Pourquoi "mini" le road trip ?
Tout simplement parce que, dans un moment d'égarement, un de ces moments où ma grande bonté me conduit à ma perte (!!) je me suis retrouvé sur la route au guidon d'une 125 des années quatre vingt pour un petit bout de chemin.
Enfin disons plutôt un modèle conçu dans les années quatre vingt. Celle-ci est un poil plus récente. Il s'agit même de la dernière génération de Yamaha 125 SR (2002). Un modèle devenu la citadine pure souche, un monument du monde moto par chez nous. Bref, un incontournable.
Enfin disons plutôt un modèle conçu dans les années quatre vingt. Celle-ci est un poil plus récente. Il s'agit même de la dernière génération de Yamaha 125 SR (2002). Un modèle devenu la citadine pure souche, un monument du monde moto par chez nous. Bref, un incontournable.
Dans la production moto japonaise disponible en Europe et en France, il y a comme ça des brêles qui marquent les esprits. Par leur ligne, leur fiabilité ou encore leur accessibilité. La petite Yam' est de celles là. Devenue presque invisible dans le paysage urbain, son look vintage lui redonne du lustre et lui permet de devenir aujourd'hui la coqueluche des amateurs d'anciennes, qu'ils soient motards ou non. Des milliers d'entre nous ont découvert la moto grâce à elle.
Elle n'est cependant pas si vieille ? Un peu tout de même ! La première version est apparue en 1982. Légère, facile de prise en main, elle offre des prestations insoupçonnées de prime abord. Confortable et maniable (tant que l'amortissement fonctionne bien), on peut se faufiler partout à son guidon.
Guidon, assise et repose-pieds qui d'ailleurs dessinent le triangle de la position de conduite idéale. Même pour mon mètre quatre-vingt douze.
Yamaha 125 SR |
De son côté le moteur, issu du vénérable XT, n'est vraiment pas un foudre de guerre. C'est un petit mono quatre temps qui développe 12 chevaux. Pour frimer on parlera de 24 poneys... De ce point de vue, quand il a senti mon poids à trois chiffres s'asseoir sur la selle, je l'ai entendu clairement étouffer un sanglot. Mais le brave petit ne s'en est pas laissé compter ! Il a relevé la tête à la mise du contact, s'est mouché d'un coup de démarreur et a pris le mors aux dents pour me montrer qu'il faut compter sur lui. Gaz !
Première en bas et hop ! Il a volontairement pris la route, dans un bruit feutré, mais pas désagréable.
Bien sûr, je ne peut pas te parler de sensations moteur/relance. Ce serait présomptueux. Cela dit la petite mécanique fait le boulot. Et plutôt bien encore !
Ça, je peux t'en parler. Car grâce à elle j'ai pu couvrir près de 100 km d'une traite, entre le pays Roannais et la Capitale des Gaules. Pour me suivre, rien de plus simple: tu cliques sur "éviter les péages" et "petites routes en blanc" sur ton GPS en papier. Le gros morceau du parcours : la montée, que dis-je ! l'escalade, du col du Pin Bouchain. Soit près de 20km de montée pratiquement continue dans le sens Roanne-Lyon et 10 bornes de descente vers Tarare à partir du sommet. C'est dire si ce n'est pas de la rigolade.
Reviens avec moi sur la route. Imagine: météo mitigée (l'aventure a lieu au début de l'été) un peu de vent, un risque de pluie annoncé par quelques nuages menaçants. Pas de quoi fouetter un chat.
J'enquille par les petites routes. Pour garder le rythme il faut jouer du sélecteur et prêter une oreille attentive au régime moteur. Si je le laisse trop retomber la sortie de virage ou l'amorce d'une côte peut s'avérer compliquée.
Il m'a fallu quelques kilomètres pour trouver et conserver le mode d'emploi, mais il faut reconnaitre que la 125 SR est d'une docilité déconcertante. Elle n'a rien à faire de mon blouson Kawasaki ou même de mes grosses paluches, habituées à se cramponner lors des coups de pieds au cul distribués par mes habituels multicylindres. Bast! Sans état d'âme elle se crache dans les mains pour maintenir l'aiguille du compteur entre 90 et 100, vaille que vaille. Moi non plus je ne me laisse pas faire. Je ferme un œil, évalue les trajectoires, calcule les tangentes, évite les bosses, travaille la vitesse de passage en courbe. Surtout ne pas perdre le précieux élan. A ce jeu là, la poignée de gaz a bien gagné un quart de tour à la fin...
Ah nous l'avons gravi le Pin Bouchain ! Avec la manière en plus. Apprivoiser la bête, l'amener à bon port a finalement été une formalité. J'aurais même pu pousser jusqu'à utiliser les freins ! (mais je n'en ai pas eu besoin...) Si je l'avais fait, j'aurais pu te dire que le simple disque avant est amplement suffisant et très efficace, la p'tite SR ne pèse que 113kg avec le plein ! Le frein arrière, à tambour, est un peu plus délicat à doser mais fait le job.
Nous avons mis à peine une heure trente pour effectuer le trajet, et personne n'en a eu à rougir.
Yamaha 125 SR |
Tu sais quoi ? Il faut que je te dise, limite que je te confesse quelque chose : j'ai pris mon pied. J'ai retrouvé de vraies sensations de moto, d'évasion. Oui, pas du côté performances c'est sûr, sauf à considérer que rouler sans être focalisé sur tachymètre en est une. Du coup, décontracté de ce point de vue, j'ai pu pleinement apprécier d'autres paramètres que nous avons tendance à oublier en ces temps "d'obscurantisme tout sécuritaire". Par exemple trajecter soigneusement, ne rien rater du paysage qui défile, ou rouler le nez au vent sans pour autant (trop) me trainer.
Des trucs simples, qui nous font aimer la moto pour ce qu'elle est finalement: un mode de déplacement à part, sensationnel.
Qu'importe le flacon ...
Applaudis avec moi Pascale, la propriétaire de cette chouette petite bécane. La retraite en ligne de mire, elle a la ferme intention de réaliser son rêve de jeunesse : rouler à moto. Bravo ! ;-)
Yamaha 125 SR - Coulisses : le casque jet, c'est plus pratique pour les photos ! |
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