mardi 21 juillet 2015

La poudre d'escampette !

Quelque part dans le col de l’Épine ...


La poudre d'escampette ?
Non, tout de même ! mais presque.
Vois-tu cela fait quelques temps que je n'avais pas eu l'occasion d'aller rouler. Tailler la route quoi !
Une bonne nuit de sommeil, Mamy ZRX apprêtée pour l'occasion  (pressions/niveaux/picotin/sacoche isotherme) et hop ! en route.
Partir se promener nécessite sans doute un peu de préparation, au moins pour l'itinéraire. J'ai décidé au pied levé de ne pas décider de ma destination. Ou plutôt si, mais pas du chemin à suivre.
C'est donc comme ça que ce dimanche matin vers 6h30 j'ai pris la direction de la haute montagne, la Savoie et le Col de l'Iseran.
Toutes les routes mènent à Rome, c'est sûr, et c'est donc une de celles là que j'ai emprunté.  Un peu au hasard et sans assistance électronique.
Curieusement, je continue à faire confiance à mon GPS en papier pendant que d'autres s'esquintent les yeux sur de petits écrans fixés à leurs guidons. Pas de souci, je n'ai rien contre. M'enfin je trouve que ça gâche un peu la balade.
Première en bas, le reste en haut, les gaz à droite et le frein... aussi, ça suffit !
Rapidement sorti de l'agglomération Lyonnaise, j'ai tiré des bords entre Rhône et pré-alpes, jusqu'aux portes de la Savoie, en traversant les Terres Basses puis les Terres Froides. 
Les paysages de ces coins de l'Isère sont juste superbes dans la brume matinale. Des nappes d'air tiède montent, les odeurs de campagne sont puissantes et revigorantes. Si tu n'as jamais roulé dans ces conditions, tranquillement, le nez au vent, il faut que tu te lances sans tarder, c'est important.
Parcourir le moutonnement des collines qui s'élèvent peu à peu vers Aiguebelette dans cette ambiance est une expérience vivement conseillée !


Le col de l’Épine est le premier franchi. Ascension sans souci, dans un rythme agréable sur un bitume accrocheur et en très bon état. "Carver" sur cette pente régulière est un véritable plaisir !  
Une fois là haut, il y a un point de vue exceptionnel sur  Chambéry et le Massif des Bauges, juste en face.


Ce petit passage citadin m'a confirmé que même le dimanche matin, une ville n'est pas le meilleur endroit pour respirer.
Peu importe, la zone urbaine est effacée de mes rétroviseurs d'un coup de poignet droit. Il y a de l'autre côté, en direction d'Albertville, une route qui serpente au milieux d'un vignoble sur plusieurs dizaines de kilomètres à l'adret de la montagne. 
Cela évite avantageusement l'immonde grand-route qui file, droite comme un "i", au fond de la vallée. Quelques villages pittoresques ponctuent ce parcours jusqu'à Albertville.
De là, la route qui mène à Bourg-Saint-Maurice est une peu moins sympa car elle est aménagée pour recevoir des afflux importants de circulation l'hiver, pour la saison de ski. On dirait un peu une sorte de périphérique avec ses sorties et ses entrées, qui desservent des villages ou des hameaux.
Heureusement, cela s'arrange en arrivant sur la bourgade. 
A la sortie, il y a le choix : la route du col de l'Iseran via Tignes puis Val d'Isère, celle de Courmayeur en Italie via le col du Petit Saint Bernard, ou encore Beaufort via le Cormet de Roselend.

Un café, un GPS en papier ... tout va bien !
M'étant fixé sur le premier, j'ai donc enquillé les 40km qui me séparaient de l'Iseran.
C'est une route à moto, à n'en pas douter. 
D'abord parce qu'elle est superbe, globalement bien revêtue et bénéficie de points de vues facilement accessibles : on peut s'arrêter souvent pour détailler le paysage (pour ceux que ça intéresse) 
Ensuite parce qu'on y croise des cohortes de bécanes, dans tous les sens. Essentiellement des Italiens d'après ce que j'ai pu constater ce dimanche. 
Des motards de tous poils sillonnent ces routes avec bonheur : des amateurs de trails, BMW et KTM en tête, du roadster Jap' à la pelle et quelques pistards venus user leurs sliders (ou tenter de le faire) Les hyper-sports ne sont vraiment pas à la noce sur ce terrain. 
Le plus surprenant ? les bikers à dos de customs, comme en perdition sur de superbes mais inadaptées  machines. Des péniches dans un ruisseau. Chacun son truc.
La région est habituée à ce défilé de deux roues et beaucoup d'établissements, hôtels et restaurants, affichent des panneaux à destination de la clientèle motarde. 
A Val d'Isère, une sculpture de bois inspirée d'une Ducati 999, haute de 3 mètres, trône dans le village.

Un fois arrivé au sommet, à 2770m d'altitude. J'ai cassé une petite croûte histoire de tenir le coup. J'ai dégusté un melon bien frais en regardant les touristes se prendre en photo devant le panneau marquant la ligne de col. 
J'ai fini ma tranche de miel et j'ai fait pareil. 



