samedi 6 mai 2017

Ventoux Classic 2017, épisode 1

Jacques Fernandes, "le Prez" sur sa Honda CB750 à cadre Martin de 1978



Tout à commencé par des échanges de mails et de posts sur Facebook cet hiver : "on te voit au Ventoux ?" ... "Tu seras au Ventoux?"... "Bon, à plus au Ventoux !"
Ah ! Il a fallu riposter.
Non seulement parce que je n'y étais jamais allé, mais surtout parce qu'il y a longtemps que je voulais y aller moi, "au Ventoux".
A ce stade tu te dis que je débloque un poil car, tu le sais pour l'avoir vu ici, je suis déjà allé là-bas, et même jusqu'en haut.
Qui ne connait pas le Mont Ventoux ? Il est le point culminant du département du Vaucluse. Ses 1911m et sa situation particulière, isolée, en font un site remarquable. Un des symboles de la Provence.
L'Association Motos Classiques de Compétition d'Avignon ( MC2A ) ne s'y est pas trompée en installant il y a déjà 8 ans sur ses pentes le désormais fameux "Ventoux Classic", qui marque l'ouverture de la saison des démonstrations en côtes motocyclistes pour le Grand Sud-Est.
Cet évènement est devenu incontournable. Bénéficiant d'un cadre extraordinaire et d'une qualité d'accueil élevée, il est largement plébiscité. Même au delà de nos frontières !
Cette année, pour ce week-end des 29 et 30 avril, ce ne sont pas moins de 250 inscrits qui ont investi le paddock dès le vendredi pour affuter leurs machines et profiter d'une ambiance détendue et amicale, quasi familiale. 



De mon côté, je me suis décidé à rejoindre cette troupe en passant par les petites routes. Tu sais ? Celles que je préfère et qui sont en jaune et blanc sur mon GPS en papier ...
Venant de Lyon j'avais rendez-vous avec la fine équipe de l'association "Vieille Bécane Beaujolaise" (VBB) , pour de mémorables moments.
J'ai planifié un itinéraire de derrière les fagots, héhé... Pour profiter pleinement du déplacement, j'ai parcouru près de 300 km là où Bibendum n'en trouvait que 179, en lissant les plis de la carte.
Alors quoi ?!  Pinaise ! Équipe toi et vient 'en avec moi. Je suis parti de l'agglomération Lyonnaise direction Valence, à dos de Transalp. Une fois là-bas, aux portes de la Drôme Provençale, j'ai enquillé par Crest, puis Die, en suivant la "Route de la Clairette" (le Vercors par le Col du Rousset, mon idée première, semblait risqué en raison d'une neige de printemps). Je voulais absolument repasser par le chemin emprunté avec Fred à l'automne dernier lorsque nous nous sommes rendus au Bol d'Or. Donc, Luc-en-Diois, La Motte-Chalancon via l'excellente D61, puis Sahune, Les Pilles et Nyons par la D94.
Une orgie de virages et de paysages. Génial !
Ensuite ? Nyons, Vaison-la Romaine et enfin Malaucène, terme du périple. 

Quelque part dans les Baronnies...

Ne restait plus qu'à trouver une p'tite place pour ma toile de tente.
Heureusement les VBB m'attendaient de pied ferme, démontrant une organisation bien rodée. On peut faire confiance à une équipe spécialisée dans le bivouac de paddock... 
Barnums sanglés, camions disposés pour couper le vent et délimiter un espace pouvant recevoir un régiment. Les dames à la manœuvre, Maïté et Nad en tête, les hommes aux ordres (ou presque) parés à activer le barbecue et déboucher les bouteilles, toujours avec modération, bien entendu. Ici on porte haut les couleurs du Beaujolais ! D'ailleurs, le viticulteur le plus rapide de France et de Navarre ,l'incontournable Jacky Grolet, est de la partie. Comme à son habitude avec une moto d'exception (Norton Classic 588 Rotary 1989 coursifiée) et un camion rempli de cartons de son excellente "Cuvée Racer", un Morgon que l'on ne présente plus !.
Les Lyonnais n'étaient pas en reste, Norbz et Franck (La Boite au Zèbre, Continental Spares & Services) notamment, avec "la bauta" 1000 Moto Guzzi et une superbe AJS Matchless Model 30 de 1957 .

