vendredi 30 décembre 2011

Riz sain, en deux temps, mot compte double...

Voilà comment occuper les derniers jours de l'Avent !   
Tel que tu me vois là, je suis parti pour tester une 350 Yam rescapée des années 70, bon pied bon œil, option guidon multipositions et commandes reculées... sauf pour moi, car je ne pourrais même pas penser à plier les jambes sur cette meule de nain !
Vu la tenue réglementaire ? bottes, lunettes et gants en polaire o-bli-ga-toi-res !

C'est grâce à Sylvain, mon frangin, alias "Marcel", alias "Le Pouic", qui s'entête à collectionner des vieilleries au lieu de passer son permis, que je peux de temps à autres essayer des trucs improbables comme celui là...
Zi Artist dans son antre en train de fixer la batterie, qui fait office de dosseret de selle destiné à contenir les errances de la partie fessière du pilote lors des accélérations foudroyantes de la bête. Pas d'erreur, "la petite touche racing" est, comme le bricolage, un élément familial prépondérant.

Et puis t'as vu la partie cycle ? repeint entièrement en rouge, le cadre équipait un racer 250 (même moulin, mais avec des cotes inférieures) et avait dû fournir de grandes espérances à son précédent propriétaire. C'est connu, les rouges vont toujours plus vite ! 
Seulement voilà, il aurait fallu peut-être dégripper la fourche, changer les pompes à vélo qui tiennent lieu d'amortisseurs, changer les pneus Pirelisses carrés et usés jusqu'à la corde. Mais la corde peut faire encore un peu !


Dans ces conditions, et puisqu'il fait beau entre deux averses, autant te fournir un exposé détaillé des sensations rencontrées au commandes de l'engin.
A force de lire des revues spécialisées, d'entendre les anciens motards se raconter des exploits réels ou supposés au guidon de pareils destriers, vu et revu le Cheval de Fer ... bref ! avec un sérieux bagage documentaire tu vois, je passe de la théorie à la pratique.


Contact ? bah oui ! avec une batterie de bagnole derrière moi, y en a du contact !
Dépliage du kick, starter sur le carbu de gauche, et un coup de jarret viril mais élégant, l'air de rien.
Le petit twin démarre sans rechigner, dans un bruit oublié et agréaaaaable ! ah la vache ! flashback sur des airs de mob kittée, de coups de gaz énervés, de redifs de grand prix et d'odeur d'huile 2T,  bien caractéristique... en plus, le trois et demi est dépourvu de pompe à huile et il tourne donc au mélange.
GAZ !
 Première -clac!-  ça décolle tranquille, un peu dans les tours et en faisant cirer.
L'accélération est linéaire et molle jusqu'à 6000... après... ouf ! ça part franco, tire sur les bras et  il lui prend même l'envie de lever la roue avant ! les autres rapports s'enchainent dans le hurlement du moteur, qui montre un coffre étonnant. Parait qu'on soutient sans problème le rythme d'un 600 dans les petits coins. Je le crois sans problème,  les sensations arrivent en packs de 24 ! 
Je ne peux juger que des sensation mécaniques, tu l'as compris, vu les photos de l'ensemble... mais un moulin pareil dans une meule affûtée, ça doit être quelque chose !
La plage d'utilisation est assez courte, mais offre tout de même deux mille tours là ou d'autres n'en donnent que cinq cent. En gros ça pousse de 6 à 8000, bien que je pense pouvoir aller au delà, je n'ai pas pu le faire par manque de confiance dans le train avant grippé et dépourvu de freins ! voui, pour tourner dans pareil cas, il faut presque s'arrêter pour tourner le guidon... sinon tchô ! dans les ronces ! alors adonf dans la ligne droite, la vitesse augmente rapidement, le bruit du moulin est vraiment rageur et pousse au crime. 
La trouille n'est pas loin non plus, seul le tambour arrière fonctionne, mais sans abs. On pilote Môssieur, dans la famille ! Du bout du pied je lèche la pédale et provoque des blocages qui me mettent en travers à des vitesses largement déconseillées. Après deux trois coup de raquettes rattrapés je ne sais comment, je retrouve un rythme abordable.

