lundi 27 avril 2020

La "déconfinure"... Episode 4

Bol d'Or Classic 2019 - vendredi soir...


Entrer sur le circuit Paul Ricard par la grande porte me fait à chaque fois un effet bœuf. 
Rien à voir avec mon cuir qui, à ce moment là, est constellé des viscères de nombreux cancrelats et autres parasites volants venus s'écraser sur mes épaules et mes genoux tout le long du trajet. Beurk !
Faisant fi de ce constat Fred et moi entreprenons de suivre les allées bondées de véhicules en tous genres pour nous rendre au bâtiment principal où nous sommes attendus.
Pour cela il faut passer d'innombrables checkpoints de sécurité où il faut montrer patte blanche et nos badges. Comme ça nous avons le temps d'observer le paysage ! Il est composé à perte de vue de tentes, de campements improvisés qui longent les grilles encadrant les allées. Il règne un bruit permanent mêlé de moteurs, de musiques et de la rumeur puissante de la foule.
Un effet bœuf, donc.  Et pour cause ! Ici c'est la Mecque des sports mécaniques, une aura seulement égalée par le circuit Bugatti du Mans, de cinq ans son ainé. Tant de pilotes ont foulé ce site, tant de championnats s'y sont joués, tant d'histoires, de drames et d'anecdotes transpirent de chaque recoins du circuit que c’en est palpable. J'exagère ? Non. Carrément !
Nous roulons sur le filet de gaz, Fred sur le "panzer" BMWK1200RS et ma pomme sur Kawasaki 1100 "Mamy ZRX", aussi fraiche que possible. Ses freins ont refroidi mais elle sent le chaud et l'écurie. On arrive.
Encore un contrôle, un virage et nous évoluons dans le paddock, au milieu des remorques et des caravanes des concurrents du Bol d'Or 2019. Nous coupons enfin le contact, après 10 heures passées en selle sur les petites routes du Sud Est (cf épisodes 2 et épisode 3).

Quel plaisir !
En retirant nos casques nous prenons la mesure du lieu. Nous ne sommes qu'à l'arrière du bâtiment et on ne voit, pour ainsi dire, rien. 
J'aime bien les villages éphémères qui composent les paddocks. Du plus petit circuit à la grosse cylindrée qu'est le Paul Ricard, les moyens changent certes, mais l'ambiance reste la même. Les véhicules sont organisés par clans, de petites rues sont constituées entre les camions et camping-cars. Les enfants jouent, il y en a toujours, avec les trottinettes ou parfois de mini motos. Il y a des cris, c'est joyeux. Le linge sèche sur des fils tendus entre les auvents, des armoires de séchage pour les combinaisons et casques ronronnent tranquillement. Des barnums regroupent de grandes tablées et des cuisiniers s'affairent pour sustenter les équipes. Car en course d'endurance, si la moto roule grâce aux trois pilotes, l'ensemble ne peut fonctionner qu'en équipe. Le cuistot en est un pilier important.

Fred et moi traversons ce microcosme (ici il est plutôt macro d'ailleurs) pour nous présenter à l'entrée du bâtiment principal. Pour le week-end c'est le coeur du réacteur. Ici se trouvent réunies les instances du sport moto, les officiels FIM, ceux de la FFM, la direction de course, le promoteur de l'évènement, les loges des partenaires. C'est de ce côté que nous nous rendons. Je te rappelle (cf épisode 2) que c'est grâce à Fred que lui et moi pouvons bénéficier d'un tel privilège.
Je te passe les fastes de ce type d'accueil aux petits soins, hyper agréable. Tu n'es pas là pour ça. Non, toi ce qui t'intéresse est ce qu'il se passe en bas, dans les stands. Tu as raison ! Et puis bon, les petits fours et le champagne après toute cette route nous auraient conduit à dormir. Alors zou ! Descendons.
Je pourrais me contenter d'un inventaire "à la Prévert" mais ici point de sculpteur qui sculpte des Napoléon, encore moins de raton laveur. La logique prime. Une description exhaustive à la Balzac ? Ah non ! Ceci étant, c'est sûrement le petite touche culturelle qui te manque puisque nous abordons là, et je pèse mes mots, des rivages techniques insipides pour toi, peut-être. Je ne fais pas de remplissage non plus, je cherche un moyen de te transmettre ce ressenti particulier, cette découverte. De toutes façons, à la fin de l'envoi, je bouche.
Pour moi en revanche, pas d'hésitation.
Avec Fred nous franchissons la porte qui sépare les espaces feutrés des loges de l'univers brut de la course, un étage au dessous.
Nous entrons par le fond du box. Pas n'importe lequel : celui du team SRC Kawasaki France, le Champion du Monde en titre.

