vendredi 16 décembre 2011

Deux c'est bien, trois c'est mieux !

Aïe ! voilà que je suis pris d'une envie de te parler d'un prolongement direct au sujet qui nous occupe ici. 
J'ai choisi un titre évocateur, qui n'aura pas manqué de t'interpeller, bien que j'ai ouï dire qu'il y ai quelques chastes yeux qui parcourent ces lignes...   :-0

Bref ! (pour employer un terme à la "web mode")  ce petit côté pervers qui me guide du côté obscur de la Force me pousse à te confier quelque chose qui n'est sûrement déjà plus un secret, mais bon voilà: j'aime les... trois roues ! 
Arrgh !non ! pas les trikes à franges muni de moteurs automobiles, que peuvent s'approprier les conducteurs du même nom (auquel il convient d'ajouter le terme "dominical" par ailleurs et invariablement) ni même -mon Dieu!- cette engeance Italienne qui déferle, déguisée en chiottes designs [disaill-neu] affublée d'une paire sur le devant. 
Non, mon ami(e), voilà ce dont je parle:
 ... du side car ! là, il est présenté en meute, ce qui est assez rare. D'ordinaire c'est un animal plutôt solitaire, surtout sur la route. Dans un milieux préservé comme ici, il est un vecteur de jouissance conviviale et communicative, tant l'engin est anticonformiste et carrément antimécanique.
Je souffre ! quand on roule en side-car et que l'on croise un motard, disons, pas trop averti (pour le moins !) il faut sans arrêt se justifier d'avoir cette troisième roue greffée là, à droite, décalée en plus, pas centrée, ce qui contrecarre toutes velléités de pilotage chez un psycho- rigide primaire. 
Elle ne sert pas à tenir l'équilibre ! elle me fait bien marrer, moi, cette roue.
D'abord utilitaire, couverte d'un panier appelé ainsi fort à propos car il était souvent fait d'osier, aujourd'hui fait de fibre de verre ou de résine plus ou moins élaborée, cet appendice à roulette est d'un anticonformisme qui m'émeut. Je ne peux m'empêcher , lorsque je tourne la tête en roulant pour surveiller Nathan (mon fiston), de me remémorer cet épisode de la quatrième dimension ou un monstre est en train de dévorer l'aile d'un avion en vol, et que seul un passager arrive à distinguer... à la fin, il devient fou !
Le side-car est aussi vieux que l'invention même de la moto mais, donc, si on comprend qu'autrefois il a pu remplacer la voiture, aujourd'hui on passe pour un taré de conduire ce truc, combien même la naissance du gone facilite la comprenette. 

Et pourtant ! pas facile à dompter, effrayant parfois, dangereux même au début de la prise en main, le side-car s'avère être un compagnon des plus attachants si l'on considère le côté plein de la bouteille...
Le mien :




Vaillant 900 xj de la fin du siècle dernier, je dois bien être le quatrième ou cinquième propriétaire, il doit en être à sa deuxième réfection moteur,  tourne comme une horloge et procure un plaisir simple et attention ! carrément incompréhensible à la majorité des amateurs de deux roues... : le pilotage et les sensations bien  en dessous des limites de vitesse autorisées ! Dingue !

Pour comprendre le truc, il faut se dire que tout comme en brêle l'intérêt du pilotage, car ça se pilote ça môsieur, ça se conduit pas comme un étron moderne et injecté sous plastique, non. 
C'est du bonheur en branche ça môsieur ! une fois apprivoisé, le levé du panier adopté, l'intérêt du pilotage, donc, c'est le virage, le virolo quoi !
Oui môsieur ! comme avec ta zgxrs 1000 r1 (ou 2) étonnant non ? 
Je ne te ferais pas l'affront de te parler de lignes droites, d'abord parce que tu me collerais un boulevard et que ça n'est pas le sujet, ensuite parce que ça n'a pas d'intérêt, c'est tout droit, et il est hors de question de me coller un boulevard ok ?

