton Commando, sociétaire de l'Amicale Motocycliste du Doubs et singe en Championnat de France de la Montagne pendant des lustres... Ginette et moi nous sommes tenus à carreau tu penses !


Beringer Brakes : un maitre cylindre fraichement taillé dans la masse posé sur des copeaux d'aluminium

La balade s'est achevée par la visite des établissements Beringer Brakes, basés à Saint Jean d'Ardières. Le must, la fine fleur de l'industrie à taille humaine, spécialisée dans le freinage de haute couture pour tous. 

Beringer Brakes

Etienne Bocard, le directeur technique, commercial et pédagogue de talent a pu expliquer le processus de fabrication des différents éléments composant un système de freinage moto, et leur fonctionnement. Et chacun de repartir avec son petit porte-clé gravé au laser... Délicate attention !

Beringer Brakes

De retour au paddock il me restait à installer mon campement et tâcher de profiter encore un peu du soleil, qui prévoyait de se cacher pour le lendemain.
Barnum monté, duvet déplié prêt à l'emploi, j'ai pu profiter du crépuscule pour soigner quelques clichés. Enfin, je pensais pouvoir le faire... 
C'était sans compter sur l’extrême gentillesse,  que dis-je ! Le légendaire sens de l'hospitalité du pilote de Montée Historique.
C'est étonnant de constater à quel point le partage n'est pas un vain mot. Étonnant aussi de découvrir qu'il aime mettre en avant les produits du terroir : le vin bien sûr mais également des mets variés et souvent succulents, d'autant plus appréciés qu'ils sont consommés au pied d'une tente ou d'un camping-car, ce qui confère à l'instant une étonnante saveur. Un retour aux sources d'une certaine manière. 
Et puis la découverte : qui aurait cru que l'on produise une verveine de cette qualité en Haute-Loire?  Merci à Patrick et Greg, le duo père/fils rencontrés autour d'une Honda 350 CB joliment coursifiée, et à Gilles leur voisin ardéchois de paddock,  aux multiples passions communicatives... Merci aux Locteux, merci aussi à François et Manu, grands amateurs de houblons bien travaillés. Merci enfin à Maïté et Jacques, l'en-cas fut bienvenu et salvateur ! ;-)
Bref... A force de goûter des spécialités, je n'ai pas tellement profité de l'heure bleue.

Ce samedi s'achevait paisiblement dans l'obscurité du sommet, après l'extinction de l'éclairage touristique de la chapelle "Notre Dame aux Raisins", bien après la mi-nuit. 
J'ai pu enfin compter sur la chaleur agréable de mon duvet pour glisser dans les bras de Morphée, aux pieds d'une Ginette silencieuse et de rassurantes silhouettes mécaniques brillant dans la pénombre.
Il fallait récupérer quelques forces pour le lendemain !

A suivre ...



Montée Historique du Beaujolais 2019 : la chapelle Notre Dame aux Raisins




Montée Historique du Beaujolais 2019 : le barnum du Galipometre !





Montée Historique du Beaujolais 2019 : François Chardounaud et Emmanuel Ruggiero, en famille ! (basset BMW 900 1970)




Montée Historique du Beaujolais 2019 : contrôle technique




Montée Historique du Beaujolais 2019 : contrôle administratif > z'avez vos papiers?!




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Seb Rognard de "l'atelier des motards"(Villefranche/Saône) pose avec sa superbe Honda 500 Replica



Montée Historique du Beaujolais 2019 : pendant ce temps, Christian Fauchille prépare sa plaque numéro




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Maïté prend des photos !




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Jacques "le prez" brieffe les pilotes





Montée Historique du Beaujolais 2019 : Didier Gillet tient bien la pression. Laverda 500 Formula 1978





Montée Historique du Beaujolais 2019 : la maréchaussée veille au grain...



... Kiwi aussi !




Montée Historique du Beaujolais 2019 :




Montée Historique du Beaujolais 2019 : François Guillermont, pouce en l'air : tout va bien !




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Greg (en selle) et Patrick (en rouge)




Montée Historique du Beaujolais 2019




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Fred Dargaud et sa fidèle 'Tobec'... Gaz ! (Tu vois pourquoi en side-car le panier s'appelle le panier ?)




Montée Historique du Beaujolais 2019 ! Gilles Desmeurs et son superbe Kreidler Mustang 125 coursifié de1980





Montée Historique du Beaujolais 2019 : pendant ce temps là Jacky Grolet livre sa "Cuvée Racer", un Morgon de compète !




