Indian Chieftain 2014 |
C'est le seul mot qui me vient à l'esprit au moment de te parler de mon petit tour à bord de l' Indian Chieftain.
C'est la version raisonnée... parce que si je m'écoutais je serais en train de faire des bonds en poussant des cris.
Pinaise ! mais quel pied !
Alors oui, tu vas encore dire que je suis bon public. Que peu importe la bécane, je suis toujours ultra positif -pour ne pas dire emballé- lorsque je t'en parle.
Oui, mais non.
Comme me l'a fait remarquer un philosophe d'origine espagnole croisé ce matin (Emile B, qui gagne à être connu ;-) ) je suis homme de compromis, les pieds sur terre et raisonnable. Je sais apprécier les choses selon leur juste valeur.
Donc comme à l'accoutumée, je ne ferai rien d'autre ici que de te faire part de mon ressenti au guidon de cette belle Indienne.
Et si je te dis que c'est enthousiasmant, je te prie de croire que c'est le cas ! (non mais!)
D'abord faisons le point.
La Indian Motocycle Company est une des plus ancienne marques de motos américaines, mais aussi mondiale. Elle a vu le jour en 1901, quelques années avant Harley-Davidson (1903)
La production s'étale de 1901 à 1953, et comprend des modèles emblématiques comme les "Powerplus", "Chief", ou "Scout" cette dernière rendue célèbre pour avoir été utilisée par un certain Burt Munroe.
A partir de 1955, et jusqu'en dans les années 2000, Indian n'a cessé d'être rachetée et revendue par de nombreuses firmes. Matchless, Royal Enfield, Jawa-CZ ou encore Vélocette porteront en leur temps les couleurs Indian. Tombée en désuétude, la marque renait en 2004. Quelques modèles prendront la route et seront disponibles jusqu'en 2011, date à laquelle le groupe Polaris s'en porte acquéreur.
Trois modèles sont aujourd'hui disponibles, construits autour d'un moteur spécialement développé pour asseoir la renaissance d'Indian sur un marché hyper concurrentiel, avec toute la puissance du groupe Polaris, déjà détenteur de Victory Motorcycles.
Celle que je te dévoile ici est le "hard bagger" Chieftain.
Le transpondeur quelque part dans ta poche, il te suffit de presser le bouton situé au centre, en haut du réservoir. Le tableau de bord s'allume, les aiguilles font leur petit tour dans le vide (sur un joli fond blanc) l'injection s'initialise dans un bruit caractéristique. Reste à appuyer sur un classique bouton au guidon pour lancer le moteur.
Ah ! le moteur.
Le "thunder stroke 111" est un monument. Vétouine de 1811 cm3 (111 pouces au cube) il tracte sans faillir en toutes circonstances, dès le plus bas régime.
Gorgé de couple, nul besoin de tricoter du sélecteur pour se voir offrir des relances jouissives et camionesques. Les obstacles s'effacent et disparaissent dans les rétros naturellement, d'une rotation de la poignée.
Les silencieux d'échappements déchicanés, accompagnés d'un filtre à air de bon aloi m'ont permis de profiter pleinement des montées en régime... Broââât ! Broââât ! terrible !
Pour ne rien gâter, ce bloc est monté dans un partie cycle bluffante d'efficacité pour sa catégorie.
Malgré les 385 kg annoncés avec les pleins, passé 10kmh notre squaw se pilote comme un vélo. Etonnant ! l'empattement très long et l'angle de chasse n'y sont sûrement pas pour rien, et cette sensation prédominera tout au long de mon essai.
Le cadre est un traditionnel double berceau qui remplit parfaitement son rôle. Il supporte sans soucis les assauts combinés du moulin et de la route, avec toutefois une tendance légère à se désunir sur l'angle si la chaussée n'est pas bien lisse. Mais rien de rédhibitoire, point de saucissonnage ! Le large guidon permet un contre braquage précis et rassurant.
Et puis, posé sur des amortisseurs impeccables, sur une paire de roues de 16" (pneus de 130 av, 180 arr) la moto est douée d'une agilité certaine. La garde au sol est impressionnante, l'angle maxi épatant pour une bécane de cet acabit.
Le poste de pilotage quant-à lui est simple et agréable. Pas de fioritures, chaque chose à sa place. Pas non plus besoin d'avoir des mains de pianiste pour utiliser les commodos.
On y trouve, outre la commande du moto radio (avec prise pour smartphone), celle de l'afficheur du tableau de bord, du pare-brise électrique et un régulateur de vitesse bien fichu.
Commodo gauche ... |
Commodo droit ! |
Le tableau de bord, l'afficheur face à toi donc, est complet et lisible.
En plus des infos de base, il t'indique la température ambiante, la pression des pneus, la tension de charge de la batterie, le rapport engagé, la périodicité des vidanges... et pléthore de signaux à led. On en fini par oublier l'heure !
Je t'ai parlé du confort ? de l'ergonomie ?
Royal ! en plus d'être très bien suspendue, l'Indian Chieftain propose en guise de selle une sorte de mini canapé. Inutile de te dire qu'une fois installé, tu ne penses plus qu'à rouler.
