Le Galipometre: Salon de Lyon 2017

Par où attaquer le récit de cette journée ?

Il y a plusieurs manières d'aborder le sujet.

Je peux y aller franchement avec mon avis de motard au quotidien, amateur de belles mécaniques; ou alors prendre le point de vue du motard occasionnel; ou encore ouvrir les yeux esbaudis du néophyte.

Le salon de la moto de Lyon marque le début de la saison moto dans la région. C'est comme ça, une sorte de tradition.

Tous les ans les amateurs et les détracteurs de l'évènement ne manquent pas, les premiers faisant souvent partie des seconds. L'esprit Lyonnais n'y est pas pour rien, c'est certain.

On est toujours tenté de se dire que si l'on y va pas on va rater quelque chose. A l'inverse, ceux qui y vont se disent toujours que oui, bon, c'est vrai, il fallait y aller ...

Difficile de restituer quelque chose de constructif car je suis forcément partial ! Et peut-être également un peu idéaliste.

Il est indéniable que le commerce régional du deux roues à moteur ne peut faire l'économie d'un tel rendez-vous.

Alors quoi ? Et bien il faut le reconnaitre : c'est un chouette évènement ! Il fait la part belle à notre passion, peut importe la manière de la vivre. Et il y en a pour tous les goûts.

C'est comme ça que je me suis retrouvé plongé dans l'ambiance de ce dimanche de salon à Eurexpo, le parc des expositions de la métropole Lyonnaise.
Flanqué de mon pote "Bull" désormais caisseux (mais dont l'état d'esprit roule toujours sur deux roues!) j'ai pu arpenter les allées bondées et me perdre au gré de la découvertes de dizaines de stands.
"Se perdre" est l'expression exacte, car l'implantation de stands ne répondait pas à plan logique. Les exposants ont été regroupés par thèmes et non pas par marque ou types de modèles. Les accessoiristes et autres clubs assuraient la liaison entre les différents univers, sans proposer une cohérence visible. Parfait pour l'amateur qui n'a donc eu d'autre choix que de visiter chaque recoin du salon pour être sûr de tout voir. Pas simple pour celui qui a choisi d'aller quelque-part en particulier: s'orienter avec le plan fourni à l'entrée a pu être nécessaire.
M'enfin, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Bull et moi avons décidé que c'était très bien comme ça. La preuve : aujourd'hui encore je ne peux t'assurer d'avoir vu tout ce qu'il y avait à voir. L'impression générale est d'avoir manqué de temps et d'avoir eu à faire à un salon plus grand que d'habitude.

Je préfère te prévenir: tu ne verras pas dans mes colonnes la dernière Fireblade ou la énième GSX-R ... tu commences à me connaitre ! Sans pour autant renier ces monstres technologiques qui piloterons bientôt à ta place (ieuuurk!) je me suis attaché à chercher "la ptite bête". J'ai bien cherché. J'ai pas trouvé grand chose ... Suis-je blasé ? Ou, pire, je vieillis? Aïe ! Un peu des deux mon adjudant !
Non, blague à part, comme j'ai du mal à maintenir mon attention sur les modèles phares des grandes marques, je recherche des choses qui me parlent: de l'authenticité, de l'échange, de belles rencontres, des discours passionnés ... Le contraire du laïus commercial d'une vendeuse d'une grande marque (dont l'emblème est composé de trois diapasons) qui a conclut notre conversation par un : "ah bah si vous voulez pas parler financement on va pas êt'copains alors !" Assorti d'un sourire crispé qui disait: "dégage vite, j'ai un chiffre à faire moi !"
Flûte ! Je n'avais pas compris la démarche. Comme je n'avais pas prévu d'acheter de l'argent c'est avec l'air contrit que j'ai quitté le banc de requin pour regagner la plage.
La plage, c'est là où on roule avec des vraies bécanes. Des qui te font pas flic avec un bottin à apprendre par cœur, si tu veux paramétrer je ne sais quelle option.

