Wow !
Je ne commence pas habituellement par une onomatopée, mais là c'est tout ce qui m'est venu.
Je n'arrive pas à jouer les blasés lorsque je me trouve au bord d'un circuit de vitesse. Le bruit des moteurs, les odeurs caractéristiques de gaz brûlés, de gomme, les positions des motos, les angles... parfois même le regard des pilotes en piste, tout concoure à créer une ambiance particulière, grisante.
Je n'arrive pas à jouer les blasés lorsque je me trouve au bord d'un circuit de vitesse. Le bruit des moteurs, les odeurs caractéristiques de gaz brûlés, de gomme, les positions des motos, les angles... parfois même le regard des pilotes en piste, tout concoure à créer une ambiance particulière, grisante.
Ce premier weekend d'avril j'ai bâté Mamy ZRX et je me suis rendu sur le circuit de Lédenon, dans le Gard, où avait lieu l'ouverture des Coupes de France Promosport [Lien site]
Ces coupes s'adressent aux pilotes amateurs comme aux plus chevronnés, en permettant à tous de pouvoir participer.
Le principe est de proposer à chacun une séance qualificative et au moins deux courses dans le weekend.
Les catégories sont nombreuses : 400cm3, 500, 600 et 1000.
On y trouve également les side-cars ! Répartis en deux groupes : les F2, châssis courts, moteur avant limité à 600cm3, et les F1, châssis long, moteur arrière de 1000cm3.
Outre les trois roues, une catégorie en particulier a motivé mon déplacement : le SPORTWIN
Les concurrents du Sportwin se rendent à l'entrée de la piste... |
C'est un format réservé aux moteurs bicylindres, et dans laquelle on retrouve 3 catégories : Twinstock, machines proches de la série (kawasaki ER-6, Ducati 600/800 SS ou Monstro, Suzuki SV 650 ...) Twinfast, prototypes ou de série à moteur 2 soupapes de 600 à 900 cm3, et 4 soupapes de moins de 700 cm3. Enfin, Twinmax: machines prototypes ou de série de 900 à 1250 cm3.
Tu me diras que la 500 Cup est elle aussi composée de bicylindres (Honda ou Kawasaki) mais elle reste majoritairement l'affaire de "spécialistes", et de cylindrée inférieure.
Le Sportwin défend une idée de l'accessibilité de la course qu'il partage pleinement avec l'esprit du Promosport, il y a donc toute sa place.
Si tu en as l'occasion, il faut te plonger dans cette ambiance, entrer dans le paddock et y vivre quelques heures.
J'ai rejoint sur place Thomas, concurrent Sportwin, et Christophe et Krystell, respectivement pilote et singe en side-car F2. Tous trois forment l'équipe SPECK MOTOS
Après avoir planté discrètement ma tente dans un coin, j'ai consciencieusement arpenté le
Si tu en as l'occasion, il faut te plonger dans cette ambiance, entrer dans le paddock et y vivre quelques heures.
J'ai rejoint sur place Thomas, concurrent Sportwin, et Christophe et Krystell, respectivement pilote et singe en side-car F2. Tous trois forment l'équipe SPECK MOTOS
Après avoir planté discrètement ma tente dans un coin, j'ai consciencieusement arpenté le
secteur à la rencontre de ce petit monde.
C'est un milieu technique, extrêmement dépendant d'aléas mécaniques, météorologique ou même organisationnel mais dont le pivot reste l'Humain.
C'est ce qui semble faire la différence avec la course automobile à 4 roues : à moto ou en side-car, le pilote fait corps avec la machine et il est à la merci des éléments. Il peut embrasser la planète à peu près n'importe quand, et se désolidariser de sa monture indépendamment de sa volonté. Une notion de risque mesuré mais néanmoins permanent confère au pilote moto une certaine aura, qui entraine une compréhension mutuelle tacite et du respect. Même l'observateur le plus étranger le ressent.
De fait, en dehors de la piste, la majorité de ces trompe-la-mort expose une décontraction et un réel plaisir à être là, ensemble, à partager leur passion. L'humour et la bonne humeur règnent en maitres !
Malgré cela la compétition n'est jamais loin. Tous sont là pour faire la course.
De longues discussions autour du matériel notamment, ou des conditions météo par exemple, dominent les débats.
Des points de réglementation font l'objet de briefing quotidiens par l'organisation, relayés par les responsables des différentes catégories.
Chacun s'affaire alors en fonction, pour présenter une moto conforme aux nombreux contrôles imposés par les instances de la FFM (la Fédération Française de Motocyclisme)
Pour un oeil extérieur le paddock ressemble du coup à un joyeux bazar. Mais un bazar organisé !
Les concurrents de chaque catégorie créent de petits quartiers par affinités (ou heures d'arrivées sur les lieux!) et restent ensembles pour le weekend.
Ces petits quartiers forment finalement un village, une sorte de grand camping émaillé de ci de là d'ateliers improvisés, de monteurs de pneus, de caravanes et autres camping cars. Des "barnums", sorte de petites tentes télescopiques, protègent les motos et leurs accessoires des intempéries ou du soleil...