Les pieds en avant et bien à plat sur les larges plates formes dédiées, les fesses au fond du canapé, les genoux viennent serrer le réservoir, sans grande efficacité.
Cela n'est pas gênant, la Chieftain se conduit instinctivement grâce aux appuis proposés par les "plateaux repose pieds" et " au guidon", que tes mains trouveront facilement, les bras à peine tendus, dans une position confortable. De ce point de vue, aucun doute : voilà une vraie bouffeuse de bornes !
Deux bémols cependant : la bulle provoque un remous qui vient te pousser dans le dos dès 85kmh environ (mais je suis assez grand donc j'ai souvent ce problème) et, étonnant sacrilège, pourquoi n'y a-t-il pas de sélecteur double branche ? il faut presque sortir du canapé pour attraper ce truc du bout des orteils !
Le canapé ... |
Canapé qui rappelle franchement le Far Ouest non ? je ne suis pas fan des franges, mais ça fait partie du folklore de la marque. |
Pour s'arrêter ? oui, des freins. Deux disques avant pincés par des étriers 4 pistons. Un simple disque arrière, étrier 2 pistons.
Des freins au top, dotés de l'abs bien entendu. J'ai dit ai top car bien dimensionnés, avec un feeling précis. Tu pourras retrouver des sensations très proches d'un gros roadster. Efficace et rassurant.
De plus, le frein moteur est très présent, gage de longévité pour tes plaquettes !
Puisque c'est un "hard bagger" tu constateras que les valises sont rigides et intégrées à la ligne de la moto. Elles sont étanches et se déverrouillent à l'aide d'une télécommande.
L'ouverture est très facile, et permet d'être manipulée sans descendre du canapé.
Leur contenance est suffisante pour emmener le pique nique et quelques affaires de rechange, mais sera un peu juste pour partir une semaine.
Tu l'auras compris, La Chieftain ne laisse vraiment pas indifférent.
Pour preuve, le quart d'heure consacré à la prise des photos à vu défiler plusieurs curieux qui sont venus l'admirer.
Sur la route, la ligne atypique de la tête de fourche intrigue l'automobiliste.
Et tu passes un temps fou à chercher ton reflet dans le moindre bout de vitrine !
C'est dire ...
Il faut se rendre à l'évidence : chez Polaris on ne joue pas au poker ! pas une once de bluff là dedans ... en relaçant Indian l'investissement est lourd mais la prise de risque limitée.
Avec ce positionnement haut de gamme, la qualité mise en avant et l'appui du réseau Victory, on peu raisonnablement penser que le retour des Indiens va un peu ébranler les cow-boys, et s'installer dans la durée.
Tu peux remercier avec moi David et Philippe Indian/Victory Lyon, 24 chemin des aulnes, 69760 Limonest (04 78 66 08 08 ), pour leur accueil et pour m'avoir permis de te faire profiter de cet essai.
Des photos ?
Voilààà !
Reportage édifiant, pour ma part j'aimerais avoir des retours après un usage assez long.
RépondreSupprimerN'ayant pas eu de retour à votre mail, voici en substance une réponse pour votre question !
RépondreSupprimerBonjour,
Dans un premier temps, je dois préciser que cette moto m’avait été prêtée dans le but de réaliser mon petit article. Je l’ai donc rendu, à contrecœur !
Cependant, pour avoir eu la chance d’essayer plusieurs modèles Indian et Victory, je crois pouvoir vous dire que la Chieftain fait à coup sûr partie des valeurs sûres en matière de longévité.
La qualité des équipements comme de la finition (à mon avis supérieure à bien des concurrents) laisse augurer un avenir paisible.
La mécanique quant à elle demeure assez simple de conception, gage de fiabilité. Malgré le fait que ce moteur soit récent, il bénéficie de toute l’expérience du groupe Polaris.
Reste l’inconnu lié à l’électronique embarquée, notamment sa tenue dans le temps… mais qui n’y est pas soumis de nos jours ?
Si vous êtes dans la région Lyonnaise, je ne peux que vous conseiller de contacter David, le responsable de la concession Indian/Victory de Lyon (coordonnées dans l’article, sur le blog)
Bien entendu, vous pourrez le taxer de partial, mais je suis sûr que vous trouverez auprès de lui de quoi vous rassurer. Il vous proposera certainement un essai, ce qui à mon sens est le meilleurs moyen de se faire une idée.
Espérant avoir répondu à votre question, je vous souhaite bonne route à moto, en Indian ou autre !
Salutations motardes,
bons , apprécié l'essai ......question ,2 bouchons de réservoir ? 1 pour la déco ......ou pour le remplissage
RépondreSupprimerAlors cet essai ? dites m'en plus !
SupprimerPour les 2 bouchons de réservoir il s'agit effectivement d'un parti-pris esthétique. Un seul est fonctionnel, l'autre est décoratif. Il s'agissait de rappeler le design des réservoir d'antan, notamment la "Big Chief" des années 40.