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Thomas Zanardi trajecte soigneusement au guidon de sa 125 Gauthier GAZ de 1976




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Ludo Fraysse sur son Honda 400 CB 1976




Montée Historique du Beaujolais 2019 : Franck "Balto" et sa résine aux couleurs Godier/Genoud dédicacée par Alain Genoud lui même !










mardi 11 juin 2019

6 ème Montée Historique du Beaujolais - Teaser

6ème Montée Historique du Beaujolais, dimanche 9 juin 2019, 7h00: Franck voit venir une vraie bonne journée !


Un lundi de Pentecôte pluvieux, c'est fait pour trier et organiser des photos (j'en ai amassé pas loin de 1000!) C'est fait aussi pour se reposer après un week-end passé au guidon de Ginette, le side-car familial reconverti en bête de course. 
Réfléchir à une bonne accroche, mettre les idées en place. C'est qu'il y en a des choses à raconter ! Des anecdotes croustillantes, mécaniques, mêlées de bons mots et de rencontres, d'échanges constructifs et de coups de gaz.
Je suis en train de te préparer un compte-rendu de l'intérieur, avec illustrations et tout.
A très, mais alors, très vite !
 

samedi 1 juin 2019

Route me voilà !!

Ginette : Yamaha 900XJ 31A attelée à un panier Goliath "rallye" modifié - 1984


Nous y voilà ! 
Je dirais même plus : nous y voilà !
Penser aux Dupondt me fait marrer : depuis que je travaille à faire fonctionner Ginette, le side-car familial, je suis passé par toutes les étapes, toutes les couleurs et perdu pas mal de cheveux.
Comme les Dupondt, beaucoup de ces embrouillaminis viennent par deux.
Quand tu crois en avoir résolu un, un autre survient et prend le relais.
C'est comme ça. 
C'est comme ça surtout avec les vieilles bécanes. Certains diraient les vieilles m... , mais je ne l'entends pas de cette oreille. Et pourtant ! Pas plus tard qu'il y a trois jours j'étais au bout du rouleau, prêt à vendre mon cher attelage à vil prix sur un site populaire de petites annonces.
Que s'est-il passé? Il est vrai que je t'avais laissé sur un espoir renouvelé, avec la quasi-certitude de croiser Ginette sur la route il y a déjà trois semaines.

Flash-back.
C'est vrai, ce jour là les "affaires avaient repris". 
Le moteur tournait enfin sur quatre cylindres, les problèmes de carburation semblaient dernière nous. La poisse aussi.
Enfin, c'est ce que je croyais. Plusieurs jours plus tard, alors que le boulot me laissait quelques heures, j'ai voulu reprendre le remontage des périphériques et autres carénages. Puis tout content, je tentais de démarrer pour aller faire un tour. Ce fut plutôt un retour ! Un retour à la case départ. 
Ratatouillis, cafouillages et bruits suspects, accompagnés de fuites d'essence à l'entrée du circuit. Le circuit d'arrivée d'essence évidemment, pas la boucle asphaltée à laquelle tu penses. Pas encore.
En cherchant bien je suis parvenu à trouver un fond de patience pour activer ma réflexion. 
C'est une nouvelle fois en partageant mes doutes et mes recherches avec le binôme de spécialistes locaux de l'humour vache Christophe et Jean-Yves que je confirme mes impressions : moi qui croyait que Ginette avait vaincu la dépression, voilà qu'elle fait une rechute !
La dépression en question est un système -dont je t'ai déjà parlé- qui permet au robinet d'alimentation d'essence du réservoir une fonction automatique. Plus besoin d'ouvrir ou de fermer l'alimentation : c'est une petite dépression d'air envoyé via une durite depuis les pipes d'admission qui mobilise une membrane en caoutchouc très fine, située dans le dit robinet. Elle se déforme et laisse passer le carburant. Lorsque le moteur s'arrête, celui-ci "n'aspire" plus (ne crée plus la dépression) permettant à la membrane de reprendre sa forme, empêchant le passage du carburant. Hop ! Le tour est joué !.
Oui seulement voilà, si on peut remplacer les joints et la membrane par des neufs, (ce que j'ai fait, tu t'en doutes) le corps du robinet lui,  a toujours plus de trente ans... Lorsque je l'ai démonté, ses parties plastiques me sont littéralement restées dans les doigts.

Le kit de joints de robinet...