Messieurs les pilotes VBB et leurs montures : Jacques (le prez) en Honda CB Martin, François en Kawasaki Z1000ST caférisé, Gérard et son Honda 400Cx, "Tonton Arnaud" en Honda 500Cx, Didier en Laverda 500 Formula, Titus sur Honda 750 Bol d'Or, Lucas en BMW R100RT Prépa, Kévin en Suzuki 1100GS, Fred et Karine sur leur side de course 1100 Moto Guzzi, Sébastien sur Yamaha YSR80 et les autres, que le "pousse café" de Gérard ne m'a pas permis de mémoriser (pardon!) Tous étaient fins prêts, cuirs lustrés et motos apprêtées, sous l'objectif de Pierre toujours là pour engranger des souvenirs numériques.
Un repas de roi en bonne compagnie sous les étoiles, dans la fraicheur d'une météo clémente, rien de tel pour produire des rires et des anecdotes à n'en plus finir...

Dans ma "chambre" réservée, je pouvais m'endormir du sommeil du Juste et comme une masse (merci Gérard!). 
C'est le froid qui me réveillera aux premières lueurs de l'aube. Il a fait zéro cette nuit, ma tente est légèrement givrée. Les selles des bécanes aussi.
L'improbable barbecue à essence refusant de démarrer (carburation?), il a fallu se rabattre sur le bar du camping pour grappiller quelques degrés de café en cette heure matinale.
Mais baste ! Me voilà à pied d’œuvre et, comme tous ici, prêt à en découdre avec le Mont Chauve.

Au lieu dit  "Le Grozeau", où est matérialisé le départ, la RD974 part à l'assaut du Ventoux. Elle serpente sur 21 kilomètres pour atteindre le sommet. Pour les besoins de la démonstration seuls 2600m sont utilisés. C'est un morceau de bravoure pour les moins aguerris : 30 virages, 4 chicanes, une pente moyenne de 8% et un dénivelé de 208m. Les machines les plus performantes peuvent sans problème atteindre de hautes vitesses, ce que l'organisation réprouve officiellement (en démo, il est recommandé de faire preuve de retenue), mais en pratique c'est autre chose...
La route devenue piste pour l'occasion est revêtue d'un bitume propre et égal avec toutefois un manque de grip constant sur l'ensemble du parcours. Cela est certainement dû aux rudes conditions climatiques et au fort trafic touristique que cette route supporte tout au long de l'année. Elle est "usée", quoiqu'en fort bon état. Les pilotes le savent et s'en accommodent. Le plaisir est au rendez-vous !

Pierre et moi, équipés de nos boitiers, avons assisté au briefing des pilotes avant de prendre position pour assister au départ, à 9h.
Malgré l'heure matinale en ce dimanche, une foule  importante avait pris position de part et d'autre de la piste et plus haut, en surplomb, à partir du premier virage.
Le temps mitigé, nuageux, et une température froide laissait supposer qu'il faudrait aux pilotes un temps d'adaptation histoire de ménager les pneus.
Les dix premiers partant ont permis aux suivants de se faire une idée, jusqu'à ce que la superbe Honda 750 CR Daytona 1972 de Jacques Ellart parte en patinant, pneus froids, pour venir se coucher à nos pieds en une fraction de seconde. J'aurais été à moto, j'aurais fait un pli sur la selle !. Heureusement le pilote s'en est tiré sans une égratignure et sa machine sans trop de mal.

Nous avons ensuite entrepris l'ascension du Géant de Provence, histoire de trouver de chouettes points de vue sur la piste et les participants. 
Le cadre également vaut vraiment le détour. Il n'est certainement pas pour rien dans le succès de ce rassemblement. Il faut voir ces pentes boisées de résineux, les rochers apparents, la flore provençale, les pierriers que l'on distingue au dessus. La plaine au loin apparait comme sortie de quelques tableaux impressionnistes. La route serpente vers le sommet dans un déroulé voluptueux. Les courbes sont généreuses et bien dessinées, les trajectoires idéales. 

