jeudi 24 août 2017

Bike test : Ducati 1199 Panigale

Ducati 1199 Panigale

Quand tu aimes la moto en général, ton monde tourne toujours un peu sur deux roues. 
Partout, tout le temps. Du coup, ce monde est fait de passion partagée et d'échanges, de rencontres.
C'est comme ça que mes fesses se sont retrouvées il y a quelques temps sur la selle d'une Ducati 1199 Panigale.
C'est celle de Christophe, amateur de moto de sport par excellence. Cela faisait un moment qu'il me proposait de tester la bête, mais je n'avais pas pu prendre le temps.
C'est arrivé comme ça, sans prévenir !
Il m'a dit qu'il comptait la vendre et que je devrais vraiment essayer ce "truc", même si ce modèle date un peu. Il s'agit d'un 2012. Et alors ? Ce n'est tout de même pas une bécane de collection !
Juge un peu : 164 kilos pour 195 chevaux, une plastique de rêve bardée de solutions techniques et technologiques, ça laisse rêveur non ?
Celle que tu découvres ici est un peu spéciale : elle est prête pour la piste. Si elle est dépourvue de l'option ABS, elle  est néanmoins dotée de la ligne Termignoni, du kit d'acquisition de données Ducati Corse, du shifter plus quelques babioles en carbone de-ci de-là. Les suspensions Öhlins (non actives ici) sont d'origine... Une véritable superbike.
Attention ! Je n'ai aucune prétention quant-à te "bourrer le mou" avec des termes techniques, tu le sais. 
Concrètement, ça fait quoi de rouler là-dessus quand on est un motard lambda ?
Et bien mon (ma) cher(e) ami(e) c'est énorme.
Alors ok, si tu as l'habitude, mes propos vont te faire sourire. Mais j'assume ! ;-)
D'abord, il faut que tu saches que c'est un petit gabarit. Pour s'asseoir dessus personne ne doit fournir d'effort particulier. Mon mètre quatre vingt douze est cependant plutôt à l'aise, même si j'ai connu (beaucoup) plus logeable.
Ensuite, le détail croustillant est que, comme ce viron est imprévu, je suis en tenue de ville. Voire même "monté fin" : jean, baskets, casque jet à paillettes, une paire de lunettes de soleil et des gants homologués (Pfff !) Un peu juste pour tester une bête de course, mais qu'aurais tu fait à ma place ? Bah voyons ! Nous sommes d'accord.


Ma pomme en grande tenue (!!) pour tester la Ducati 1199 Panigale

Contact !
Le tableau de bord issu de la compétition s'illumine. Il est en couleur et reprend un max d'informations, notamment les différents niveaux de programmation de l'électronique/informatique embarquée.
Le "Superquadro" s'ébroue et souffle d'une voix rauque dans l'échappement de course. 
Je laisse chauffer la belle un instant puis j'enquille la première et décolle sur le filet de gaz. 
Pinaise ! La boite, étagée pour le circuit, n'offre aucun agrément pour rouler en ville. Ce n'est pas surprenant. Dans les petits coins il faut même jouer de l'embrayage pour parvenir à se faufiler. Le rayon de braquage est énorme.
A chaque instant le ramage de la mécanique me flatte l'ouïe et me comble de plaisir.
Bien obligé de constater qu'à chaque fois que j'éprouve cette sensation particulière, je suis assis sur un twin transalpin, qu'il soit transversal ou longitudinal d'ailleurs.
Les sportives italiennes ont un je ne sais quoi de bien spécial et de difficile à traduire, à transmettre. Une extraordinaire sensation mécanique. Rien à voir avec un gros quatre pattes en ligne.
La Ducati 1199 Panigale ne fait pas exception, bien au contraire !
J'en suis donc là, assis sur cette moto débridée à l'électronique réglée pour la piste.
J'entre sur le boulevard de ceinture et soude la poignée droite sachant que plusieurs capteurs embarqués régulerons le cabrage et la traction. Là, j'ai comme un doute : je trouve que ça tire un poil court. Après un coup d’œil au tableau de bord, je me rends compte que  Christophe m'a laissé partir avec le "Ducati Traction Control" sur 8 "souple" (120cv) et la carto sur "Wet" (humide). Certainement un excès de confiance, la route est bien sèche...
Un petit arrêt au stand garage du prudent propriétaire et je repars avec le DTC sur "2" et la carto sur "Race" (course).