Mais à force de serrer les fesses j'ai fait un pli sur la selle, ce qui me contraint d'arrêter la démonstration, faute de confort minimum. Merde, j'ai mes habitudes !
Au grand dam du frangin, je suis rentré sur un cylindre. Et qui fumait blanc en plus ! pas bon ça...
Encore une histoire de joint. A suivre !

Pour se consoler, on a sorti ça :
Evidemment, un DT ne convient pas à un gabarit comme le mien ! alors, et je m'en suis excusé, j'ai consciencieusement niqué l'embrayage de l’ancêtre en voulant juste faire un demi tour dans 20 cm de bouillasse. Parait que c'est juste le plateau de pression qui s'est desserré, à voir !

Bonne fin d'année !! 

Le beau' et Marcel, prêts à en découdre !

mardi 20 décembre 2011

Fruit de saison... dans la vraie vie !

Imagine... il pleut, mais alors comme il faut hein, des trombes ! et on parle toujours de brêle par beau temps, du moins dans la plupart des canards, bouquins etc...

Et bien ce n'est pas normal !

Si l'on considère les déplacements en deux roues assujettis aux intempéries, il faut prendre en compte le meilleur, le soleil, et le pire, qui est double: la pluie et le vent.
Et c'est de cela dont je vais te parler.

Ce matin, j'ai répondu à une petite annonce sur un site internet bien connu.
J'ai enfin trouvé l'objectif photo qui manque à ma panoplie, et a un si bon prix que je n'ai pas d'autre choix que d'aller le chercher sans trainer.
Seulement comme je le disais, il pleut des cordes, bien grasses, grosses gouttes gelées, presque de la neige. Pas de soucis! je la ramène tellement avec mes histoires de bécanes et de "moi? j'ai pas de bagnole !" que j'aurais l'air fin de faire fi de tout ça.
Je décolle avec mon Kawasaki ZRX, un 1100  Eddy Lawson replica qui a un bon tour de compteur et toutes ses dents de pignons.

Pour l'hiver, je l'ai affublé d'un tablier et de manchons. Oui oui, tu peux rire. Pendant des lustres j'ai considéré ce genre d'équipement au minimum moche,  voire dangereux.
Vu sous cet angle, et d'un point de vue disons "djeun", il est vrai que ce matériel n'est pas très engageant, et permet même de se passer d'antivol !
Mais selon le vieil adage qui veux que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, il convient dans ce cas d'ajouter " mais comment j'ai pu m'en passer!" dès les premiers tours de roues !
J'ai aussi pris la précaution d'enfiler l'équipement complet avec moult renforts et bottes étanches, en finissant par mon couvre chef HJC fibre pour la petite touche racing.

Donc avec tout se bazar mon petit aller retour dans la campagne Caladoise pour aller quérir l'objet tant convoité ne devrait-être qu'une promenade de santé. Il y a grand max 70 bornes à couvrir.
Quelle erreur ! évidemment,  et je le savais, la météo était tellement pourrie que s'aventurer sur l'autoroute relevait au mieux de la connerie en branche livrée à la tonne et au pire au suicide par procuration vu que direction Paris, tous les camions d'Europe se donnent rendez-vous sur les échangeurs successifs pour l'Italie ou la Suisse.
Bah oui ! essaie de tenir un rythme correct en brêle lorsque tu roules dans un tunnel de lavage haute pression ! j'aime autant te dire que les vêtement étanches ne le sont jamais tout à fait, 
que le tablier n'a pas de filet anti-remous, que les manchons s'alourdissent avec le poids de l'eau et le vent contraire. 
Mais l'angoisse arrive vraiment avec la visibilité qui chute n'offrant parfois que quelques mètres pour réagir... l'écran du casque est traité anti-buée, dixit le vendeur. Bien sûr, c'est aussi de la connerie. Tu le sais déjà dans le magasin quand ce couillon te fait le sourire du gars expérimenté (tu sais déjà qu'il ne l'est pas, expérimenté, à part dans le boniment, mais tu le veux le casque, il est bôô, et assorti à ta motôô) 
Et bien en y repensant, tu imagines que tu traines ce connard attaché par les pieds (ça aide à se détendre un peu), pendant que tu essaies de distinguer le prochain 40 tonnes à travers la buée, les gouttes d'eau qui commencent à givrer et ce serpent glacé qui descend dans ton cou puisque le tour de cou en fibre aérospatiale étanche ne respire plus, il s'est noyé.

