mercredi 13 mai 2015

La balade du lundi !



Cela faisait quelques temps que la poignée droite me démangeait.
Pas tellement dans le sens essorage, mais plutôt dans un genre bien connu pour la saison: la balade.
C'est un terme un poil désuet qui désigne l'action de se promener à dos de cheval de fer dans les collines environnantes.
Bien sûr cela exige quelques aptitudes. Il faut bien entendu être équipé du dit cheval. Il faut aussi avoir un peu de temps (4 ou 5 heures) l'idéal est d'avoir sous la main un (des) ami(s)(ies) équipés à l'identique et enfin, au delà de l'équipement de base portatif (casque et tenue idoine), un bon anti-histaminique.
Lorgnant la météo depuis plusieurs jours, Benjamin -que tu as déjà croisé ici- m'a sollicité pour l'accompagner dès que le soleil se montrerait. Il ne connait pas bien la région et a peur de se perdre souhaite la visiter plus avant.
Ça tombe bien ! j'ai justement deux ou trois road-books de derrière les fagots dans ma musette.
Je lui ai donc proposé de partir aux confins du Rhône et de la Loire, jusque-là ou les reliefs du Haut Beaujolais viennent s'échouer sur la plaine Roannaise.
C'est un itininéraire mélangeant quelques uns des standards de la balade Lyonaise avec néanmoins quelques touches d'improvisation. Ce dernier point, j'ai commencé à le travailler en oubliant consciencieusement mon GPS en papier à la maison. 
Voyant cela, Benjamin était mi-figue, mi-mollet. Mais ça c'est un standard de la salade Lyonnaise alors ...
Baste ! qu'à cela ne tienne, de toute façons quand on se promène il suffit d'avoir suffisamment de carburant pour juger que l'on est pas perdu. Simple !
Partant de ce principe, et après avoir fait le plein d'essence et de caféine, nous avons mis le cap à l'Ouest/Nord-Ouest vers la Vallée d'Azergues.
Ce coin est définitivement un bon spot pour la moto. C'est accessible, les routes sont bien revêtues et les ramifications sont nombreuses au départ du tronc que représente la vallée. C'est épatant. S'extraire de l'agglomération de ce côté ci est rapidement dépaysant.
De plus, les chaussées sont tortueuses à souhait. C'est une excellente mise en jambes pour la suite de la balade.


Au fait ! nos montures étaient pour l'occasion le superbe BMW 1200 GSA de Ben, et mon inoxydable Mamy ZRX, qui flirte avec les 132500km (oui, tu as bien lu.)
Bref.
Un des buts de la journée, en dehors d'éviter de se perdre, était de faire découvrir à Ben le fameux Col du Pin Bouchain. Il marque la fond de la vallée de la Turdine ainsi que la limite entre le Rhône et la Loire. 
Itinéraire longtemps incontournable, c'est la nationale 7 qui le gravit dans un enchainement incessants de virages à faire saliver tout motard qui se respecte. Aujourd'hui délaissé au profit d'une boucle autoroutière, le col demeure une référence de l'escapade à moto de la région.
La descente côté Loire permet de jouir d'un panorama extraordinaire, par delà les Monts du Forez, jusqu'aux contreforts du Massif Central. 
La route, large et bien dessinée, épouse le relief en de longues courbes au grip impeccable. C'est un réel plaisir que de surfer ces immenses virages qui permettent de bien ressentir la moto sur l'angle, le travail des amortisseurs, la vie de la partie cycle et le léger contre-braquage ... puis le transfert de masses, le changement d'angle, la mise en appui de l'autre côté ... en attendant la bascule suivante. Génial ! le tout en profitant de la vue.
Arrivés en bas, nous créons la boucle en tournant à droite à L'Hôpital sur Rhins puis Regny via la D9. 

Ben sur son BMW 1200 GSA

Profusion de virages, explosion de nature et verdure à perte de vue. Quel plaisir de parcourir la campagne le nez au vent, captant de-ci de-là les odeurs, les nappes d'air chaud, la fraicheur des rivières ... 
Thizy, Saint Vincent de Reins, Ranchal, les Echarmeaux, puis Chénelette nous ont vu passer. On ne compte plus les cols, les épingles, les virages, les virolos quoi ! les hameaux, fermes et places de villages traversé. Le temps c'est parfois arrêté devant certains paysages, du côté de Meaux la Montagne, au Col de la Cambuse ou de Favardy. 
On roule entre 500 et 800m d'altitude. Le réseau est impeccable, la fraicheur est apréciable en ce premier jour de soleil radieux.

Le Col de la Cambuse, entre Grandris et Meaux la Montagne

Nous somme comme cela descendu jusqu'à Beaujeu, pour ravitailler nos sacoches. Une fois chargé de victuailles, il nous fallait un point de chute au calme pour faire refroidir la mécanique et nous requinquer. 
Le sommet du Mont Brouilly nous a accueilli pour l'occasion, nous permettant de profiter d'un belvédère naturel au dessus d'un paysage à couper le souffle. 
On y serait bien resté pour une sieste bien méritée, mais un type fluo avec une débrousailleuse a sonné la retraite.
C'est le coeur lourd que nous avons dû nous en retourner, bouclant la boucle en revenant par la Calade et Villefranche sur Saône, puis un petit viron dans l'Ain.
Regagner la ville après avoir pris un bol d'air comme celui-là n'est pas facile !

Mais quel plaisir ! et à refaire dès que possible.

Un circuit de 270km environ, parcouru en 5 heures à peu près, tranquilement. Les pneus ne boulochent pas (ou à peine ;-) ) la conso est stable et l'ambiance est au pilotage "propre" et bien élevé.
Intéressé ? fais mois signe !






Kawasaki 1100 ZRX ELR ... Mamy ZRX quoi !



Au sommet du Mont Brouilly



Image extraite d'une prise de vue gopro ... Ben dans ses oeuvres

5 commentaires:

  1. un régal à lire..comme d'hab

    Pierre

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  2. Et je vais bien penser à toi... départ de Paris ce soir avec Mamie ZRX 1200S... direction les Pyrénées... 2400 bornes en 5 jours.... j'espère que mon cul ne sera pas tanné outre mesure au retour et que le vieil adage "le mouillé, c'est dans la tête" sera toujours d'actualité...

    Pierre

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  3. Merci à toi, Pierre. Bonne route, profite bien de ces 5 jours ... sacré road-trip ! Tu es près pour l'adhésion à l'IBA > Iron Butt Association ;-) voici le lien : http://www.ironbutt.com/about/default.cfm?CFID=12468699&CFTOKEN=30327560
    A++ !
    Flo

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  4. Bilan : 5 jours...2700 bornes...la banane intégrale...et une certitude : je suis un poireau.... Il va falloir que j'ose un peu plus rester dans les tours en montagne....

    Pierre

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  5. Génial !
    Je tiens à te rassurer : ya pas de poireaux en montagne !
    A bientôt ;-)
    Flo

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