jeudi 5 juillet 2018

7ème Montée Historique de Bettant - Episode 1

Bettant 2018 - la prégrille


Bettant. 
Encore un petit village de charme à cocher d'une croix rouge sur la carte. A coup sûr une carte postale digne d'une émission de télé.
Pourquoi? Peut-être pour son cadre enchanteur, aux confins de la plaine de l'Ain, au pied de la Montagne de Colloverge, paradis des randonneurs et vététistes. Ou encore pour la beauté de ses vieilles pierres, issues des contreforts du Massif du Bugey. Voire également pour l'accueil des Bettaniers, habitants du cru qui revendiquent leurs attaches bugistes en présentant la région avec affection.
Où vais-je t'emmener comme ça ? Bonne question ! Tout simplement à considérer qu'un tel paysage ne peut qu'être propice à de nombreuses activités. Notamment celle qui nous occupe: la course de côte moto et plus particulièrement la démonstration en côte de véhicules historiques à deux roues.
C'est bien là que je te conduis: Bettant en est un pilier.
Célèbre pour les amateurs du Championnat de France de la Montagne automobile, le tronçon de la D77a qui mène de la place de l'église en direction de Vaux-en-Bugey, est incontournable pour le motard local. Cette côte l'est aussi pour les pilotes de motos anciennes.
Elle est assez courte, environ 1500m, pour un dénivelé de 7%. Elle compte 10 virages dont 2 épingles. La largeur de la piste est idéale pour la démo, c'est un axe à deux voies dont le revêtement semble parfait pour l'exercice.
Ce rassemblement a lieu tous les deux ans et était cette année limité à 150 inscrits, solos et side-cars confondus. 
N'ayant pu assister à la dernière édition, en 2016, c'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé l'ambiance particulière de la démo en côte dans ce coin de la région. Quatre ans de disette ! 
J'ai donc pris la route en ce dimanche matin, au guidon de Ginette, le side-car familial. Je me suis dit que ce serait peut-être plus facile de rouler à 80kmh avec mon fidèle trois roues... Pas sûr ! ;-)
Arrivé sur place vers 8h00,  j'ai découvert un paddock très bien organisé, comme à l'accoutumée. Les participants sont confortablement installés dans un grand champ à l'entrée du village, bien plat et facile d'accès. C'est la plaine de l'Albarine, rivière toute proche qui permet à certains astucieux de profiter d'ombrages pour planter la tente.
Un peu plus loin, des barnums ont été disposés pour accueillir les pilotes et leur proposer un abri pour effectuer les contrôles administratifs et de sécurité. Une buvette, un coin repas et un chapiteau dédié à l'exposition de machines d'exception matérialisent l'épicentre du paddock.
Une semi-remorque, dont un côté est ouvert, et qui a servi de scène pour le concert de la veille, vient compléter le tableau.
Tout cela respire le sérieux, et pour cause !
La montée historique est le fruit de l'organisation conjointe de deux moto-clubs: Ambérieu-en-Bugey (ASMB) et Vaux-en-Bugey (Moto Vauxoise). Des animateurs reconnus de la scène moto locale emmenée par l'ASMB, forte de son expérience dans l'organisation d'évènements autour du motocross et du trial.
Pour s'en persuader il suffit d'en discuter avec Gérald, le président de l'ASMB et Rémi, le secrétaire, responsable de l'évènement proprement dit. 
Ces deux passionnés motivent et dirigent près d'une centaine de bénévoles entre la préparation en amont et le weekend dédié à la montée.
Ils confèrent à leurs équipes un engagement et une passion communicative. Le ressenti est globalement très positif, les participants comme le public vivent cette manifestation avec plaisir et bonne humeur. 
De nombreux partenaires et sponsors accompagnent l'association, preuve d'une crédibilité croissante en terme d'image comme de retombées économiques locales.
Cette édition a de plus été baignée par un soleil de plomb ! Idéal pour le public pouvant profiter de la relative fraicheur du sous-bois en bord de piste, moins sympa en revanche pour les pilotes cuits à l'étouffée dans leurs cuirs et casques...
Outre les habitués de la démo en côte dans le Sud-Est (salue avec moi la VBB, le lÔc, le MC2A...) Bettant est toujours l'occasion de voir de belles machines, rarement aperçues, provenant souvent de la Suisse toute proche. 
La qualité de la piste attire également de nombreux side-caristes, avec pas moins de 14 équipages engagés. Les plus puissants peuvent vraiment s'exprimer sur ce tracé quand les plus téméraires des solos viennent lécher les accotements de leurs sliders.
Un vrai spectacle !