Là. au pied du mur. 110 voie de gauche, un camion sans fin à droite, un monospace qui arrive derrière en appels de phares pour que tu te ranges... s'en fout lui, derrière, il a la clim, la radio et un tas d'assistances à la conduite... et devant... rien. Du brouillard, de la pluie, les yeux qui te brûlent et qui clignent sans arrêt, puisque tu es obligé de laisser la visière entre-ouverte...

Tu vois ? ami cher et peut-être néophyte en la matière ? et bien là, je dois faire le coming-out de ce début de siècle : j'aime ça. J'ai peur, je suis pas à l'aise (on le serai à moins) mais j'aime ça.
Et je ne sais pas expliquer pourquoi.
Quand j'en suis là, pas souvent certes, mais cela est déjà arrivé quelques fois, je ressent une limite palpable, un truc qui fait que tu n'es plus tout à fait maitre de la situation, mais qui est grisant. Je t'arrête, je n'aime ni le saut à l'élastique, ni la chute libre.

Ce qui me permet d'analyser cela, c'est le Monstre Vert. Je suis assis dessus, à une vitesse difficile à évaluer, dans la purée de poix, avec pour seuls points de repère les bruits mécaniques habituels et rassurants, admission d'air, échappement, verrouillage de la boîte...
Le pouce gauche sur le bouton des clignos, l'index sur celui du plein phare, la main droite en position "cruise control", souple sur les gaz.
Le caisseux monospatial  qui me poussait m'a forcé à prendre la seule décision intelligente sur l'instant, c'est à dire comme d'hab sur le sec, le laisser sur place en augmentant le volume air/essence dans la rampe 4x36 qui gave le gros Kawa... 
Je trace en aveugle, laissant comme prévu les autres véhicules loin derrière, pour réaliser qu'à l'instar des record bikes de Bonneville, je suis collé à la ligne médiane de l'autor' comme seul point de repère ! amusant n'est-il pas ?
Comme diraient les stunt men Américains, "don't try this at home !"    "ne le faites pas chez vous!" 

Alors là, panard total. Humide, d'accord, mais total. 

D'une part je dois être le seul en brêle à des bornes à la ronde, d'autre part sûrement le plus con à des bornes à la ronde. Ce deuxième point tend à se confirmer quand je réalise que la monte pneumatique -de premier choix pourtant- de ma brave Z n'arrive plus à avaler les litres/minute que je lui impose. 
Cela provoque un louvoiement souple mais constant, avec une difficulté certaine à maintenir un cap précis. J'ajoute même que cela m'a fait changer de voie plusieurs fois ! 
La conduite se fait alors tout aux appuis, reposes pieds, cuisses, léger léger sur le guidon, le temps de faire baisser la vitesse régulièrement, tranquillement vers une valeur qui permette de nouveau effectuer un éventuel freinage d'urgence.

Bon, je te parle pas de la transition autoroute vers départementale, ni des glisses au rétrogradages, je ne parle pas non plus des litres de gasoil répandus sur les rond-points, des passages piétons peints en plein virage, des différences de revêtements de la route...

Pfiouu ! t'as compris ? après ça quand tu arrives à destination c'est le bonheur ! quelle bonne bécane ! et un bon coup de brêle par un temps aussi propice ça ne se refuse pas non ?







samedi 17 décembre 2011

Cathédrale mécanique, ou la maitrise du chausse-pieds

... j'en étais à trier mes photos, et Dieu sait que j'en ai des milliers, lorsque je me suis dit qu'il fallait que je te parle un peu, modestement en tous cas, de mécanique.
Pas par le côté didactique type fonctionnement, blabla, comment ça marche etc...puisque ça tu maitrises.
Là ou je veux t'emmener, c'est plutôt du côté pratique, celui dont on dit qu'il conduit à l'esthétique, à travers la maxime célèbre qui veux que si c'est beau, ça fonctionne bien, à moins que ce ne soit l'inverse.
Tu m'auras compris. Ce qui me fascine -entre autres- sur nos chers chevaux de fer, c'est la manière dont quelques illuminés ( à l'acétylène pour les premiers !) ont réussi à compacter le cœur même de l'engin afin de gagner en poids, maniabilité, équilibre... le tout avec plus ou moins de réussite, mais toujours avec, je pense, une idée ou une notion liée à l'esthétique.
Un peu comme si le concepteur avait pensé à la tronche du pilote qui se cherche dans le reflet d'une vitrine, pour s’apercevoir assit  -avec de la chance- sur un cheval de course.

