18 septembre 2019, 07h50, Péage de Chanas |
Me revoilà, prêt à prendre la route pour me rendre au Castellet en cette fin septembre 2019. L'idée, en partant le vendredi matin, est de rouler toute cette première journée pour en faire une balade de qualité. Comprendre : une liaison rapide (autoroute un peu) puis une spéciale de plusieurs centaines de kilomètres sur de petites routes jusqu'à l'arrivée, prévue juste avant le départ de la première manche du Bol d'Or Classic.
Pour faire court (!!) : 10 à 12 heures en selle à travers les paysages magnifiques du Rhône, de la Drôme, des Alpes de Haute Provence puis du Var, en terminant bien sûr dans les Bouches du Rhône.
Un poil
inquiet quant-aux performances requises pour suivre le groupe à dos de
Mamy Varadero, j'avais décidé la veille de changer de monture et
d'équiper Mamy ZRX d'un train de Pirelli Diablo Supercorsa SC, à peine
rodés par Vincent sur circuit.
Quel luxe ! C'est vrai, mais il faut toujours être prêt pour le cas où. Héhé...
Note que jusqu'à l'heure du rendez-vous Fred ne m'avait pas clairement expliqué quelles seraient les conditions de roulage.
Oh
comme j'ai bien fait ! En arrivant au rendez-vous de départ au péage de
Chanas le vendredi matin je découvrais bien rangées sur le parking une
brochette de bécanes composée de deux Honda 800 VFR, un vieux Yam 750
FZR "état concours", le dernier Yamaha R1, un Honda 1000 VTR SP2, Fred
sur son BMW K1200R Sport (le bien nommé "panzer") et donc Mamy ZRX.
Toutes ces brêles fièrement et efficacement menées par un groupe de
pilotes quarantenaires chevronnés aussi sympathiques qu'accueillants.
Gaz !
Je
te passe l'insipide liaison autoroutière qui nous a conduit du côté de
Loriol. Nous avons ensuite obliqué plein Est, à travers les Baronnies en
direction des Hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence.
Ah! il
faut voir comme une saine émulation s'est installée dans le groupe
! De loin on aurait pu nous croire en train d'écrire un nouveau
"chapter", à rouler ainsi en quinconce... De face oui, mais de profil tu
aurais eu du mal à faire le point.
Wooosh ! Fait la brêle qui fend l'air provençal de bon matin. Et quand elle le fait sur les routes départementales, cela permet d'apprécier l'inégalité des revêtements, la variété des décors qui changent, la vitesse à laquelle les virages et le relief te sautent à la figure. Car il est vraiment là le sel de cette journée.
Wooosh ! Fait la brêle qui fend l'air provençal de bon matin. Et quand elle le fait sur les routes départementales, cela permet d'apprécier l'inégalité des revêtements, la variété des décors qui changent, la vitesse à laquelle les virages et le relief te sautent à la figure. Car il est vraiment là le sel de cette journée.
Comme je te l'avais indiqué précédemment (voir épisode1), les gars qui composent la bande ne sont pas là pour amuser le terrain. Ils n'ont pourtant rien à prouver, c'est sûr. Mais il serait de bon ton de ne pas se laisser distancer tu vois ? Alors Gilles ouvre la route sur sa VFR. Marrant ! De prime abord on pourrait penser qu'il roule "débranché". Il trace, imperturbable, à une allure qui force le respect. Les autres s'efforcent de suivre, l'air faussement décontracté. Ou c'est une impression ? Peut-être. N'empêche, il faut se cracher dans les mains et rester concentré.
Nous prenons des angles comme il y a longtemps que je n'en avait pas pris sur route ouverte, les trajectoires sont tendues, les relances agressives juste comme il faut. C'est jouissif ! Tous les sens en alerte nous nous relayons telles des oies sauvages en tête du "V" pour favoriser la pénétration dans l'air. Histoire de faire bonne figure nous déployons toute notre science du pilotage sur route : analyse de l'environnement, distances de sécurité, de freinage, trajectoires au scalpel.