Bettant 2018 - Jean-Pierre Burloux aux commandes de son Windle à moteur Honda 750 de 1972

Donc, après un matinal tour de paddock, je me suis dirigé vers la montée, à pied. J'aime bien cette approche qui permet de sentir le terrain et de choisir mes angles d'attaque. Il y a aussi la rumeur des moteurs qui enfle, les annonces micro qui précisent le début de la journée. Je presse le pas, passant d'un point de vue à un autre en essayant de trouver l'idoine emplacement.
Bien calé derrière une glissière de sécurité, j'ai assisté confortablement à la première montée. Je t'ai dit que l'orga, aidée de la mairie, a fait broyer les abords et les accotements ? C'est juste impeccable, du départ à l'arrivée. C'est le grand confort pour le public.
De leur côté les pilotes n'ont pas manqué de faire hurler les mécaniques, attaquant la piste avec gourmandise. Entre wheelings, contrebraquages précis et volonté d'assurer le spectacle, chacun a pu s'exprimer et présenter sa moto au public avec style ;-)
La première série a toutefois vu Gégé "Popeye" Piegay de la VBB visiter le bas côté de la première épingle, perdant l'avant de son café racer Honda CX. Malgré une tentative de récupération "à la Marquez", il ne pourra éviter la chute, heureusement sans mal.
J'ai passé la matinée à suivre l'enchainement des montées, à l'abri de la chaleur estivale sous les ombrages. J'aime particulièrement le contraste offert par la forêt sillonnée par la route/piste ou défilent les bolides. C'est grisant ! 

Bettant 2018 - Willy Noack, Honda CB750 K0

C'est pas l'tout, mais ça creuse ! 
A midi, avec pas moins de 5 aller-retours dans les roues, les pilotes ont senti le besoin de ravitailler les corps (et les esprits), en privilégiant une sérieuse hydratation. Comprendre: hydratation au sens sportif bien entendu. On frôle les 40 degrés !  (c'est de la chaleur dont je parle, pas de la mixture à Gégé ;-) )
Le temps pour moi de profiter d'un plateau repas de compétition (merci Rémi !) et j'ai pris le temps d'explorer les recoins du paddock.
Bien m'en a pris. Chiner les détails, observer des solutions techniques, admirer de belles mécaniques, rares ou non, et partager de petits bouts de passion est décidément une saine occupation ! . J'y ai croisé Yannick et Alain, Didier et les Laverdistes, Karine et Fred, Christian et son attelage Norton Inter en expo, Jean-Pierre aux prises avec de sérieux problèmes de carbus, Franck chaussé de bottes d'enduro "pour poser le pied dans les virolos!" (et faire marrer les copains) Muriel, Pierre H et même Chris, incognito à l'ombre d'un arbre avec sa BMW, à moins que ce ne soit le contraire. Et plein d'autres ;-)
Et chacun d'ergoter sur le Dutch TT ? Pas du tout ! La météo, les problèmes de tirage ou de gicleurs et la manière d'aborder l'épingle émaillent les conversations. 

Bettant 2018 - A taaaable !
  Après midi, au moment de reprendre le chemin du départ la chaleur écrasante freine les ardeurs. Une poignée de motivés enfile son cuir et part tout de même à l'assaut de la colline. Ils sont bientôt rejoints par les autres, finalement convaincus.
Gérald fait le starter et, fidèle à ce qui est désormais une tradition, officie pieds nus et retient les participants au moyen de "la baffe", sorte de raquette en bois munie d'un gant. Ce truc lui épargne de garder le bras tendu pour lancer les concurrents dans la montée... Incontournable !

Bettant 2018 - Le starter ;-) retient Jean-Paul Vernay sur son cafra Honda

A partir de là je me suis concentré sur le départ. Observer les techniques, chercher les regards pour les fixer sur la "pellicule", ressentir le stress de certains, la décontraction des autres. Vraiment quelque chose de prenant. Il y a aussi les bruits et les odeurs à prendre en compte. L'engorgement des petits cubes deux temps de course au moment de prendre des tours, les lâchers d'embrayages parfois un peu raides, les wheelings qui en découlent ou parfois des patinages intempestifs ou provoqués.
Les side-cars ne sont pas en reste. Braquages violents, patinages et rugissement des moteurs me laissent penser qu'il faudra que je teste ce genre de sensations au guidon. Les pilotes tentent de garder l'attelage en ligne pendant que le singe pèse de tout son poids sur la roue arrière pour lui donner de l'adhérence et favoriser la motricité. Plus facile à dire qu'à faire ! Les figures de styles sont nombreuses, et pas toujours efficaces, mais quel pied ! 