Un de mes préféré dans le genre est le 500 Jap ci- dessus, qui combinait non seulement les qualités énoncées, mais en plus avec une fiabilité étonnante pour l'époque (environ 1930), assortie d'une excellente pointe de vitesse (100 à 130 km/h selon le type de carburant)

Que l'on soit amateur de mécanique ou amateur d'art peut-être contemporain, je t'ai choisi quelques photos assez évocatrices de ce j'essaie d'exprimer. 




Oulà ! il a pas l'air content Cartman ! Bon, là ça n'exprime pas ce que je veux dire, mais j'aime ce genre de détournement.

 Cachez ce sein que je ne saurai voir... je sais ! j'exagère !!  pas à cause du sein, mais à cause de Molière, non ? ça change quand même de la chaise à porteurs ...hum !


 Ah celle là je l'adore !  une paire de carbus Amal qui gavent un twin Norton ... avec les balles de baby-foot dans les cornets d'admission ! (voui bien sûr, on les enlève avant de démarrer hein !)




Un 1000 Vincent !  quelle classe, pour "the world fastest standard motorcycle in the world" , la moto de série la plus rapide du monde... 







Le couple conique de la distribution d'une Ducati NCR... c'est bô, tout simplement.






 ... ça aussi c'est bô ! c'est justement ce chantier là qui est, à mon sens, quelque chose d'assez esthétique... en plus dans ce cas précis on est servit par un spécialiste du foutoir organisé puisqu'il s'agit d'un Ducati testatreta qui équipe normalement un 999 caréné, ici monté dans un side de compèt'


Tiens ! d'ailleurs, un petit QCM:
Sur une moto, à quoi peuvent bien servir les carénages ?

1/ améliorer l'aérodynamisme
2/faire joli
3/planquer tout le foutoir de fils, durites, moteur...


Si l'on est tenté de répondre avec le 1, les mécanos au fond de la salle répondent invariablement le 3. Les pauvres !
La bonne réponse est : 1,2,3. bien sûr.

vendredi 16 décembre 2011

Deux c'est bien, trois c'est mieux !

Aïe ! voilà que je suis pris d'une envie de te parler d'un prolongement direct au sujet qui nous occupe ici. 
J'ai choisi un titre évocateur, qui n'aura pas manqué de t'interpeller, bien que j'ai ouï dire qu'il y ai quelques chastes yeux qui parcourent ces lignes...   :-0

Bref ! (pour employer un terme à la "web mode")  ce petit côté pervers qui me guide du côté obscur de la Force me pousse à te confier quelque chose qui n'est sûrement déjà plus un secret, mais bon voilà: j'aime les... trois roues ! 
Arrgh !non ! pas les trikes à franges muni de moteurs automobiles, que peuvent s'approprier les conducteurs du même nom (auquel il convient d'ajouter le terme "dominical" par ailleurs et invariablement) ni même -mon Dieu!- cette engeance Italienne qui déferle, déguisée en chiottes designs [disaill-neu] affublée d'une paire sur le devant. 
Non, mon ami(e), voilà ce dont je parle:
 ... du side car ! là, il est présenté en meute, ce qui est assez rare. D'ordinaire c'est un animal plutôt solitaire, surtout sur la route. Dans un milieux préservé comme ici, il est un vecteur de jouissance conviviale et communicative, tant l'engin est anticonformiste et carrément antimécanique.
Je souffre ! quand on roule en side-car et que l'on croise un motard, disons, pas trop averti (pour le moins !) il faut sans arrêt se justifier d'avoir cette troisième roue greffée là, à droite, décalée en plus, pas centrée, ce qui contrecarre toutes velléités de pilotage chez un psycho- rigide primaire. 
Elle ne sert pas à tenir l'équilibre ! elle me fait bien marrer, moi, cette roue.
D'abord utilitaire, couverte d'un panier appelé ainsi fort à propos car il était souvent fait d'osier, aujourd'hui fait de fibre de verre ou de résine plus ou moins élaborée, cet appendice à roulette est d'un anticonformisme qui m'émeut. Je ne peux m'empêcher , lorsque je tourne la tête en roulant pour surveiller Nathan (mon fiston), de me remémorer cet épisode de la quatrième dimension ou un monstre est en train de dévorer l'aile d'un avion en vol, et que seul un passager arrive à distinguer... à la fin, il devient fou !
Le side-car est aussi vieux que l'invention même de la moto mais, donc, si on comprend qu'autrefois il a pu remplacer la voiture, aujourd'hui on passe pour un taré de conduire ce truc, combien même la naissance du gone facilite la comprenette. 