La maitrise du véhicule est pointue, souple. Aucun écart ne perturbe notre formation pendant que le soleil s'élève et réveille les odeurs automnales qui s'insinuent dans les aérations de mon casque intégral. Senteurs variées de mousses, aiguilles de pin, humus... Ah c'est trop bon ! Le gros bloc de Mamy ZRX respire à pleins poumons. Les bruits d'admission et d'échappement rythment les montées en régime du moteur, pendant que le sélecteur me permet de coller à la topographie... et à mes compères.
Mais si à bon train le temps file et, bien que nous
nous efforcions de le retenir, c'est comme cela que peu avant midi nous arrivons à Banon, pas très loin de Forcalquier.
Fred, qui ferme la marche le couteau entre les dents, rejoint le groupe pour nous apprendre qu'il posé sa carte bleue sur la pompe à essence où nous nous sommes arrêtés cinquante bornes plus tôt ... Mines déconfites puis hilares : personne ne se souvient du nom du bled ni de son unique pompe, quelque part dans les Baronnies... Il en sera quitte pour faire opposition. Un vendredi ! Bon weekend !
Fred prend de l'essence, sans se douter qu'à partir de là il devra tout payer en queues de cerises et en nèfles. |
Cette étape est bienvenue. Les machines se reposent sur une placette en produisant les clics et clacs propres au métaux qui se rétractent. De notre côté la carte d'un petit restaurant est consciencieusement explorée.
C'est aussi quelque chose à souligner : après une bonne arsouille route éprouvante, le motard aspire à un peu de repos, généralement en terrasse, en tous cas à la terrasse d'un établissement d'où il peut admirer sa bécane. C'est comme ça, on y peut rien.
Une fois tranquillisé, l'intéressé n'a plus qu'une seule envie : desserrer ses bottes et retirer son lourd blouson de cuir. Voilà. Ceci pour éclairer ta lanterne, car c'est vrai, tu n'es pas obligé de tout savoir.
Et chacun de se dandiner avec désinvolture vers les toilettes...Couic ! Crac ! Font les protections de cuir, les sliders en plastiques de nos bottes. La clientèle ébaudie ne nous quitte pas des yeux... Nous sommes donc obligés de rouler des mécaniques, l'air de rien. J'avoue, j'adore le folklore de l'équipement motard, mais qu'est-ce qu'on à l'air c... quand il faut marcher avec ! La marche de l'empereur... Oh tout de même !
Cette heure de table, roborative, ne nous a pas fait perdre de vue l'essentiel : commenter le pilotage de chacun avec force respect et mauvaise foi, bien entendu.
Café, étirements, quelques pas. Nous resserrons les bottes et enfilons les blousons. Un coup de chiffon sur les écrans de nos casques. Nous sommes prêts.
Contact !
La meute s'ébroue, le temps de chauffe est réduit à sa plus simple expression. Première en bas toutes les autres... tout droit !
Nous repartons sur les routes en blanc sur la
carte.
18 septembre 2019, quelque part en Drôme Provençale, au café ! |
18 septembre 2019 - une p'tite pause ! |
Banon, sous le truc rouge. Sur place, c'est superbe ! CLIQUE ICI |
Le "panzer" au premier plan ... Mamy ZRX ensuite, et Gilles qui jette un oeil à ses pneus (on ne sait jamais !) |
Superbe récit qui nous fait voyager !Hâte de lire les autres.
RépondreSupprimerMerci le Galipo:)
Ah mais de rien, c'est toujours un plaisir ! ;-) :-)
Supprimeren ces temps de confinement ça fait du bien d'aller faire un tour en bécane meme virtuellement , merci ,j'ai hate de lire la suite.......
RépondreSupprimerSalut François ! c'est vrai, dès qu'on sera "déconfinés" on sera un paquet à être catapultés sur les routes... Bise à Nad ;-) et bon courage !
Supprimer"Les machines se reposent sur une placette en produisant les clics et clacs propres au métaux qui se rétractent"
RépondreSupprimerCa me rappelle des souvenirs….
Pierre
Salut Pierre ! Ah oui, de ces souvenirs ! Allez, on va se refaire ! ;-)
SupprimerEncore un récit qui donne envie, d'autant plus que la régio de Banon je la connais bien.Des virages des vues du bonheur en faites.
RépondreSupprimerMerci encore
Bien sympa ça donne l'envie de chausser les bottes.
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