Bettant 2018 - Yannick Gerez et Alain Scheurer, 750 Suzuki/Derbyshire 1975

L'après midi a vu passer 5 fois l'ensemble des participants.
C'est à souligner: limiter le nombre de participants, favoriser la qualité des motos présentées permet finalement à tous les pilotes de bénéficier d'une journée de roulage plus qu'agréable, avec pas moins de 11 montées en tout. Et encore, une douzième était envisageable, mais la sortie de route d'un pilote provoquant le départ de l'ambulance a mis un terme à la démonstration. La journée étant déjà bien avancée, la chaleur aidant, force est de constater que le bilan général pour l'orga comme pour les pilotes et le public est plus que positif. Un vraie bonne journée !

Merci à Rémi et Gérald pour leur accueil, ainsi qu'à toutes les équipes de bénévoles qu'il faut saluer pour avoir fait de ce weekend une vraie réussite. A très vite !

C'est à contre cœur que j'ai pris le chemin du retour vers la Capitale des Gaules. A 80kmh. En side-car et avec le soleil dans les yeux. J'ai rapporté des tonnes de photos, fait le plein de souvenirs saupoudrés de quelques coups de soleil.
Dire qu'il faut encore attendre deux ans ! Tu vas tenir ? héhé, il faudra bien.

En attendant, voici une première volée de clichés.
En joie ! 




Bettant 2018 - Pierre Goddard au guidon de son Fildamann/Norton "Cougar Norton" 1970





Bettant 2018 - Bruno Di Carlo, Honda RS 125 1990





Bettant 2018 - Jacques Fernandes Honda 750 K2 "Corbeau Racing"





Bettant 2018 - Un local de l'étape, Annie Ducher, Honda CB 350 1972





Bettant 2018 - Yves Bertrand, Norton Commando 850 1974





Bettant 2018 - Loris Pion-Roux, Aprilia 125 AF1 1983





Bettant 2018 - Un Peugeot 103 SP !







Bettant 2018






Bettant 2018 - Karine Bessee et Fred Dargaud, Moto Guzzi 1100 1979, chassis par Fred ;-)






Bettant 2018 - Claude Alain Rossier, Yamaha 250 Egli (replica) 1981






Bettant 2018 - Bernard Sciboz pris en flag au guidon d'une Godier Genoud 1135






Bettant 2018 - Michel Jeanmonod pilote un side-car F2 a chassis Schmid 1975





Bettant 2018 - Régis Didier, Yamaha 350 RDLC 1983






Bettant 2018 - Régis Gonguet a mis deux ans pour restaurer cette Martin/Honda 750 de 1981






Bettant 2018 - Laurent Roth, Kawasaki 550 GPZ 1982






Bettant 2018






Bettant 2018 - "La Baffe"






Bettant 2018 -  MZ 250 TS





Bettant 2018 - Tom Ponthus, Peugeot 103V 1980






Bettant 2018 - François Combeau au guidon d'un F2 à moteur 1100 Kawasaki de 1982






Bettant 2018 - Eric Dal Toe, 125 Hiro ex-Luca Cadalora - 1982






Bettant 2018 - ravitaillement en eau






Bettant 2018 - Une montée sans mécanique, c'est pas une montée ! N'est-ce pas Jean-Pierre?






Bettant 2018 - Le barbecue tout terrain de la Vieille Bécane Beaujolaise !






Bettant 2018 - Quelque part dans le paddock, la Laverda 750S Formula de Viviane







Bettant 2018 - Encore une "Four" ;-)







Bettant 2018 - 14h30, Route de Vaux.








Bettant 2018 - 14h31, Route de Vaux.







Bettant 2018







Bettant 2018 - Grégory Loyer







Bettant 2018







Bettant 2018 - Christian Fauchille, 350 Aermacchi 1974, provenant de l'école de pilotage Tony Smith







Bettant 2018 - Franck Gros-Balthazar lève le poing sur sa Kawasaki 650Z 1979







Bettant 2018 - Michelle et Gaby Gerbollet, Chassis F2 motorisé par un Yam Super T !







Bettant 2018 - Jean-Pierre Rabilloud, Honda CB750K2







Bettant 2018 - 14h35, Route de Vaux, 39°.

A suivre !


6 commentaires:

  1. Encore un super reportage ! même les gens comme moi , pas forcément passionnés par la moto y trouvent de l'intérêt ! le paysage , les expressions des visages,les photos des concurrents ,du paddock....on est vraiment là-bas, on entend les moteurs, le bruit de fond ,on sent même l'odeur du barbecue ! Bravo !

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    1. Et bien merci ! Je tâche de m'appliquer ;-) :-)

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  2. La MZ jaune est une 250 TS, pas une 125 :)

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    1. Merci Jérôme! comme je ne l'avais pas sur la liste des participants, j'ai interprété d'après mes souvenirs...

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  3. beau reportage comme si on y était , mais ce n'est pas Bernard Duchet sur la Honda mais son épouse Annie , l'erreur est humaine ça arrive meme aux meilleurs......!

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