Et pourtant ! pas facile à dompter, effrayant parfois, dangereux même au début de la prise en main, le side-car s'avère être un compagnon des plus attachants si l'on considère le côté plein de la bouteille...
Le mien :




Vaillant 900 xj de la fin du siècle dernier, je dois bien être le quatrième ou cinquième propriétaire, il doit en être à sa deuxième réfection moteur,  tourne comme une horloge et procure un plaisir simple et attention ! carrément incompréhensible à la majorité des amateurs de deux roues... : le pilotage et les sensations bien  en dessous des limites de vitesse autorisées ! Dingue !

Pour comprendre le truc, il faut se dire que tout comme en brêle l'intérêt du pilotage, car ça se pilote ça môsieur, ça se conduit pas comme un étron moderne et injecté sous plastique, non. 
C'est du bonheur en branche ça môsieur ! une fois apprivoisé, le levé du panier adopté, l'intérêt du pilotage, donc, c'est le virage, le virolo quoi !
Oui môsieur ! comme avec ta zgxrs 1000 r1 (ou 2) étonnant non ? 
Je ne te ferais pas l'affront de te parler de lignes droites, d'abord parce que tu me collerais un boulevard et que ça n'est pas le sujet, ensuite parce que ça n'a pas d'intérêt, c'est tout droit, et il est hors de question de me coller un boulevard ok ?

Ah ! le trajectoire, la traj' quoi ! avec le side (prononcer à la Française, comme le Cid, qui est Espagnol, mais c'est un autre sujet, à coller sur le boulevard dans la ligne droite)
Bon, le truc à intégrer pour faire simple est le suivant: en side, lorsque tu tournes à gauche, tout le poids s'appuie sur la troisième roue à droite, ce qui stabilise l'ensemble (enfin sur le sec. Sur le mouillé c'est autre chose) à l'inverse, lorsque tu tournes à droite, tout le poids s'appuie sur...rien (!) puisque le panier est de ce côté. Alors parfois la roue du panier quitte le sol... même avec son passager. C'est fun ! c'est un peu de ce qui fait le sel de ce pilotage.
C'est un monde d'équilibre, de transfert de masses, d'énergie cinétique et de force centrifuge. Tu fais de la physique et en même temps du physique !  
Du coup, c'est (aussi) un monde de guidonnages, travers, dérives, glisse, quand j'étais ptit on disait dérapages, de virages sur deux roues ('fait plaisir à l'amateur du principe, sympa non?) 
Enfin, last but not least, c'est un monde de bananes. 
Les bananes esquissées sous le casque, pour moi en jet/climax pour le fun, appellent un acteur inconditionnel de la pratique du side, j'ai nommé : le singe !
Il s'agit du passager, ainsi nommé en raison des gesticulations nécessaires à la tenue de route d'un side qui roule à haute vitesse sur piste, ou d'un side qui roule à haute vitesse sur route mais qui souhaiterai, si c'est possible, rester dessus (la route hein!). Il fait contre-poids de tout son corps parfois pour lutter contre les lois de la physique...
Comme ça par exemple : 


Épatant non ?   ça m'éclate !    j'aimerai bien essayer de piloter ce genre de chose, mais en plus moderne, car ceux là datent un peu ! (en plus j'ai un excellent ami qui aimerai faire le singe, c'est une seconde nature chez lui... hein Fredy ?!)
Bon, pour te rassurer, le singe n'est pas obligé de gesticuler, il peut, sur la route, rester bien tranquille dans son siège et profiter du paysage. On l'appelle alors le...singe !!! ça lui apprendra, non mais !!