Bol d'Or 2019 - Team SRC

Ambiance détendue et professionnelle à la fois. Pas un mot plus haut que l'autre, chaque chose à sa place, chaque place à sa chose. Tu vois le truc ? 
Racks de pneus bien alignés, étagères couvertes d'ustensiles de compète, les servantes d'outillages installées au plus efficace, le sol recouvert d'un tapis spécial aux couleurs de la marque au K. Le vert domine. L'éclairage est soigné, réglable. Le pupitre de chronométrage et de télémétrie est prêt à accueillir le team manager pour la prochaine séance d'essai.
Mais nous ne sommes que vendredi, et le box est coupé en deux espaces. L'autre côté est occupé par le Hampe Racing Team, qui courre le Bol d'Or Classic (BOC) ce soir. Même ambiance, même concentration détendue. Chacun sait ce qu'il doit faire, tout est bien huilé. Les machines et les hommes. L'organisation, à quelques minutes du départ de l'épreuve, ne souffre d'aucune approximation.
C'est excitant et, en même temps, assez relax. Difficile à décrire. 
Pour les besoins du BOC, des tentes ont été montées sur la pit-lane, devant les stands. Cela crée un décalage : d'un côté les teams du championnat EWC dans les box "en durs", et de l'autre les teams du BOC sous les tentes. Ces derniers, souvent composés d'amateurs développent une ambiance au goût délicieux de bonne humeur et de système D. Mais pas chez Hampe. Animateur de premier plan de cette course, le team Hampe bénéficie à la fois du box en dur et de la tente à l'extérieur. Donc la grosse servante à outils, les tapis, l'éclairage, migrent vers la toile pour le départ. Les ravitailleurs préparent les réserves de carburant, mesurent avec précision le précieux liquide. Pas de place pour l'improvisation.

Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe

Pendant ce temps Fred et moi prenons le temps de déambuler dans la voie des stands et d'observer, d’emmagasiner un maximum d'informations et de souvenirs. 
C'est là que je voudrais être à chaque fois qu'à lieu ce genre d'évènement. C'est là que tu mesures l'engagement de chacun, l'implication des femmes (il y en a peu mais celles qui sont là sont incontournables) et des hommes de chaque équipe. Passer d'un box à l'autre permet de voir la vie s'y développer. C'est un énorme diorama ou chacun s'active. J'aime observer les exercices de ravitaillement, dépose/repose des roues, le plein, etc. C'est instructif et souvent truculent : la moto est à l'arrêt, le pilote en descend, on place les béquilles avant et arrière (ou centrale pneumatique), on lève la moto, une personne par roue procède à l'échange pendant que deux mécanos, un à l'avant et un autre à l'arrière dévissent puis replacent les axes de roues. 
On gueule, on gesticule, on emploie un langage fleuri. Dès que les roues équipées de pneus neufs sont posées, les freins "pompés", les mécanos lèvent un bras pour signaler qu'ils ont terminé. Tout le monde s'écarte pour laisser le ravitailleur connecter son bidon au réservoir, sous l'étroite surveillance du "pompier de service" (un membre de l'équipe muni d'un extincteur pour le cas ou). 
Tout ceci est bien entendu chronométré. Combien de temps pour tout faire ? Peut-être quelque dizaines de secondes, une fois le scénario bien réglé. Ouf !

Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...Entrainement chez "no limits"


J'adore détailler les astuces, les solutions techniques, les outils introuvables fabriqués uniquement dans le but de gagner du temps. Observer de près les systèmes de démontage rapide des roues ou des carénages, l'organisation dans la disposition de l'atelier ou même les scotchs de couleurs positionnés au sol pour faciliter les opérations lors du ravitaillement.
Je m'efforce de cligner des yeux régulièrement pour les humidifier. Quand je les rouvre, c'est souvent pour considérer par erreur une bedaine qui dépasse, un gars perdu dans son smartphone, ou le "sourire du plombier" offert aux quatre vents par une équipe de mécanos. Bref, c'est génial, malgré les paillettes et le décorum "racing" on reste à fond dans l'humain. 
C'est rassurant !  Ou pas. Mais j'aime ça.
La nuit tombe, le départ de la première manche du BOC va être donné, Fred et moi regagnons le stand du team Hampe.
Deux motos sont alignées par le HRT, deux Kawasaki ZXR750, pilotées par Nicolas De Dieuleveut et Charles Cortot pour la n°14 et Christian Haquin et Christophe Charles-Artigues pour la n°11. Du beau monde !
Les motos et les pilotes partent pour le warm-up (le tour de chauffe) puis reviennent se placer pour le départ.
Les pilotes confient leur moto à un mécano de leur équipe. Celui-ci la tient droite, prête à partir. Les pilotes prennent place dans une cercle de peinture de l'autre côté de la piste. 
Au top départ ils la traversent en courant, enfourchent les motos et partent gros gaz dans un rugissement assourdissant. Magique !


Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...



Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe




Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe





Bol d'Or Classic 2019  - Team Hampe





Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe




Bol d'Or Classic 2019 - On ravitaille chez Beringer !




Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe. Dans l'ombre du fond de box, Fred, Christian Haquin et Nicolas De Dieuleveut considèrent les chronos



Bol d'Or Classic 2019 - Slick medium !




Bol d'Or Classic 2019 - Gilles Hampe sort la "14"




Bol d'Or Classic 2019 - Un assureur s'est glissé dans cette photo. Il explique que c'est là qu'il va faire le freinage à la meute !!!




Bol d'Or Classic 2019 - Radical Team 38




Bol d'Or Classic 2019 - Suzuki Phase One (1100 GSX-R 1986)





Bol d'Or Classic 2019 -  La Kawasaki ZXR750 Moto90Eisen (190) et la Honda RC30 n°17 du Neate Racing





Bol d'Or Classic 2019 - Yamaha 1000 FZR "exup" Combraille Sport Loisir




Bol d'Or Classic 2019 - Kawasaki 1000Z 1983 Motosport Uitthoorn (NL)




Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe, Charles Cortot



Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe Christophe Charles-Artigues





Bol d'Or Classic 2019 - Team Hampe






Bol d'Or Classic 2019 - Christian Haquin prend le relais




Bol d'Or Classic 2019 - Ravitaillement Team Hampe





Bol d'Or Classic 2019 - N.De Dieuleveut prend le relais





Bol d'Or Classic 2019 - Ravitaillement Phase One



Bol d'Or Classic 2019 - Ravitaillement Phase One, fin !




Bol d'Or Classic 2019 -





Bol d'Or Classic 2019 - Des fois ça veut pas ! (chute dans les stands...)





Bol d'Or Classic 2019 - Team Players Kawasaki 750 Stinger



Bol d'Or Classic 2019 - MRL Moto Racing



Bol d'Or Classic 2019 - Le team espagnol "Procurve" Honda 750 RC30




Bol d'Or Classic 2019 - Team AS CEA Moto Classic- Yamaha 1000 FZR




Bol d'Or Classic 2019 - Box !





Bol d'Or Classic 2019 - Radical Team 38




Bol d'Or Classic 2019 - VROOOM Classic Honda 750 RC30





Bol d'Or Classic 2019 - Scuderia Moto Bimota DB4 (1100 Suzuki)




Bol d'Or Classic 2019 - Mais où va-t-il ? > sur le podium !




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...HRT-100-Hertrampf Racing Endurance Ducati



Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...Junior Team LMS Suzuki




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...Suzuki MOTORS EVENTS




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ... ITeM 17



Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ... METISS




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...Ce derrick de ravitaillement a fait le tour du monde  !



Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...




Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...Le pit bike d'Etienne !



Bol d'Or Classic 2019 - Pendant ce temps là ...