lundi 26 juin 2017

Contact : Suzuki SV1000-S ... La classe mon ptit ! ;-)


Suzuki SV1000-S



Tu vois mon ptit, c’était le bon temps.
Le temps des brêles sensationnelles, de celles dont on parle encore avec une émotion particulière, les GSX-R, les TL-R, les ZX-R, les VT-R, les Panigale, les RSV et autres CB-R.
Aux alentours de l’an 2000 on ne faisait point de chichis. 
Il n’y avait pas, comme aujourd’hui, d’assistances au pilotage, pas de traction control, d’antiwheeling, ou d’abs. 
Pas de mapping à sélectionner au guidon et tous ces trucs destinés à rassurer des pilotes qui ne font plus que conduire.  Pas de batteries lithium-ion, pas de problèmes d’autonomie. Pas de compromis. 
Le Cheval de Fer n’était pas encore de Plastique en toc, ou à bascule. La liberté, la sensation de vitesse, de puissance et l’ivresse, celle de l’espace, procurée par les paysages traversés tambour battant au son de mécaniques tonitruantes, tout ceci était encore présent. 
Oh oui, plus pour longtemps tu as raison. Juste après, on a commencé à nous faire gober des tas de couleuvres « pour notre bien » et « pour notre sécurité ». Cela nous a contraint nous, les motards, à ravaler notre fierté, nos envies de liberté. Rouler au quotidien est devenu presque impossible et les rares sorties sur circuit destinées à calmer les plus indisciplinés ont été encadrées puis supprimées.
Puis les hydrocarbures ont disparus, les deux roues en ont eu trois, pour supporter un coût acceptable au regard du poids des batteries nécessaires à faire fonctionner ces engins devenus utilitaires. Aujourd’hui ils volent ! Mais pas à plus de trente centimètres du sol et à quarante-cinq kilomètres à l’heure maximum…
Vois-tu mon canard, où nous en sommes ?
La déchéance ! Aujourd’hui, en 2076, pour raviver ces souvenirs il ne reste plus qu’à télécharger une vidéo en trois D, une vidéo embarquée sur un de ces monstres mécaniques de l’époque. Peut-être verras-tu augmenter tes pulsations cardiaques quelques instants… Mais tu ne ressentiras pas l’effet de la pression de l’air, le rétrécissement de tes pupilles sous l’effet de l’adrénaline, la concentration ne se développera pas. Tu ne sentiras pas vivre la machine dans tes mains, entre tes jambes. Tu ne pourras pas entendre le hurlement du moteur ou le sifflement des plaquettes de freins. Tu ne vivras pas la conjugaison des mouvements, du placement du corps sur la moto. La rotation de la poignée droite, les doigts sur les leviers, la synchronisation des pieds, des mains, du regard et de l’ouïe. Cette gymnastique imposée dont la parfaite exécution procure une sensation de maitrise –certes parfois trompeuse- mais ô combien jouissive !

Enfin bon,  mon cher petit ! En somme, et j’en suis contrit, tu ne sais pas ce que tu as raté… On pourra peut-être tenter de bricoler ton scooter atomique ?
Heureusement il y a mon pote Fredy. Il a retrouvé dans ses cartons les photos d’une beauté, une moto dotée d’un moteur à explosion et fonctionnant à l’énergie fossile. C’était la sienne encore en 2017 ! Incroyable ! Il faut dire qu’il a toujours aimé les « vieilles ».
Ce modèle, produit au tournant du siècle, est une Suzuki  SV1000S. Du brutal. Aucun compromis. La selle passager n’est là que pour la déco. Ou presque.
Le moteur, monté dans un cadre treillis en aluminium aux sections carrées, est un bicylindre en V de 996cm3 alimenté par injection qui développe 120 chevaux. La partie cycle, classique pour une machine de cette époque, fait appel à une fourche télescopique à l’avant et un bras oscillant muni d’un mono amortisseur à l’arrière. Des roues de 17 pouces complètent l’ensemble.
Fredy avait à l’époque choisi de modifier les échappements (un par cylindre) en retirant les éléments d’origine au profit de modèles italiens. Ces derniers offraient un son puissant et caverneux du meilleur effet… apte à dresser les poils des avants bras à chaque accélération !
Tailler la route au guidon de cette moto donnait vraiment l’impression d’être en prise avec les éléments, d’évoluer « dans la matrice » comme un Néo avide de sensations.
L’œil plissé, à la recherche de la trajectoire idéale, les vibrations du bloc venaient confirmer les infos du tableau de bord mi analogique mi numérique (une aiguille de compte-tours et des cristaux liquides, tu te rends compte !).
Chasser le chrono, tenter de remonter le temps ou attaquer le moindre motard égaré étaient parmi les activités principales des pilotes de SV1000 à l’époque.
Oui, les vieux comme moi te parlerons des concurrentes toutes aussi performantes et sensationnelles, mais combien les auront réellement testées ?

Tu vois mon ptit, s’il y a bien une chose qui n’a pas changé c’est la mauvaise foi du motard !

Allez je te laisse, je vais optimiser mon pacemaker …


Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S







Suzuki SV1000-S





Suzuki SV1000-S

4 commentaires:

  1. On s'en fout !!!! on roule encore en ZRX ;-p)

    RépondreSupprimer
  2. je te trouve bien nostalgique et pessimiste en début de texte , tu nous a habitué a plus de légèreté et d'humour ,peut ètre le poids des ans qui se fait sentir ....! j'ai eu l'occasion d'essayer cette merveille et je l'ai vite ramenée à son propriétaire de peur de me mettre au tas car trop joueuse et faite pour attaquer et non pour se balader , ça pour avoir du caractère c'est sure qu'elle en a ....! à ne pas mettre entre toutes le mains....!

    RépondreSupprimer
  3. Ouaiiis ! Vive le ZRX ! (d'ailleurs je m'en reviens d'un gros viron dans les alpes ... à suivre ici même).
    François, nostalgique peut-être, pessimiste, un peu. C'est vrai. Mais c'est passager ;-) c'est aussi un petit texte que j'avais "en magasin" et que j'ai eu l'opportunité de croiser avec les photos du SV qui trainaient. Bref ! point d'inquiétude. Pour ma part, lorsque je prends le guidon de cette bécane je n'ai pas envie de la rendre !

    RépondreSupprimer