Encore quelques tofs, prises cette année, au salon du side car de Sainte Foy l'Argentière :





Ce côté "petite touche racing" sur le moindre de ces attelage, même le Harley en haut... ces biellettes, amortos de direction, amortisseurs apparents, ah ! j'adooore !











mercredi 14 décembre 2011

Où l'intérêt de la musique importe, ou pas !

Cette photo, que j'ai prise aux dernière CML (coupes motos légendes) illustre l'idée, quoique peut-être tirée par les cheveux, quand il y en reste, que l'âge importe peu lorsqu'on parle de flacon, d'ivresse, de passion.  La passion emprunte parfois de sinueux chemins...

En effet,au deuxième coup d’œil,  l'anonyme écrivain, anglophone visiblement ! -repos brigadier!- a couché ces quelques mots à l'unique endroit disponible au développé de la sentence sur une Vélocette de cet acabit : le silencieux d'échappement.

Pour l'observateur averti, lorsqu'il est  doué d'un peu de jugeote voire un brin philosophe, cela sonne (justement!) comme une évidence. Le support est le bon, il n'y aurai pas de vélin plus indiqué que l'aluminium de cette boîte à fumée.
Je m'explique. En tant qu'observateur averti, je me permet de m'expliquer: aucun objet relatif à la bécane en général et à la brêle de piste en particulier n'est plus représentatif que le "pot".

Quel appendice le novice, plus tout à fait néophyte mais pas encore bien dégrossi envisage de changer ? quelle première personnalisation est-elle prise en compte par l'acquéreur d'une motocyclette digne de ce nom ? même à un âge indu, même amateur de flat Bavarois même, enfin, lorsque que l'acné te terrasse (merci le heaume intégral), ouiii mon ami ! le pot, le silencieux, peut-être aussi une ligne complète rhâââ... 
Bref, le conduit des gaz viciés, brûlés, parfois imbrûlés produit  une constante étonnante commune à l'ensemble du troupeau, je nomme : la personnalisation par le BRUIT.
La notion esthétique du bruit produit par  une moto ou plutôt SA moto est partie intégrante de l'idée que chacun se fait de son destrier. A coup sûr cela participe presque plus que le côté cosmétique. C'est malheureusement aussi une notion bien souvent incomprise du non motard, qui conjugue souvent moto=bruit, avec la pédagogie d'un taliban expliquant le solfège dans une école de jeunes filles.

Non, ce qui m'éclate vraiment c'est qu'en toute objectivité les seuls motards rencontrés qui m'ont dit l'air blasé "boah tu sais, changer le pot c'est un truc de jeune, nous on  est passé à autre chose..." ce sont ceux qui, ayant acheté le dernier cri avec sonde lambda et tout le cirque électronique livré avec, ne peuvent pas changer leur pot au risque de tomber en panne !
Et quand bien même ils le feraient, ils ne gagnerai rien d'autre que... du bruit ! pratiquement pas de puissance. 
C'est dire si ça travaille du chapeau chez nous, ya qu'à aller jeter un œil sur un parking de ciné le samedi soir : sur 50 brêles alignées, rares sont celles qui ne sont pas modifiées du tuyau, d'aucuns diraient "embellies" ! 

Alors, tu me diras que tout cela est très subjectif, qu'en réalité on s'en fout, l'essentiel est de se faire un bon coup de bécane le plus souvent possible. Que se coller un chrome pour de l'accastillage de compèt' frise le ridicule... ok, tu as raison.   
Mais ce serai faire fi de toutes convenances ! un peu comme une gaufre à la crème de marron sans chantilly, ou pire ! un blanquette de veau avec de la dinde à la place du veau. Dingue ! et délicieusement irrationnel, en tous cas décalé.

Pour te flatter la rétine, voilà la Vélocette en entier:
  la classe internationale ! probablement une de mes silhouettes préférées, dans le genre mécanique s'entend !
Pour te faire plaisir, vu que Robert et Collins semblent pour toi du même tonneau que Black et Decker (!!) sur ce silencieux certainement bruyant il est écrit dans le langue de Shakespeare: 

"tu n'arrêtes pas de piloter parce que tu es vieux, tu deviens vieux parce que tu arrêtes de piloter"

Tout est dit !