Retour par le même chemin. Rentrer en faisant le tour par la Maurienne aurait été trop long.
Je suis donc revenu sur mes pas. De Bourg-Saint-Maurice je suis remonté dans le Beaufortain par le Cormet de Roselend. 
Paysage enchanteur d'un alpage couvert de vaches et de ...touristes en goguette. 
La route serpente gracieusement dans ce décor qui aurait pu inspirer Sir Arthur pour son "Monde Perdu". On l'embrasse presque d'un seul regard, territoire de quelques centaines d'hectares contenu dans de grandioses murailles.
La dedans, impossible de faire le zouave. Quiconque en prend la mesure ressent le besoin de passer sans faire de bruit, subrepticement. Mamy ZRX s'est contenté de flûter dans le Micron, en limitant les pétarades aux seules nécessaires. 


Je me suis d'ailleurs arrêté pour profiter pleinement du contexte. Pour aider à la concentration et/ou méditation (si besoin, ou si tu passes par là) je te conseille le refuge situé au sommet. 
L'altitude rend le café gouteux, et il ne faut pas hésiter à l'accompagner d'une tartelette aux myrtilles. C'est très sérieux, j'ai essayé : avec ça tu médites bien une demi-heure sans forcer ! 

La descente vers Beaufort est du même tonneaux : géniale. Surtout lorsque tu arrives au dessus du lac de Roselend. C'est un lac de barrage dont la couleur turquoise est impressionnante. 
La descente se poursuit mais, une fois le lac dépassé, l'altitude décroit rapidement. Les arbres refont leur apparition. Tu continues donc à travers la forêt jusqu'au village.
Une fois là il ne faut pas hésiter : une visite de la fruitière s'impose ! c'est l'endroit ou l'on affine le fromage de Beaufort... c'est incontournable, point.  



Mon petit bout de fromage dûment empaqueté et remisé dans la sacoche isotherme (comme quoi j'avais beau ne pas avoir déterminé d'itinéraire, mon subconscient s'en était chargé !) retour sur Albertville, puis Chambéry, cette fois par la grand-route.
La chaleur accablante des fonds de vallées ne m'a pas facilité la tâche. Rouler au dessus de 1000m par ces temps de canicule était vraiment la bonne idée, à mon avis.
C'est pourquoi j'ai repiqué sur le nord de la Chartreuse via le col des Échelles pour rejoindre de nouveau les Terres Froides. Qui n'ont de froides que le nom, en cette saison.
A partir de là, j'ai tiré une diagonale en direction de Crémieux en repassant par les Terres Basses, mais par d'autres routes toujours aussi chouettes !

La Capitale des Gaules m'a vu réapparaître près de douze heures après mon départ, au terme de presque 600 kilomètres parcourus (dingue!) Mamy ZRX a vaillamment assuré. 
Son totaliseur affiche désormais plus de 134500km... et a de quoi en remontrer à de plus jeunes.
Quant-à moi, j'ai dû me désincruster de la selle péniblement. Il va falloir que je me penche sur la question du confort. Ou peut-être raccourcir mes étapes ?

Héhé ... pas sûr !


A Val d'Isère on aime la moto !







De nombreux tunnels jalonnent la route de l'Iseran











La coopérative laitière de Beaufort




Miam ! avec du pain frais et un petit verre de vin (avec modération ;-) ) ... je te dis que ça !



Voilà un selfy, histoire d'être à la page ! Ma pomme, le lac et le barrage de Tignes.





2 commentaires:

  1. Salut Flo,

    je vois bien que tu ne ravitailles pas ce qui ressemble (de loin) à un petit quintal, avec trois feuilles de salades fripées.... héhéhéhé... chouette balade.... ça fait un moment que je n'ai pas tourné dans le coin, et je vais sans doute rester un autre moment avant d'y revenir vu qu'après avoir posé mes roues dans les Pyrénées espagnols, je n'ai qu'une envie, c'est d'y revenir....
    Pour ce qui est des étapes, je te confirme avoir la même sensation que toi.... à chaque fois que je me tape 500 à 600 bornes de routes à chèvres, je me dis, selon la formule consacrée et popularisée dans un film qui fait certainement partie de ta culture générale, que "je suis trop vieux pour ces conneries", et pourtant... comment faire autrement ? D'autant plus que nous autres les anciens qui avons la chance de rouler sur une ZRX, nous bénéficions tout de même d'une certain confort que les p'tits d'jeuns en roadster tendance manga ne connaitront jamais.... je rentre de congés en caisse (on n'a pas encore inventer le side pour 6 avec remorque) et je profite d'un Paris vide, pour sortir mon autre bécane... mon improbable bobber-F6C que la planète Hipster m'envie.... Il faut dire que je ne me suis pas encore rasé depuis mon retour et que ma super barbe brune (rousse, blonde et blanche par endroit) accompagne merveilleusement la mode actuelle.. il me manque néanmoins une chemise à carreaux et sans doute une double cognée en travers du réservoir pour faire encore plus "tendance"... néanmoins, avec que notre "bonne maire" nous interdise de rouler sur des vieilleries à carbus, j'en profite honteusement....

    Bien à toi

    Pierre

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  2. Merci Pierre !

    Il est vrai que je ne me lasse pas d'explorer ma région. Et pas seulement ! j'ai la chance d'avoir quelques pieds à terres de ci de là entre le Grand Ouest du côté de Poitiers, puis le Centre France et jusqu'au Pyrénées Orientales... sans oublier Rhône Alpes ! Je ne parcoure pas ces routes aussi souvent que je le voudrais, mais le fait de savoir que c'est juste là , à ma porte est super bon !
    Lyon est vide aussi en cette semaine du 15 août, idéal pour sortir le café racer... héhé ... et moi non plus je n'ai pas de chemise à carreaux !
    A bientôt !

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