Bref, un petit monde de passionnés s'installe pour trois jours !
Donc, en ce premier weekend d'avril l'adage est à suivre : "ne te découvres pas d'un fil".
La pluie et le froid se sont invités sur le circuit de Lédenon. Disons plus la pluie que le froid d'ailleurs. Mais lorsqu'il pleut quasiment sans discontinuer comme ces jours là, on ne sait plus comment s'habiller.
On ne sait plus non plus comment chausser les motos avant d'entrer en piste.
Pleut-il assez pour monter les pneus pluie? Ou doit-on rouler en "sec" ?
Difficile de faire un choix pour Thomas au moment des qualifications: il pleut, mais pas encore assez pour "soulever de l'eau" sur la piste. Les pneus "slick" (sans sculptures, pour le sec) seront malgré tout à leur limite d'adhérence...
Finalement, de l'avis général, on monte en "pluie".
L'entrée en piste se fait d'abord par le regroupement des concurrents dans un espace dénommé "la prégrille". Une fois que chaque pilote et machine sont signalés présents, on les invite à gagner l'entrée de la piste en remontant la voie des stands. Enfin ils se lancent sur la piste elle même, pour 20 minutes d'essais qualificatifs. Chaque tour est chronométré informatiquement au moyen d'un transpondeur installé sur chaque moto. Le meilleur temps de chaque pilote permettra de lui attribuer une place sur la grille de départ de la première course. L'ordre d'arrivée et le meilleur temps en course détermineront alors la place du concurrent sur la grille de départ de la finale. Simple non ?
Ce 2 avril est la première fois que les "qualifs" se déroulent sous la pluie. Du coup beaucoup de pilotes ne s'y sont pas retrouvés, tant le pilotage dans ces conditions réclame des aptitudes ou pour le moins un entrainement particulier.
Thomas se classe tout de même 3ème de la catégorie Stocktwin, ce qui le place en sixième ligne ligne, juste derrière les Twinmax et Twinfast plus puissantes et plus rapides. Sa Kawa a fait le job, ses réglages se sont avérés efficaces et, pour une première sous la pluie, c'est encourageant et rassurant.
Thomas dans ses œuvres au guidon de sa Kawasaki ER-6 |
De leur côté les side-caristes Christophe et Krystell, avaient préféré "assurer" pendant des qualifications également sous la pluie, ce qui les a conduit à prendre un départ loin des avants postes. Il faut souligner que l'on trouve à cet endroit des concurrents de premier ordre : les Vinet, sur un F1 LCR/Suzuki, Estelle Leblond et Thomas Quintré sur F2 SGR/Suzuki ou encore Rémy Guignard et Frédérique Poux sur F2 SGR/Honda. Du beau monde !
Nos deux amis ont pris le départ de leur première finale avec une motivation intacte et n'ont cessé d'améliorer leurs chronos jusqu'à établir leur meilleur tour au quatrième passage. Ce chrono leur conférait une honorable 14ème place... Hélas ! dans le cinquième tour le demi-guidon gauche cédait dans un contre-braquage, obligeant Christophe à rendre la main puis à abandonner.
De retour au paddock, la pièce défectueuse a été prestement ressoudée et l'attelage apprêté pour prendre le départ de la seconde finale, le lendemain dimanche.
Le samedi soir, tous les concurrents se demandaient si la pluie allait de nouveau frapper...
Cela n'a pas raté. Après une détestable nuit, je pouvais sentir l'eau s'écouler sous le tapis de sol de la tente, il a fallu se rendre à l'évidence : ce dimanche serait parmi les pires de la saison, c'est certain !
A 8 heures le speaker a réveillé le paddock en douceur, en lançant le départ de la Coupe de France d'Endurance.
Sur des machines allant de 600 à 1000 cm3, les pilotes s'affrontent pendant quatre heures... C'est un véritable spectacle ! Bien entendu ce qui se déroule en piste est prenant, mais ça l'est encore plus vu des stands. Voire les mécanos s'affairer, prendre la tension des équipes, surprendre les stratégies sont autant d'histoires dans l'histoire.
J'y ai même croisé Vincent, mécano motivé de l'équipage n°39 et inénarrable arpette chez Speck Motos dans le civil.
En endurance, le suspense tient au fait que le chrono n'est plus le seul juge. Le nombre de tours parcourus en un temps donné compte également, et des exigences réglementaires sont à respecter : terminer la course bien sûr, mais pour être classé il faut avoir réalisé 75% du nombre de tours du premier. Pas simple !
Il y a aussi le type d'association choisi par les équipages : car il faut être deux pilotes pour rouler durant ces quatre heures.
Donc, soit les deux se partagent une moto et effectuent des relais "classiques", comme en courses de 24h, soit ils roulent chacun avec une moto mais n'ont qu'un seul transpondeur à leur disposition. Il faut démonter l'appareil de la moto qui rentre pour le monter sur celle qui part. Ce format est dit "à l'américaine"
L'endurance est une course stratégique, et d'autant plus compliquée que ce dimanche les quatre heures sont courues sous une pluie battante.
