vendredi 26 juillet 2019

Vercors, encore !

Mamy Varadero, 250 kilos, bon poids !

La saison avance et avec elle les possibilités d'évasion.
C'est vrai quoi !
On ne le dira jamais assez :  la moto, pour s'évader, y'a pas mieux.
Comme souvent, même si l'idée maitresse est là depuis longtemps, l'organisation d'un road-trip à la journée me tombe dessus au dernier moment.
C'est un peu ma spécialité en fait. Les copains savent que j'ai de l'itinéraire plein ma musette, du "parcours sinueux" et autres "points d'intérêts" en stock depuis longtemps.
Reste que l'actualisation n'est pas chose facile. Je continue néanmoins à arpenter la grande région et plus dès que mon emploi du temps le permet.
La région ? Auvergne Rhône-Alpes pour être précis, et un peu au delà.
Pour m'envoyer des fleurs je te rappelle que je roule à moto aussi bien pour mes déplacements pros, que pour le tourisme. Héhé... ça fait pas mal de bornes que, de temps à autre, je partage avec d'autres rouleurs. 
Notre point commun ? Un cul en métal ! Dire que nous nous reconnaissons comme ça est un peu fort, mais il est vrai que la courbature du muscle fessier peut être un sujet de discussion lors de quelques pauses caféinées.
C'est là qu'entre en scène Ben, gros rouleur devant l'éternel, amateur de grosses cylindrées bavaroises et anglaises. Pour l'heure il pilote un superbe et très efficace Triumph Tiger 1200 XCA. Le gars n'amuse pas le terrain. En revanche il amuse les pigeons. Les pigeons voyageurs. 
En effet si tu relâches le volatile en question n'importe où, il ne va pas tarder à retrouver son chemin et rentrer fissa à la maison. Le Ben lui, si tu le relâches n'importe où, il va tâcher de rentrer fissa mais sûrement pas à la maison. Sauf GPS avec commande vocale, il ne rentrera même pas du tout. 
C'est comme ça. Y'en a des qu'ont le sens de l'orientation et y'en a des qui l'ont pas. Point.
Bien sûr tu me vois venir : ce n'est pas parce qu'on a du mal à s'orienter que l'on a pas le droit de se promener !
D'une part comme ce genre de discrimination m'est insupportable et que, d'autre part, ma bonté me perdra (c'est un fait établi, pas besoin de revenir dessus) je fait ni une, ni deux et prépare un itinéraire pas piqué des hannetons. D'aucuns diraient "pas piqué des vers", m'enfin pour avoir des vers il faut d'abord des hannetons non ? Bref !
L'an passé dans le même contexte nous étions allés faire un tour dans le Vercors. C'est un but de balades à la journée intéressant depuis Lyon (comme le Bugey ou la Chartreuse soit dit en passant. Ah ! nous sommes dans une belle région !) Et bien c'est encore le Vercors qui a retenu toute notre attention. 
Pourquoi ? Difficile à dire. Non, en réalité... C'est un massif orienté Nord/Sud dans lequel il est aisé de se repérer. 
On roule à une altitude moyenne de 700m avec des passages de cols entre 1000 et 1300m. Il y fait frais, et ces jours-ci ce n'est pas rien tu me l'accorderas. Les routes sont globalement en bon état et régulièrement en encorbellement, comme suspendues. Les paysages sont somptueux, mais on pourrait le dire d'autres régions montagneuses (Je ne te l'avais pas dit ? J'aime la montagne !)
Alors en puisant dans mon stock de balades j'ai pu mettre au point rapidement un viron pas très long en terme de kilométrage, mais qui nous occuperait toute une journée.
L'idée a été de proposer un mélange de parcours allant de la large route agréable à "carver" (les skieurs apprécieront) jusqu'à la très petite route avec de l'herbe au milieu pour éventuellement s'aventurer sur du chemin roulant non goudronné. 
Alors oui, on roule en trails. Si le gros Triumph de Ben bardé d'électronique (le Triumph, pas Ben) est censé passer partout, il n'en va pas de même pour Mamy Varadero. Celle-ci ne soutient pas ce qu'elle avance. Un peu comme un SUV qui se ferait passer pour un 4x4, mais ça n'existe pas ? Mamy Vara est en revanche une redoutable routière qui n'a plus rien à prouver.

 Le Triumph Tiger 1200 XCA "Obélix" de Ben (il a un menhir pour top-case) et Mamy Vara, en piste !

Oui bon, mais cet itinéraire alors ? Voilà voilà !
Départ de Lyon vers 7h00 8h30. Direction Saint Marcellin (les amateurs de croûtes fleuries apprécieront) Ensuite tu prends Saint Pierre de Chérennes et la D31 en direction de Le Faz puis la D292 vers Presles. Ce petit village ? Hameau ? est situé sur un plateau de toutes beautés. Tu suis la D292 qui t'emmène par le bout du nez jusqu'à son intersection avec la D531 qui relie, entre autres, Choranches et Pont-en-Royans. C'est par là que tu te rends.
Tu dépasses Pont-en-Royans non sans avoir pris un moment pour admirer les maisons suspendues au dessus de la Bourne, et prends la D518 puis la D54.