 

mardi 13 décembre 2011

De l'humilité à l'attaque, ou la préparation de l'excuse de compèt'

Voilà. Bon. 

Je commence et découvre ici le truc à la mode, le blog, la manière de raconter des histoires qui, au final, arriveront peut-être à intéresser quelques uns d'entre vous...
Donc salut à toi, lecteur probablement nocturne et errant sur la toile au hasard, ici ne sont que divagations extraites d'un esprit qui a du mal à décrocher de la chose motarde et de tous ses pendants et penchants, quels qu'ils soient, d'où qu'ils soient... tellement du mal à décrocher qu'il ne semble pas y avoir d'autre solution que de partager cela à l'écrit, essayant de vidanger un trop plein d'idées et d'expériences passées et à venir.

Seulement voilà, je dois confesser qu'à l'instar de nombreux passionnés du deux roues qui n'osent pas se regarder dans la glace, je suis beaucoup moins sectaire dans mon approche de la bécane que j'aurai pu l'être en appartenant à une chapelle "trade mark". J'ai d'abord un faible pour les gros,  voire très gros mais toujours rugueux quatre cylindres Kawasaki... ça, c'est le départ. 

Les youngtimers me parlent. Ces gros là sont d'une trempe particulière, on les appelle 900 Z1, CB 1100, Z1000R, Bol d'Or, CB 750, 900 GPZR, 1000 Rx ......etc. 
Les café-racer de tous poils me hantent...
Les machines à tétines m’excitent 
La Kustom Kulture, la branchitude, sideburn et DicE magazine ne me laissent pas indifférent.

C'est dû, je pense, à mon âge et puis -en toute objectivité hein!- au fait que les moulins injectés n'ont pas réussi encore à me convaincre. Je veux bien concéder que c'est peut-être aussi une question de budget ! 



Tiens ! mon GPZ 1000 Rx, gentiment nommée "Mamie Rx"... vendue depuis peu, à regret évidemment, m'a procuré de vives émotions et pas seulement lorsqu'elle souffrait d'énurésie chronique et répandait son huile sur le parking du boulot. 
J'avais mis près de deux ans pour la reconditionner à fond, à temps perdu. 
Put...n! ce qu'elle marchait bien ! un matin, en partant faire un tour des concess' de Dardilly (les plus accros iront sur google map!) serrer des mains sous les douches et toutes ces sortes de choses généralement caféinées, j'enquille le périph' à froid sur le filet de gaz, avec la bannane sous le casque.



Je monte les rapports - et non pas les rappeurs, qui n'ont rien à voir la dedans- histoire de prendre un peu de vitesse en même temps que le voie de gauche. Ya pas à dire cette bécane est inscrite dans les années 80, avec un empattement de camion, un couple d'enfer et l'impression d'être en sous régime alors que le tachymètre frôle des vitesses à faire verdir le délégué ministériel à la prévention routière... A la Préfecture Lemoëlle !! 
Bref, avec ses roues de 16" et une démultiplication taillées sur mesure pour les autoroutes Teutonnes, j'enquille le périphérique souterrain qui me mène vers ma destination. Tu peux fermer google map, on est à Lyon, mon pote.
Les demi-guidons tombent impecc' sous la main, la position de conduite est  un poil étriquée pour mon mètre quatre vingt douze, mais bien plus supportable que sur un standard actuel. 
Les reposes pieds sont juste énormes et les appuis sont un régal. L'engin est bien équilibré, à l'ancienne, avec légèrement plus de poids sur l'arrière semble-t-il. 
Je broge tranquille sur le sujet (broger est un terme local qui est à mi-chemin entre la réflexion consciente et la rêverie. Tu conviendras qu'en brêle vaut mieux être à ce qu'on fait, mais bon!)
en arrivant sur l'échangeur du Valvert, qui a été tracé un jour au compas et sûrement même avec une rosace en plastique pour les gones car les virages sont à rayon constant et les pifs pafs un régal au point de parfois se payer un tour de plus pour le plaisir.