A midi, l'endurance terminée, les concurrents de la catégorie Sportwin se tenaient prêts à entrer en piste lorsque la direction de course a annoncé l'annulation des épreuves en raison de la météo. La visibilité réduite à 30 mètres par endroits sur le circuit ne permettait pas aux pilotes de courir en toute sécurité.
Beaucoup des finales prévues n'ont pas eu lieu, dont la première course de Thomas, et la deuxième de Christophe et Krystell.
Nous avons donc démonté le bivouac, rangé tout le matériel, plié des tentes mouillées... bref, bien galéré au milieu des rafales de vent et de pluie pour finalement reprendre la route. Même Mamy ZRX a accepté de voyager en camion, pendant que ma pomme se pliait en trois dans la voiture de Vincent ... et sans regrets, tant les intempéries étaient persistantes.
Une excellente expérience que je te conseille, même si pour le coup il faut se concentrer sur la météo avant de partir !
Je dois remercier ici tous les acteurs de la catégorie Sportwin pour leur accueil chaleureux, ainsi que Thomas, Christophe, Krystell, Vincent, Amandine et Gabin !
Des photos ? des tas !
Christophe et Krystell, #510, au départ |
Le samedi soir, tous les concurrents se demandaient si la pluie allait de nouveau frapper...
Cela n'a pas raté. Après une détestable nuit, je pouvais sentir l'eau s'écouler sous le tapis de sol de la tente, il a fallu se rendre à l'évidence : ce dimanche serait parmi les pires de la saison, c'est certain !
A 8 heures le speaker a réveillé le paddock en douceur, en lançant le départ de la Coupe de France d'Endurance.
Sur des machines allant de 600 à 1000 cm3, les pilotes s'affrontent pendant quatre heures... C'est un véritable spectacle ! Bien entendu ce qui se déroule en piste est prenant, mais ça l'est encore plus vu des stands. Voire les mécanos s'affairer, prendre la tension des équipes, surprendre les stratégies sont autant d'histoires dans l'histoire.
J'y ai même croisé Vincent, mécano motivé de l'équipage n°39 et inénarrable arpette chez Speck Motos dans le civil.
En endurance, le suspense tient au fait que le chrono n'est plus le seul juge. Le nombre de tours parcourus en un temps donné compte également, et des exigences réglementaires sont à respecter : terminer la course bien sûr, mais pour être classé il faut avoir réalisé 75% du nombre de tours du premier. Pas simple !
Il y a aussi le type d'association choisi par les équipages : car il faut être deux pilotes pour rouler durant ces quatre heures.
Donc, soit les deux se partagent une moto et effectuent des relais "classiques", comme en courses de 24h, soit ils roulent chacun avec une moto mais n'ont qu'un seul transpondeur à leur disposition. Il faut démonter l'appareil de la moto qui rentre pour le monter sur celle qui part. Ce format est dit "à l'américaine"
L'endurance est une course stratégique, et d'autant plus compliquée que ce dimanche les quatre heures sont courues sous une pluie battante.
Arnaud Simon, pilote de l'équipage #39 en Endurance (Yamaha R1) |
A midi, l'endurance terminée, les concurrents de la catégorie Sportwin se tenaient prêts à entrer en piste lorsque la direction de course a annoncé l'annulation des épreuves en raison de la météo. La visibilité réduite à 30 mètres par endroits sur le circuit ne permettait pas aux pilotes de courir en toute sécurité.
Beaucoup des finales prévues n'ont pas eu lieu, dont la première course de Thomas, et la deuxième de Christophe et Krystell.
Nous avons donc démonté le bivouac, rangé tout le matériel, plié des tentes mouillées... bref, bien galéré au milieu des rafales de vent et de pluie pour finalement reprendre la route. Même Mamy ZRX a accepté de voyager en camion, pendant que ma pomme se pliait en trois dans la voiture de Vincent ... et sans regrets, tant les intempéries étaient persistantes.
Une excellente expérience que je te conseille, même si pour le coup il faut se concentrer sur la météo avant de partir !
Je dois remercier ici tous les acteurs de la catégorie Sportwin pour leur accueil chaleureux, ainsi que Thomas, Christophe, Krystell, Vincent, Amandine et Gabin !
Des photos ? des tas !
Le secret d'une course réussie ? Des pâtes au thon ! |
Un pneu "pluie"... parmi d'autres ! |
Thierry Blasco #65, inspecte sa belle Ducati ... |
Axel Debiolle, en Stocktwin sur Kawasaki ER-6 |
Madame et Monsieur Descours ... le side-car de course est souvent une affaire de couple ! (et des histoires de singes...) |
En endurance, Christian Haquin s'est fait une belle glissade ...mais repartira ! |
Thomas, confiant sous la pluie |
Le panneautage, c'est tout un art ! (bis) |
Ne rate pas le deuxième épisode ! > promosport-ledenon-2-et-3-avril-episode 2
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