Ducati 1199 Panigale : le tableau de bord et les réglages prudents de Christophe.



Ducati 1199 Panigale, le tableau de bord affichant des réglages convenables : mode (cartographie d'injection) sur RACE (course) Ducati Traction Control (DTC) sur 2 (8 niveaux, du moins au plus intrusif) Engine Brake Control (EBC=frein moteur) sur 1 (8 niveaux, du moins au plus intrusif) Ducati Quick Shifter (DQS) sur "on", ça, c'est le shifter, qui permet de passer les vitesses sans couper les gaz.

Un autre monde !
Impossible de traduire ces sensations, sauf à utiliser l'expression consacrée : "elle arrache les bras!" 
Envolées lyriques, hurlements mécaniques, cabrage tout en retenue (ouf merci !)... Ce truc te propulse à l'autre bout de la galaxie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Mon casque jet en guise de sac à dos, je ne peux plus respirer alors que je n'ai pas encore passé la 5. Pourtant la bulle minimaliste est assez efficace, il faut le souligner.
Malgré cela, les larmes aux yeux et peut-être aussi à cause de la branche de lunettes plantée dans mon conduit auditif gauche, je choisis de choper les freins et d'inscrire la 1199 Panigale dans un grand virage à droite, histoire de sortir de la voie rapide fort encombrée à cette heure.
Et là je comprends tout. Rouler fort en ligne droite, tout le monde peut le faire. Mais...
Rouler sur une telle machine repousse la conscience de tes limites (à moins que ce ne soit l'inverse ? ;-) ). Elles devraient être là, toutes proches mais tu ne les vois plus. Alors que les siennes sont infiniment plus loin que ce que tu imagines. 

Alors, admettons que l'espace d'un instant je me sois pris pour un autre (un pilote par exemple) et que je sois entré dans cette courbe avec environ 70 bornes au dessus de la limitation signalée par des panneaux "30".
Admettons.
Et bien là, étonnamment (et fort heureusement) la sensation de maitrise aurait été au top. La Panigale se serait cru dans son élément. Bon, c'est pas vrai, son élément c'est la piste hein ! N'en doutes pas. Mais en l'occurrence ça aurait pu être incroyable. Après avoir dosé parfaitement le freinage (Brembo haute couture) la partie cycle aurait joué le grand jeu et proposé une entrée en courbe sans à coups. 
Le rétrogradage de 6 en 1 bien dans l'axe, régulé électroniquement sans glisse ni dribble, m'aurait permis de placer la moto sur l'angle (et quel angle !) avec une précision extraordinaire. J'en aurais certainement encore la chair de poule. 
Enchainer avec le virage à gauche suivant tout en reprenant de la vitesse... aurait été un régal. Jouer avec l'équilibre, la reprise, le coffre du moulin, ah ! j'aurais fait ça toute la journée !
Mais ce ne sont que d'audacieuses suppositions, bien évidemment. 

Néanmoins, et puisque je ne l'ai essayée que sur la route, tu dois savoir que la Ducati 1199 Panigale s'y sent très bien pourvu qu'elle y trouve de la place, du champ. Des détails pratiques m'ont étonnés : on y voit très bien dans les rétros, les commodos sont plutôt ergonomiques et le tableau de bord lisible.
Très rigide, vive et réactive, elle propose une prestation routière de haut vol. Certes fatigante et exigeante, sans aucun compromis. Et c'est tant mieux. 
C'est un peu comme rouler en Ferrari sur les petites routes: c'est raide, ça cogne un peu, mais quel pied ! Le bruit ultra présent te maintient en alerte tandis que la robe rouge de la moto fait tourner les têtes. 
Je ne peux que te le redire : on a pas cette sensation sur une sportive japonaise. En tous cas, pas moi !

La Ducati 1199 Panigale offre une prestation de tout premier plan et elle a déjà 5 ans au moment où j'écris ces lignes. Que dire de sa descendance ? Faudra que j'essaye dès que possible. D'ici là je te conseille d'en faire autant !

Tiens, il y a même un mini-site qui lui est consacré par la marque : http://www.1199panigale.ducati.com/fr/moto.html#moto   Sympa !

Merci Christophe ! ;-) :-)




Ducati 1199 Panigale






Ducati 1199 Panigale






Ducati 1199 Panigale






Ducati 1199 Panigale






Ducati 1199 Panigale





Ducati 1199 Panigale... comment ?!  Faut la rendre ?! ;-) :-)

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