Donc, j'arrive sur le premier droit avec délectation. 
Cela se passe de la manière suivante, en deux temps. 
Chasse de ton esprit le point de vue de moniteur moto école que je sens peser par dessus mon épaule. Je parle d'expérience là, de ressenti, de sensations, de ce qui nous occupe lorsqu'il faut disserter entre conoisseurs et faire valoir une technique souvent toute personnelle, mais assurément la plus efficace quoi. Ce que j'appelle invariablement "la petite touche racing".

D'abord,  il convient d'évaluer la position des éventuels obstacles qui sont en mouvement et curieusement montés sur quatre roues. Ensuite, tenter de faire entrer ses nouilles, douilles, co... dans le réservoir et visualiser le point d'entrée sur le manège. L'utilisateur averti aura pris soins de choisir de bon rapport de boîte, assorti du régime moteur qui va bien pour préparer la relance.
J'attaque ! débrayage, coup de gaz,rétrogradage,  j'angle et commence à déhancher dans un style très pur personnel. 
Chasse de ton esprit les épingles à la Doohan et le coude par terre de Stoner. Moi je déhanche ce que tout un chacun déhanche en premier, avant le reste, c'est à dire une fesse. Celle qui est à l'intérieur de virage de préférence. Et si mon genoux lèche le bitume, c'est bien parce que je fais une tête de plus que toi, avec les jambes et le quintal qui va avec. Mais je prend mon pied bordel ! et ça personne ne peut revenir dessus.

Je suis maintenant à l'intérieur du virage, au point de corde, selon un angle plus qu'honorable vu que je dois être 40  bornes au dessus de la limite autorisée dans ce secteur. Les bagnoles rapetissent dans le rétro, les seizes soupapes soupapent d'aise, l'échappement quatre en un gros débit "endurance" homonyme d'une célèbre marque de cheminées Française émet un son jouissif et s'apprête à hurler lorsque... quoi ? qu'ouie-je ? j'ai un bruit ?  questionnement instantané gommé direct par l'apparition  de l'origine de la pollution sonore qui agresse péniblement mon moment de quiétude concentrée... on est en train de me faire l'exter ! et avec une machine à coudre en plus ! ça fait le même bruit. Un coup d'oeil à l'équipage en plein effort situé à trois mètre sur ma gauche. 
Il confirme qu'un golden boy cravaté, au guidon d'un élément de salle de bain motorisé (oui un scooter) à trois roues est à l'agonie, il serre les dent et me regarde du coin de son jet en pensant probablement à l'exploit qu'il pourra conter à ses collègues esbaudis devant tant de courage..." les mecs en v'nant j'ai taxé un sportive dans la montée avec mon scoutère!" "nooon !" Pfff !  La cravate à l'équerre, il ne lâche rien.
Sans blagues ! alors que nous sommes de conserve, lui, qui navigue à bâbord, se retrouve de fait à la corde puisque le pif devient paf. Je lui rend donc six ou huit mètres ! 
Pas de grand remède à ce mal là ! le dominant, l'autre mâle quoi, c'est à dire moi, tu suis toi ? pense qu'il faut lui donner une leçon.
Je rentre une glinche, l'aiguille part à l'assaut du compte tours, je finis ma courbe proprement, coupe, redresse, bascule à gauche. Je soude. Mamie n'aime pas être bousculée. Je desserre les jambes pour la laisser protester à loisirs. 
Elle s'ébroue, maltraite l'amorto en faisant mine de se cabrer, le guidon devient léger entre mes mains, l'adrénaline s'insinue doucement dans ma carcasse...
Le Devil déchire l'air, je rentre la tête et ma fesse gauche (un instant déhanchée elle aussi) redresse et, le cul comme dans un élastique géant, frise les moustaches de l'impertinent scotèriste ! le déplacement d'air est puissant et je crois bien avoir vu sa cravate à l'équerre, mais dans l'autre sens l'espace d'un instant !
J'arrive enfin,  stoppe et béquille. Les clic du moulins qui refroidi sont à peine perceptibles, Mamie Rx est à peine chaude !


Eh ! les copains! vous savez quoi ? je viens de taxer un mec gonflé en scoot' non mais !on est sur une aut' planète ou quoi ?