Combien de fois faudra-t-il te dire que la moto est un formidable vecteur de rencontres, aussi surprenantes qu'agréables ?
Chacun son avis bien sûr mais, moi qui prône l'ouverture d'esprit (sauf peut-être envers les motards qui deviennent scootéristes) j'ai été ravi d'échanger avec Aymeric. Ce dernier m'a vraiment contraint à l'ouverture puisqu'il roule aussi en Honda spazio 250 ... personne n'est parfait !
L'heureux homme possède le superbe side-car Jawa 350 que tu découvres ci-dessous.
Il n'a pas l'air content notre ami ? si ! |
Ce side-car est le descendant d'une illustre lignée Tchécoslovaque, qui parcours le Monde depuis 1919... Enfin, le monde ... disons plutôt celui qui comprend l'Europe et toutes les Russies !
Jawa-CZ fut pendant longtemps, sous le régime communiste, une des entreprises produisant le plus, jusqu'à 100 000 motos par ans ! Son département compétition fit des merveilles durant les années 60, avec des pilotes emblématiques comme Bill Ivy ou Jack Findlay, sur les circuits du Continental Circus, et en endurance, remportant plusieurs victoires au Bol d'Or.
Le moto cross fait également la part belle aux exploits jusque dans les années 70 avec le pilote Belge Joël Robert.
Et que dire du speedway, où les monos Jawa 500 gavés au méthanol font le bonheur des pilotes, comme en grasstrack ou ice racing encore de nos jours.
Un coup d’œil sur le twin |
Seulement voilà, si les illustres ancêtres pouvaient parler, ils expliqueraient que le service course consommait toutes les matières premières -les bonnes- pour ne laisser que du second choix à la production utilitaire de l'usine.
C'est ainsi que presque par tradition les alliages utilisés, les fonderies, l'assemblage des équipage mobiles laissent parfois à désirer.
C'est ce qui m'a conduit à rencontrer le gars Aymeric qui, la mort dans l'âme, devait laisser son attelage chez le mécano pour une réfection moteur ...
Moteur cependant un peu daté pour un moulin produit dans les années 2000 d'après une conception vieille de 50 ans au moins !
Ancien, mais efficace et facile à réparer, c'est tout ce qu'on demande quand on habite derrière le rideau de fer.
Un bloc moteur bicylindre parallèle de 350 cm3, 2 temps à carbus, graissage séparé, démarrage au kick.
Détail amusant : le sélecteur fait office de kick. On le retourne vers l'arrière, on kicke et il reprend sa place de sélecteur de vitesses.
L'ensemble est monté dans une partie cycle des plus conventionnelles, à double berceau, suspendue par des amortisseurs bien trop souples, qui doivent être pensés pour rouler dans la taïga. Un coup de genoux dans l'attelage à l'arrêt, et celui ci ne s'arrête plus de tanguer !
Le panier est un classique Vélorex que l'on retrouve sur nombre d'attelages de petites cylindrées. Il est en fibre, suspendu, freiné, et est doté d'une capote couvrant un siège en simili skaï tout à fait avenant.
Il est toutefois très léger, ce qui peut être préjudiciable à l'équilibre à vide. Le pilotage ne réclame cependant rien d'autre qu'un peu de concentration, car les réactions du side-car sont plutôt abordables comparé à un attelage plus puissant.
Bonne bouille ! |
Les soufflets de fourche et la chaine de transmission sous carter étanche ne trompent pas : on est en présence d'un robuste utilitaire, que le moujik cravache dans la toundra (ce qui nous change de la taïga)
Dans nos contrées, je trouve plein de charme à ce petit ensemble, un brin désuet mais résolument attachant.
Bien sûr, la tenue de route n'est pas extraordinaire.
Bien sûr, le moteur pourtant très volontaire, n'est pas un foudre de guerre.
Mais qu'importe ! tout ce dont tu as besoin est là : de quoi te déplacer de façon originale, quoique pratique, avec la banane, madame et les gones.
Que demander de plus ?
Aymeric l'a bien compris et, en vrai passionné, compte bien en profiter !
Oui, le side-car s'apprécie en famille ;-) |
GAZ ! |
Hello Flo, superbe reportage sur ces Jawa 350 que j'ai bien connu dans les années 80 lorsque les postiers Hongrois transportaient les plis rapides sur des Jawa 350 couleur bordeaux austère . Tu indiques dans ton reportage, ceci :
RépondreSupprimer"Et que dire du speedway, où les monos Jawa 500 gavés au méthanol font le bonheur des pilotes, comme en grasstrack ou ice racing encore de nos jours."
Disons que pour être très factuel, les 500 Tchèques font de moins en moins le bonheur des pilotes de grass , longtrack et de Speedway. L'exception étant encore le Ice Speedway et uniquement en raison d'un règlement de la FIM : les 4 soupapes étant interdits, exit les moteurs Italien de speedway GM. Seul reste le bloc JRM type 886 2 soupapes pour le Ice Speedway. En speedway, il y a de moins en moins de pilotes pro utilisant des blocs JRM type 889 (le 4 soupapes en course courte). En Grand Prix pour 2014 : 0, en UEM SEC : 0... En 2012 il y avait encore les British Woffinden, Ben Barker ou le Danois Kenneth Bjerre qui tournaient encore avec des blocs JRM. Les deux juniors Castagna et Vincenti Italiens tournent encore en compétition avec des blocs JRM 889. Pour ce qui est du bloc 884 en 4 soupapes course longue cela fait très longtemps que je n'ai pas croisé un de ces blocs. Ce qui est paradoxal c'est que nombre de pilotes utilisent des cadres JRM complet ou partiellement (il arrive de croiser des triangles arrières Stuha montés sur des chassis JRM). Depuis quelques mois, JRM semble revivre de nouveau, des investisseurs ayant injectés du cash dans JRM : youpi !
Cordialement
Jérôme Aka Csokipuncs
Bonjour Jérôme,
RépondreSupprimerMerci pour ces précisions ! il faut vraiment que je penche sérieusement - à gauche- sur ces disciplines et leurs techniques !
Je pense commencer par aller assister à la demi-finale du Championnat d'Europe U21 à Mâcon au mois de juin ;-)
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
RépondreSupprimerDont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi de te pointer à la 1/2 finale U21 du championnat d'Europe"
Avec ça, si Charly Baudelaire ne me demande pas des comptes en bas en compagnie du grand orchestre du splendid... Bon, après avoir consulté le Sar Rabindranath Duval, il est possible que les Allemands Valentin Grobauer, Mark et Erik Riss soient de la partie à Mâcon cette année.
Jérôme
Pardon pour cette tardive réponse ... Le Sar Rabindranah Duval n'y est pour rien cette fois ! je ne suis pas encore sûr à cet instant de pouvoir venir admirer le spectacle, mais fait mon possible pour cela. Skippy le Grand Gourou a été invoqué, un cierge à Fourvière déposé. A suivre ...
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