Pinaise !
Il ne me restait plus qu'à trouver rapidement une solution, les jours étant comptés pour présenter Ginette à la Montée Historique du Beaujolais.
Chance ! 
Il en faut toujours un peu... J'ai trouvé à deux pas de chez moi quelqu'un qui se débarrassait non seulement d'un robinet d'origine, mais également du réservoir qui va avec.
Chouette ! 
J'ai donc une nouvelle fois tout démonté pour tenter de réparer, avec les nouvelles vieilles pièces. 
Penses-tu que l'aventure se termine comme ça tranquillement ? Tu parles ! 
Quand je bricole je pense souvent tout haut. Je n'aurais pas dû. C'est un peu comme dans les films où le méchant tient en joue le héro et prend un quart d'heure pour expliquer son plan. J'aurais mieux fait de la boucler. Je ne suis pas méchant (quoi que...) mais cette fichue mécanique m'a vu venir. Une fois tout le bouzin une énième fois remonté, je te le donne en mille : rien ! Ou plutôt si: de l'essence plein les chaussures et le moral en berne. Bougies noyées, allumage anémique voir pas du tout. Bouh ! Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça? 

Les bougies d'allumage sur un plateau...

J'en étais là, presque décidé à inscrire Ginette sur Le Bon Coin, quand je me suis dit que je n'avais pas fait tout ça pour rien. 
Retour chez les copains carrossiers/mécanos, prêt à encaisser quelques vannes supplémentaires. Voyant mon état, ils ont dû avoir pitié ;-) et m'ont accompagné dans mon désarroi avec des propositions lucides, comme toujours. Pour une fois celle qui consiste à mettre le feu à l'engin n'en faisait pas partie.
Et bien voilà. Après tout ce cinéma (premier démontage début février tout de même !) ces litres de jus de cervelle, d'huile de coude, de pièces d'occase, tu vois j'avais oublié un truc simple et bête. Mais bête ! A manger du foin. 
Les bougies. A l'instar de la blague qui explique que "pas de bras, pas de chocolat" (sic!), une chose est sûre : pas de bougies, pas d'allumage ! Et c'est bien le seul et dernier point que je n'avais pas traité dans tout ce cirque. Tous mes essais, toutes mes tentatives de démarrages et de réglages étaient vouées à l'échec : je travaillais avec des éléments usagés. J'ai avancé avec des œillères, axé sur les autres problèmes.
Un saut chez AJP Motocycles à Villeurbanne m'a permis d'en acquérir quatre neuves, une par cylindre (c'est mieux non?) 
Une fois confortablement installées, elles se sont mises à produire des étincelles de qualité, juste ce qu'il fallait pour redonner vie à Ginette et lui permettre d'arpenter de nouveau les routes de la région.
C'est d'ailleurs ce que nous avons pu faire en famille en ce jeudi de l'Ascension, en parcourant près de 140km entre plaine de l'Ain et Bas Bugey.
Génial ! 

Accroche-toi, ne lâche rien. 
C'est pénible et frustrant parfois,
Ne te laisse pas faire, c'est pour ton bien,
Une machine ne fait pas la loi,
Sans blagues, et bien ?
A la fin, ça envoie du bois !



Le nouveau vieux réservoir et son nouveau vieux robinet




Qui, pendant ce temps là pour tenir la chandelle?






Satanée moto !




mardi 21 mai 2019

lundi 13 mai 2019

2 TG Team

"L'Orange Bleue", la Honda CB 125 du 2TG Team


25 Power à Paray-sous-Briailles / Varennes-sur-Allier (03) le 12 mai.
Les copains du 2TG Team prennent de la vitesse pour leur premier rendez-vous de la saison : 2ème en catégorie 15cv et 5ème au général... jusqu'à ce qu'une chute vienne mettre un terme à ce bel élan. Dommage, mais prometteur. Gaz !

Ps> je sais que Thomas s'entraine à bien cadrer ses photos. Elle est impec' celle-là !  ;-)

jeudi 9 mai 2019

Eurêka ! ;-) :-)

