Ça y est, voilà le printemps !
Une météo radieuse nous flatte la cafetière ces jour-ci, jours de compromis.
Je te dis ça car, pour des raisons professionnelles, j'ai entrepris d'ouvrir mes chakras en direction d'une nouvelle position de conduite sur deux roues : les pieds devant !
Je te propose donc de découvrir avec moi la dernière née de la gamme Victory Motorcycles, la -ou plutôt "le"- Gunner.
In french tu peux traduire par "artilleur".
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Victory Gunner 2015 |
Comme toujours je te rappelle qu'il ne s'agit pas ici d'un essai conventionnel et journalistique, mais plutôt d'un transfert d'expérience. Je suis motard au quotidien, et j'ai la chance de pouvoir tester régulièrement différent types de motos.
Ce qui est intéressant avec le Gunner, c'est de prime abord sa sobriété.
Bien fini, sans fioritures. Peut-être même un peu trop simple pour un custom.
C'est un chouette petit bobber, sacrifiant à la tradition de la selle unique. Question duo, il faudra choisir une des selles disponibles en option.
Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse pour le moment.
La peinture mate offre un aspect moderne et sympathique. Ici en vert, la Gunner existe aussi en "suède titanium", un gris très classieux.
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Victory Gunner, côté gauche. Je n'aime pas le disgracieux couvercle noir (sous le bras oscillant) qui abrite la centrale ABS |
L'ensemble est très agréable à regarder, d'autant qu'il est campé sur une paire de jantes alu à "24 rayons", dixit le site internet de la marque. J'aurais plutôt parlé de "bâtons", mais c'est un point de vue. Toujours est-il qu'elles sont jolies, mesurent 16 pouces de diamètre et sont chaussées de pneus Dunlop d'origine (130 av, 140 ar)
La ligne générale de la moto permet d'identifier ses origines à coup sûr. Propres aux canons de la marque Victory, Le Gunner n'y coupe pas.
Ton oeil averti aura d'office complété la gamme du constructeur, rangeant notre nouvelle amie parmi les cruisers Hammer, Judge, Vegas, High Ball et Boardwalk, dont la renommée n'est plus à faire.
Construite autour du bloc "Freedom 106" (le twin de 1731cm3) elle reprend donc l'architecture de ses sœurs, mais parait être une petite moto. Il ne faut pas s'y fier ! la place à bord est d'ailleurs tout à fait similaire.
Installé au guidon tu trouveras bien, relax. Celui-ci tombe pile sous les mains. Les pieds sont "en position centrale" selon les valeurs Américaines. C'est dire presque au centre ... du moteur (!!) donc franchement en avant mais, c'est vrai, moins que sur d'autres customs.
Du coup, si on est grand (comme moi) les genoux remontent un peu haut !
Le guidon offre un cintre confortable et un bras de levier intéressant d'autant que la position "feet first" ne permet pas d'utiliser les appuis aux pieds de manière efficace.
Ton fessier, enfin, sera agréablement soutenu par une selle au rembourrage satisfaisant, agrémentée du dosseret que l'on connait sur les autres monoplaces de la gamme.
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Victory Gunner : la selle ! |
Contact !
Comme sur les autre twins victory (sauf la Vision) le contacteur à clé se trouve entre les deux cylindres, à gauche.
A la mise sous tension le petit bruit caractéristique produit par le système d'injection se fait entendre. Le tableau de bord s'illumine, révélant un compteur de vitesse conventionnel à aiguile, au centre duquel on trouve un afficheur numérique. Celui-ci comporte un indicateur de rapport engagé, le compte tour, deux trips et le totaliseur. On y navigue au moyen d'une gâchette sur le commodo gauche.
Ne cherche pas la jauge de niveau d'essence, il n'y en a pas. Un témoin de réserve s'allume en cas de besoin.
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Victory Gunner : le compteur |
Une fois lancé, le moteur produit un son tout à fait agréable et très reconnaissable : celui d'un gros twin moderne, qui souffle ici dans une paire de silencieux Akrapovic spécialement conçus pour lui.
La boite se révèle précise et souple. Les rapports se verrouillent d'une manière agréable, il est vraiment plaisant d'en jouer. Les rapports s'enchainent impeccablement, jusqu'à la sixième surmultipliée (overdrive)
Pour te donner une idée, en 6 à 2000trs tu roules à 100kmh.
Le coffre du moulin est juste parfait. Les 1731cm3 tractent sans faillir. Du haut de ses près de 90cv, il offre une plage d'utilisation étonnante, acceptant de reprendre sans cogner dès 1500trs sur le sixième rapport.
Le couple développé (139Nm) offre des sensations vraiment sympa, les reprises sont pêchues, la mécanique donne l'impression de ne jamais s'essouffler.
En plus, la consommation est proche de celle d'un moineau anémique ! (bon, un gros moineau quand même hein ! attention !) malgré cela, 6.5l/100 en moyenne sont réalistes. Evidemment, si tu essores la poignée droite alors là ... m'enfin quand on aime ...
Au regard de tout cela, Il faudra être particulièrement tatillon pour parler performances et optimisation avant de d'avoir testé cette attachante cavalerie.
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Victory Gunner : profil droit |
Mécanique présentée dans un écrin dont la réputation n'est plus à faire : les chassis Victory sont à classer parmi les plus rigoureux du segment custom.
La Gunner n'échappe pas à la règle. La prestation offerte survole celle de la plupart des cruisers du moment.
Grâce à la combinaison de ce moteur et de ce cadre, tu pourras ridiculiser n'importe quel "aigle hurlant" ;-) chargé de pièces spéciales ... à part peut-être le bon vieux "110 CVO" , et encore.
Biens sûr, la Gunner n'a rien d'une sportive, mais la rigueur de son chassis est assistée d'une suspension performante. Les imperfections de la route sont très bien gommées. La stabilité est impériale pour ce type de moto.
La prise d'angle maxi est de fait possible de façon rassurante et progressive. Tu peux exploiter la Gunner comme une "vraie moto" : trajecter dans le sinueux prend une autre dimension !
Les repose-pieds vont frotter, bien entendu, mais sans pénaliser la tenue du cap. Ils permettent d'ailleurs de poser une certaine limite... leur plainte, s'ajoutant au repli du repose-pied concerné, incite à la prudence ;-)
Un fois là, il faut bien parler du freinage. Doté de l'ABS, la Gunner n'appelle aucune critique de ce point de vue. Il est vrai que le frein moteur est très présent et que le frein avant permet de satisfaire à la plupart des demandes.
Je n'ai sollicité l'arrière que pour faciliter la prise de virages fermés à bon rythme.
De même, il sera d'une aide précieuse lors d' évolutions à basse vitesse en ville.
Tu l'auras compris, tout ceci donne une moto très homogène et agréable. Un vraie moto plaisir, le genre de moto que l'on devrait avoir en plus, juste pour compléter son garage idéal !
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Victory Gunner : roue avant |
A l'heure du bilan, il faut se rendre à l'évidence : malgré ses atours un peu austères (mais qui ne demandent qu'à évoluer au travers d'un catalogue d'accessoires hyper fourni) la Victory Gunner est l'archétype du bobber simple et accessible à même de satisfaire le nouveau biker comme le plus aguerri.
Ah ! je ne t'ai pas parlé de sa prestation la plus marquante : sa capacité à mettre de bonne humeur ...à te refiler la banane quoi !
Des photos ? bien sûr !
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Victory Gunner : commodo droit |
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Victory Gunner : commodo gauche (bravo !!) |