Nous sommes montés le long de la piste à la recherche de lieux propices à la prise de photos. Et c'est là, posté derrières quelques arbres, qu'il faut se représenter l'action.
Le rugissement des moteurs à l'attaque dans la côte, les changements de rapports, les montées en régime... la machine n'est encore pas visible, mais le son ricoche sur les rochers avant de nous parvenir. Il nous permet  d'apprécier le trajet du bolide, d'estimer le moment où il va apparaitre. Et soudain le voilà !
Pelotonné derrière le carénage (quand il y en a un), le pilote guide la moto qui surgit, rugit et s'enfuit déjà, à l'assaut de la courbe suivante. Je ne sais que dire, je ne m'en lasse pas. 
Bien sûr selon la catégorie et le type de bécane le ressenti varie, la vitesse aussi. Mais qu'importe ? 

Le vent s'est levé, mais le mistral tant redouté n'a pas soufflé. La pluie prévue n'est pas tombée. Tout juste quelques gouttes, en fin de journée.
Une vraie belle montée !
J'ai arpenté la côte en tous sens avec Pierre d'abord, puis Nad ensuite. Jusqu'à trouver le spot photo impec' dans le grand gauche avant la chicane 4.
Une sorte de balcon, entre falaise et précipice, où la route sort des bois. Superbe.
Le paysage à lui seul capte presque toute l'attention, c'est dire !
C'est en remplissant ma dernière carte mémoire que je suis descendu par étapes, entre chaque série, jusqu'au paddock.

Avec un petit pincement j'ai embrassé Nad et Maïté, j'ai secoué les mains de leurs messieurs, salué toute la troupe VBB, bâté Mamy Transalp et pris la route en direction de Lyon.
De nouveau les petites routes me tendaient les bras. 
Bien sûr ! Crois-tu que j'allais m'en retourner sans profiter de nouveau de ces paysages bucoliques ? 
Dans l'autre sens : Vaison-la-Romaine, Nyons, puis cette fois Bourdeaux par la D70 et les Gorges de Trente-Pas (magnifique!). La D538 m'a accompagné jusqu'à Crest, où j'ai pris la direction de Romans. Hauterives et son Palais du facteur Cheval m'ont vu passer et, toujours sur la D538, j'ai roulé jusqu'à Vienne en passant par Beaurepaire. De Vienne j'ai gagné Lyon en suivant le tracé de la Route Bleue devenue D307. 
Lessivé mais heureux, j'ai remisé Mamy Transalp qui a franchi le cap des 98000km durant ce périple. Bon pied, bon oeil. Pas un bruit, feutré, peu puissant mais extrêmement volontaire, le p'tit twin m'a une nouvelle fois ravi par sa disponibilité et son tempérament. Un régal.

Durant ce weekend j'ai évidemment pris une tonne de photos. En voici un premier épisode, au moins un autre suivra !
Un grand merci à toute l'équipe de la VBB, pour son accueil chaleureux et ces vrais bon moments partagés !
N'oublie pas : cette même équipe organise avec talent la fameuse "Montée Historique du Beaujolais" qui a lieu sur le Mont Brouilly, au cœur du vignoble. C'est incontournable et cette année c'est le 4 juin, qu'on se le dise !



Ventoux Classic 2017 : le paddock




Ventoux Classic 2017 : Gérard tente d'amorcer "un barbecue à essence"




Ventoux Classic 2017 : Jacques "le Prez" utilise un barbecue à gaz.




Ventoux Classic 2017 : la tablée VBB !




Ventoux Classic 2017 : Gros plan sur le Honda CX400 de Gérard. Non, j'ai pas dis "gros plant" !!!





Ventoux Classic 2017 : petit matin frisquet... (Kawasaki Z1300-6)




Ventoux Classic 2017





Ventoux Classic 2017 : Karine et Fred font le plein !