Ginette, sous perfusion

Je te l'avais bien dit, que tu serais le premier (ou la première!) prévenu(e) si Ginette daignait se réveiller.
Et voilà.
Elle a craqué. Ne t'affole pas, ce terme désigne un moteur qui démarre correctement. 
Et c'est pas dommage !
Que d'heures passées à tenter de réanimer cette vénérable mécanique ! 
Comme souvent la solution était sous mon nez, plus facile et évidente qu'elle ne voulait bien paraitre.
Je t'avais donc laissé partager mon désarroi, après une séance compliquée, mêlant auscultations minutieuses d'une rampe de carburateurs et remue méninges (les Grand- Bretons disent "brainstorming") pour parvenir à comprendre le fonctionnement, ou plutôt l'absence de fonctionnement du cœur de Ginette, le side-car familial.
C'est avec calme et détermination que j'ai remis le travail sur le métier en cette fin de journée de lundi. Quelques rayons de soleil, une température clémente et le soutient indéfectible de Christophe et Jean-Yves, spectateurs de premier plan.
Cette fois je pars de ma "vieille rampe" de carbus. Mise de côté par dépit, elle reprend du service car après tout c'est avec elle que le moteur a démarré la dernière fois.
Après l'avoir consciencieusement désossée, je m’aperçois qu'elle présente encore plutôt bien. Je la nettoie à fond (encore!) pour la remonter avec encore plus d'attention, afin d'être sûr que ce soit la dernière.
Je dépose celle qui se trouve sur la moto et la remplace par la rampe que je viens de traiter.
Tu commences à saisir : je ferme un œil, je tire la langue, je m'arrache la peau des doigts sur les colliers des manchons d'admission centraux (de toutes façons ça n'avait pas cicatrisé) Contrôle des serrages des pipes d'admission: ok.
Je repose le réservoir et connecte le booster/démarreur.
Contact... Un pression sur le bouton du démarreur... Le moteur démarre !
Il démarre pour caler aussitôt.
Je recommence et cette fois il s'élance, prend des tours mais je ne parviens pas à le stabiliser. Il cale de nouveau.
Christophe suggère à nouveau de brancher une nourrice avec de l'essence neuve (propre et récente) à la place de mon vieux réservoir d'origine dans lequel se trouve un carburant datant de plusieurs mois.
Il "suggère à nouveau" car il me l'avait déjà dit et je ne l'avais pas écouté, persuadé que ça ne pouvait pas venir de là.
Aussitôt dit, aussitôt fait : la nourrice est connectée avec de l'essence neuve. Cela neutralise au passage l'ouverture par dépression du réservoir. Ce n'est certainement pas un détail !
Le moteur démarre, prend ses tours et se stabilise à un régime trop élevé mais encourageant. Cette fois je me brûle en tentant de régler le ralenti.
Le cercle des spectateurs s'est agrandi. Outre mes deux acolytes, nous ont rejoint attiré par le bruit Patrick, Daniel et Roland, les retraités férus de bécane du quartier.  
Ils m'entourent, une main dans la poche et pointant du doigt de l'autre les différents points ou actions à mener. L'air docte et les sourcils circonflexes, ce n'est plus un public averti : c'est le balcon du Muppet Show !
Et chacun d'y aller de son conseil et de son commentaire. 
Mon cerveau bouillonne. Je tiens le bon bout, mais par quel côté le prendre?
C'est alors que je me souviens d'une bidouille que j'avais testé, ne trouvant pas de gaine de câble de gaz d'origine pour remplacer celle -complètement morte- de Ginette. Ma bidouille pouvait bien être une des origines du problème. 
En effet le câble, trop court de quelques millimètres en raison d'un réglage de gaine impossible, laisse les papillons des gaz imperceptiblement ouverts, ce qui accélère et ne permet pas d'agir sur les réglages. J'ai de suite démonté ma bidouille. D'un coup le régime moteur s'est stabilisé quasi de lui même à 1100 tours, parmi les acclamations de la foule en délire.
Pinaise quel pied !
De fait, la dépression étant neutralisée le moteur fonctionne. Il faut donc comprendre que la membrane du robinet est en cause : elle ne laisse pas passer assez de carburant. Pourtant en la testant "à vide" elle semble fonctionnelle. Je comprends mieux maintenant  pourquoi lors des derniers roulages l'attelage ne marchait bien qu'avec le plein. Lorsque le niveau baissait dans le réservoir cela ne carburait plus correctement.
Monter l'autre rampe aurait dû mettre cela en évidence mais je n'avais pas bien cerné le problème. Après examen les membranes à dépression servant à ouvrir les boisseaux s'étaient avérées trop "dures" (pas assez souples) ce que j'avais pris pour le problème principal.
Ginette : son robinet de réservoir de carburant. Un pièce d'antiquité ! ;-) dedans se trouve un bête bout de caoutchouc cause d'une bonne partie de ses soucis.


Il faut donc que je me rende à l'évidence : mes certitudes m'ont mis dedans. Prendre du recul, faire amende honorable et écouter les gens d'expérience, voilà ce que j'aurais dû faire beaucoup plus. Non pas que je n'ai pas écouté, mais je voulais y parvenir par moi même. 
Alors résume un peu avec moi : ce dysfonctionnement qui avait conduit peu à peu Ginette à ne plus pouvoir rouler, entrainant l'opération décrite dans ces colonnes depuis près de deux mois, tout ce bazar pour une histoire de pièces vétustes, à savoir un bête robinet de réservoir, des pipes d'admission poreuses (là je ne m'étais pas trompé) une bidouille de câble de gaz et de l'essence pourrie. 
Je ne trouve même pas de chute pour conclure tout ça. Tu te rends compte? Ça me coupe la chique et invite à l'humilité.
Alors oui les amis, prochain objectif : la Montée Historique du Beaujolais début juin.
Héhé... Gaz !



Ginette, sous perfusion et dépression neutralisée (le tournevis bouche la durite)