Vestiges du château de Beauvoir en Royans




Un petit bout de la D31


Ce faisant tu traverses Sainte Eulalie en Royans puis effleures Saint Laurent en Royans. Tu quittes l'Isère et entre en Drôme. Tu bifurques légèrement pour prendre la direction de Saint Jean en Royans que tu traverses pour prendre la D131 que tu ne quitteras que pour prendre la D331 et franchir le Col du Pionnier. De là tu tournes à gauche et suis sur la D199 la direction de Vassieux en Vercors via la Ferme de Lente, la Station de Font d'Urle et le col de la Chau cette fois sur la D76.
Traverser Vassieux en Vercors est toujours particulier. Le coin est superbe c'est sûr, mais il est encore et toujours teinté par l'Histoire, celle des maquisards surpris par des troupes aéroportées allemande en juillet 1944. Le Mémorial de la Résistance situé au col de la Chau est incontournable (et est un but d'excursion moto instructif pour les ceusses qui s'en cherchent un)
La D76 s'élargit et serpente agréablement en se rendant au fameux col du Rousset. Il s'agit alors de suivre la direction de Die (les amateurs de vins pétillants apprécierons) sur la D518.


Une partie de la D518, depuis le col du Rousset, direction DIE

Nous sommes déjà dans le département de la Drôme depuis quelques kilomètres. Le franchissement du col du Rousset, via un tunnel routier qui a le mérite de sécuriser la passe, marque une frontière : c'est le début de la Provence. 
Oui, absolument ! Changement de décors, de végétation et l'ambiance générale est plutôt orientée au sud. C'est vrai, aujourd'hui c'est techniquement le "Sud Dauphiné". Il faut tout de même constater que descendre les innombrables virolos du col jusqu'à Die confère à cette virée des airs de vacances imprévus. Les odeurs senties, changeantes en fonction de l'altitude et de la chaleur de la journée, le côté minéral et sec du paysage soulignent parfaitement ce sentiment d'être entré dans le "Sud" (par opposition au "Nôôôrd" bien souligné, lui, par le cinéma)

Ben dans ses œuvres, et dans le col du Rousset (il ne fait pas frotter, il est concentré pour la photo)

Crois-tu que soyons restés bouche-bée très longtemps? Bien sûr que non ! 
Mamy Vara et le Tigre ont donnés de la bielle pour nous faire filer un instant en direction de Crest par le bas de la vallée et la D93, pour tourner bien vite à droite et entamer la "remontée", le retour, par la D129.
Alors là mon ami(e), morceau choisi ! Cette virgule sur la carte, petite route en blanc, toute petite, s'est offerte à nos roues comme ça, détendue et agréable... incontournable.  Après Sainte Croix, elle se déroule jusqu'à l'intersection à ne pas louper à gauche, avec la D172. Cette dernière n'a rien à envier à la précédente. 
Tortueuse à souhait, n'excédant pas deux mètres de large par endroit, elle t'emmène au col de la Croix à travers des alpages ce jour là parfaitement fauchés et entretenus. On croirait rouler sur un parcours de golf, ponctué ça et là de petites fermes entourées de murs de pierres sèches. 
Avec ce soleil, tu te vois bien poser les valises dans ce genre d'endroit !

La Serre de l'Ours, hameau situé sur la toute petite D172, juste en dessous du col de la Croix

Autant te dire que nous ne respectons aucune moyenne horaire, multipliant les arrêts pour se gorger de paysages... 
Passé la col de la Croix, la descente se fait plus sauvage et nous fait longer la Sépie, petit cours d'eau cascadant joliment dans des vasques calcaires rendant les eaux turquoises. Surprenant et inattendu, assurément dépaysant ! 
La sépie se jette dans la Gervanne, mais pas nous. Nous finissons par atteindre Beaufort sur Gervanne, bourgade médiévale surplombant la rivière éponyme, qui méritera un retour en bonne et due forme et à moto bien entendu. 
De là nous avons enquillé par la D70 direction Plan de Baix, le col de Bacchus puis Léoncel célèbre pour son abbaye cistercienne (encore un bon but de virée culturelle à moto, les amateurs éclairés apprécieront)
Quelques virages sur la D101 nous ont conduits à Barbières, où nous avons obliqué direction Romans sur Isère via la D149.
A partir de là, la suite n'a plus d'intérêt puisque pressés par des obligations notamment familiales nous avons opté pour un retour par l'A7. Petits bras ? Certainement pas ! Il faut juste savoir que la petite centaine de bornes restante se complique quand on approche de la métropole Lyonnaise, et présente peu d'intérêt (les Parisiens apprécieront)

Bien sûr je te fais grâce des voies sans issues, des fausses routes, des "tout droit" dans les épingles, du pique-nique de professionnel avec thermos et tout au bord d'une rivière, des demi-tours improvisés dans des chemins caillouteux improbables, des éclats de rire, de la lecture inquiète de la jauge à essence, des Bataves qui bronzent sur les rochers qui bordent les cours d'eau, des nuages noirs du matin, des bestioles qui s'écrasent sur mes lunettes de soleil... Hein ?! Alors !

Alors quoi ? Environ 340km pour dix heures de selle à peu près. 
Une vraie bonne journée, quoi d'autre ? (what else? > les anglophiles apprécieront)
A refaire ? Assurément !

Quelques photos ci-dessous ;-)

Oui oui, on va passer par là ! (près de Choranche)





... et par là aussi ! (D292)




Perrin, sur la D70, direction le col de Bacchus

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