Ventoux Classic 2017 : Jacques chauffe la Martin (quel bruit !)




Ventoux Classic 2017 : Maurice Maingret et sa fameuse Jawa 500 double ACT 1955




Ventoux Classic 2017 : Alain Michel et sa Honda Rickmann 450 1972




Ventoux Classic 2017 : le briefing des pilotes. Au micro: Pierre Faure.




Ventoux Classic 2017 : l'amorce du high-side de Jacques Ellart, sur Honda 750 CR Daytona 1972, au départ... Il sera éjecté l'instant d'après, pendant que, en compagnie de Pierre et de quelques autres j'esquivais le bolide glissant sur le côté ... Chaud ! (mais heureusement terminé sans mal) Il repartira lors de la montée suivante.



Ventoux Classic 2017 : Jean-Pierre Burloux et Philippe Deias, 750 Suzuki/Derbyshire




Ventoux Classic 2017 : Fred et Karine, Gaz ! Moto Guzzi 1100




Ventoux Classic 2017 : Jacky Grolet, Norton Classic 588 Rotary, 1989, coursifiée par ses soins




Ventoux Classic 2017 : Laurent Calbo, Monet Goyon 125 S6V 1951





Ventoux Classic 2017 : Sébastien Vair, Yamaha YSR 80 1987




Ventoux Classic 2017 : Gérard Piégay, Honda 400 CX 1982




Ventoux Classic 2017 : Arnaud "Tonton" Saint James, Honda 500 CX 1979




Ventoux Classic 2017 : Lucas Blumenthal, BMW R100RT 1979




Ventoux Classic 2017 : Kévin Dumas, Suzuki 1100GS




Ventoux Classic 2017 : Norbz, Moto Guzzi 1000 "proto"




Ventoux Classic 2017 : Alain et Michèle Marnat, 1000 BMW (K100?) / Panda  1998



Ventoux Classic 2017




Ventoux Classic 2017 : Maurice Maingret, dans ses oeuvres. Jawa 500 double ACT 1955




Ventoux Classic 2017 : Didier Gillet, Laverda 500 Formula 1978




Ventoux Classic 2017 : Guy Lallemand sur son Suzuki 750 GSX-R 1985




Ventoux Classic 2017 : Le style inimitable de François Guillermont sur sa Kawasaki Z1000ST 1979 ;-)




Ventoux Classic 2017 : Franck "Franckie" Toulza, AJS Model 30 (600cm3) 1957




Ventoux Classic 2017 : Jean-Marc "Titus" Muriat, Honda 750 Bol d'Or 1980




Ventoux Classic 2017 : Jean-Pierre Villemagne, Honda 500 XLS 1981 (doté de sa fameuse roue avant de 23 pouces)

7 commentaires:

  1. Superbe début de reportage comme d'habitude ... Merci
    Pour moi pas de montées historiques cette année mais Alain mon bonobo volant va sortir du panier pour faire des montées en solo . BROUM !

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  2. Salut Florent,

    Super début de reportage. Je suis impatient de voir la suite, j'avais des amis qui y participaient.
    A bientôt ;)

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  3. merci pour la balade provençale. hâte de voir la suite
    pascal ssiap2

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  4. Avec plaisir ! Merci à tous, la suite ne va pas tarder ... ;-)

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  5. superbe !!! merci beaucoup pour la rencontre, pour les photos, pour les commentaires....c'est magnifique de partager ce moment tous ensemble et de le prolonger avec autant de panache !!!

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  6. Merci Karine ! J'accepte le compliment ;-) Mais ... c'est trop d'honneur ! Les vrais bon moments se prolongent d'eux-mêmes, c'est justement le partage vécu qui le permet !

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  7. Superbes photos. Merci en particulier pour la dernière sur laquelle j'apparais sur mon fabuleux xls (toujours équipé de sa roue de 23 pouces). Mon inscription pour le Mont Brouilly étant confirmée, nous nous rencontrerons peut-être là bas. Je t'offrirai un verre (de Beaujolais bien sur) avec grand plaisir. Bien cordialement

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