Ah ! le trajectoire, la traj' quoi ! avec le side (prononcer à la Française, comme le Cid, qui est Espagnol, mais c'est un autre sujet, à coller sur le boulevard dans la ligne droite)
Bon, le truc à intégrer pour faire simple est le suivant: en side, lorsque tu tournes à gauche, tout le poids s'appuie sur la troisième roue à droite, ce qui stabilise l'ensemble (enfin sur le sec. Sur le mouillé c'est autre chose) à l'inverse, lorsque tu tournes à droite, tout le poids s'appuie sur...rien (!) puisque le panier est de ce côté. Alors parfois la roue du panier quitte le sol... même avec son passager. C'est fun ! c'est un peu de ce qui fait le sel de ce pilotage.
C'est un monde d'équilibre, de transfert de masses, d'énergie cinétique et de force centrifuge. Tu fais de la physique et en même temps du physique !  
Du coup, c'est (aussi) un monde de guidonnages, travers, dérives, glisse, quand j'étais ptit on disait dérapages, de virages sur deux roues ('fait plaisir à l'amateur du principe, sympa non?) 
Enfin, last but not least, c'est un monde de bananes. 
Les bananes esquissées sous le casque, pour moi en jet/climax pour le fun, appellent un acteur inconditionnel de la pratique du side, j'ai nommé : le singe !
Il s'agit du passager, ainsi nommé en raison des gesticulations nécessaires à la tenue de route d'un side qui roule à haute vitesse sur piste, ou d'un side qui roule à haute vitesse sur route mais qui souhaiterai, si c'est possible, rester dessus (la route hein!). Il fait contre-poids de tout son corps parfois pour lutter contre les lois de la physique...
Comme ça par exemple : 


Épatant non ?   ça m'éclate !    j'aimerai bien essayer de piloter ce genre de chose, mais en plus moderne, car ceux là datent un peu ! (en plus j'ai un excellent ami qui aimerai faire le singe, c'est une seconde nature chez lui... hein Fredy ?!)
Bon, pour te rassurer, le singe n'est pas obligé de gesticuler, il peut, sur la route, rester bien tranquille dans son siège et profiter du paysage. On l'appelle alors le...singe !!! ça lui apprendra, non mais !!

Encore quelques tofs, prises cette année, au salon du side car de Sainte Foy l'Argentière :





Ce côté "petite touche racing" sur le moindre de ces attelage, même le Harley en haut... ces biellettes, amortos de direction, amortisseurs apparents, ah ! j'adooore !











2 commentaires:

  1. Je vais arrêter de louer tes qualités d'écrivain... tu pourrais y croire... avec raison !
    je n'ai jamais osé m'aventurer dans de tels sentiers.... mais... comme je n'aimerai pas mourir plus con que je ne suis déjà, j'ai voulu, il y a longtemps, enfiler le pelage du singe dans une version comète du plus bel effet...et je dois avouer que j'en ai quasi chié dans mon froc.... le FJ attelé en question étant piloté par un secoyé du bocal sur les routes lotoises que j'affectionne pourtant.... J'ai aussi (toujours en singe) tâté du MZ 250 et si je salive devant les version Oural, je crois qu'il faut que ce fantasme en reste un... ou alors lorsque je serai si vieux que l'équilibre ne sera plus une de mes qualités premières et qu'un déambulateur me sera nécessaire.... en plus... le side a un avantage certain... si on tombe en panne, on peut dormir dedans.. ;-p)

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  2. Je crois qu'il ne faut pas envisager le side-car comme cela. De mon côté, je savais que j'en posséderai un avant même d'être père de famille ! Pour moi c'est un véhicule à part entière, là ou d'autres voient une moto attelée, ou une voiture à trois roues (dont le conducteur se mouille parfois, ok)
    J'apprécie en tout premier lieu le côté anticonformiste de l'engin, ainsi que le doute permanent qu'il distille quand tu es au guidon. C'est bizarre, mais addictif.
    Le mener à bon rythme est encore autre chose ! Cela produit de gros morceaux de plaisir mêlés d'un contentement sans égal : celui de maitriser l'engin. Enfin, si tant est qu'on le maitrise à un moment ou un autre !
    Pour rebondir sur ton expérience de singe, j'ai eu la chance d'être invité à faire un "baptême de piste" dans un panier de side car de rallye (je le relate quelque part dans le blog) sur le circuit d'Alès. C'était énorme ! il est vrai que je n'ai pas testé sur route ... sûr que ça n'aurait pas été la même limonade !
    :-)

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