Nous avons mis le cap sur l'espace dédié aux préparateurs et en avons profité pour passer par le stand Indian, dont les modèles ont pour moi une saveur spéciale ;-) Les Scouts, en 1000 ou 1200 se prêtent agréablement aux délires de leurs propriétaires, quand ce ne sont pas ceux de Monsieur D ! Et que dire des "thunder strokes" ? Ah !

Mais ce sont bien les expos de motos préparées, bobbers, choppers, café-racers et autres scramblers qui ont réussi à nous enthousiasmer. Pas le moindre processeur à la c... à l'horizon ! Pas moyen de changer de carto à l'aide d'une clé usb ! Youpi !
Je sais, je suis un poil rétro mais j'assume.
Les rois du TIG/MIG ont tout mon respect. Travailler le métal pour faire revivre de vieilles trapanelles en leur donnant un look d'enfer est une histoire de goût. Encore faut-il en avoir !
Du coup, l'écoute d'un fond musical douteux mais festif, très années 90, aurait dû nous alerter aux abords du stand commun des BF Motorcycles et Kris Kustom. Mais il aurait été dommage -voire presque criminel- de passer à côté ! En voilà des gars qui font fi de tout préjugés motards. La qualité de leur accueil n'a d'égale que celle de leurs réalisations : tout simplement impec'.
C'est sur un déhanché "mia" que nous avons pu discuter à bâtons rompus autour des prépas de Lucas et Fred, les BF. Notamment un BMW Ninety arborant un réservoir Triumph, doté d'une boucle arrière retravaillée équipée d'une selle cuir du meilleur effet. Bull aura préféré le sympathique bouille de scrambler d'un Yamaha 600 Fazer du siècle dernier, très chouette avec sa selle rouge.

Au fait ! je ne t'ai pas parlé des animations. Au programme, du stunt, de l'enduro indoor, du dirt. Nous n'avons pu assister qu'au stunt car, pour être honnête, nous avons oublié les autres animations au cours de notre visite ! Bouh ! Tu as raison.
Il ne fallait pas louper l'expo consacrées au Dakar, avec des bécanes qui sentent bon les grands espaces Africains et Sud-Américains, l'expo de motos anglaise dont plusieurs HRD Vincent, et deux Brough Superior sur le stand de la marque récemment réapparue.

Beaucoup de clubs présentaient des machines d'exceptions: le Voxan club de France avec une Black Magic, Spirit of Speed avec une impressionnante collection de machines de Grands Prix des années 70 à nos jours. Sans oublier les locaux de l'étape, le Leyment O Cycles, dont les membres sont venus en force pour présenter leurs machines de course de côtes et quelques bitzas bien tapés.
Quelques perles, difficiles à trouver étaient également bien là, mais il fallait avoir l'oeil ! En particulier une paire de Kawasaki 1300/6 AGZ et, plus loin, deux Suzuki XR69 visibles sur le stand Beringer Brakes. D'authentiques beautés mécaniques livrées aux regards des plus avertis.

A signaler également la présence des magazines RAD et CaféRacer avec chacun un espace où étaient exposées des machines ayant fait l'objet d'articles. Bull et moi avons particulièrement apprécié la démarche intéressante et originale d'Essential Custom Motorcycle de Colmar qui, après avoir modélisé sur ordinateur nombre de pièces de leur prépa (un XV750), les a imprimé en 3D.
Enfin, il fallait noter la présence discrète sur le stand BMW de la S1000RR Praem, qui a défrayé la chronique l'été passé avec son look de moto d'endurance des années 80.

Voilà pour ce petit tour non exhaustif de cette journée au salon de la moto de Lyon 2017 ...
Arrivés à l'ouverture c'est avec horreur que nous avons vu l'heure du départ se profiler vers 16h, avec la curieuse (mais véritable) sensation de n'avoir pas tout vu. Incroyable non ?
Heureusement, j'avais emporté avec moi mon appareil photo. Juste pour toi ? Ben voyons !