Tu vois, ces jours-ci ce n'est pas simple de trouver l'inspiration. Je pense ne pas être le seul... L'actualité de ce derniers jours ne t'auras pas échappé bien sûr, et même si je m'astreint ici à parler de moto, reste que cela peut paraitre à certains un peu léger.
Du coup, ces temps-ci je n'ai passé que peu de temps sur le blog.
N'ayant pas trop le cœur à gloser, je me regardais un peu le nombril en bricolant à la maison.
C'était sans compter sur Ben, fin observateur météo et pragmatique optimiste.
Au pied levé il m'a demandé d'organiser du soir pour le lendemain une petite virée, histoire de sortir de la ville et de la morosité.
Rien de bien compliqué, juste un truc sympa dans le secteur, mais avec une thématique toute trouvée : le Beaujolais nouveau !
Rien de très original non plus : quand on a besoin de se ressourcer, de reprendre pied, on va rouler en territoires connus. Il s'agissait donc aujourd'hui de recouper la carte pour tenter d'emprunter des routes pas ou peu connues au travers d'itinéraires éprouvés.
Rien de tel que de sillonner le vignoble fané, sentir les sarments fumants dans le brouillard matinal et les effluves de cochonnailles cuites au vin ... Un casque jet et une moto son deux ustensiles obligatoires pour sentir et ressentir ce genre d'ambiance.
Ainsi donc nous avons pris la route de bonne heure et de bonne humeur, en direction du nord.
Sortir de Lyon le matin est toujours compliqué, mais j'ai plus d'un tour dans mon sac !
Et c'est en suivant le Val de Saône que nous avons pu gagner les petites routes que nous n'avons plus quitté. Le but ? une boucle d'environ 200 kilomètres avec pour point de retour la Montagne de Rochefort.
Le soleil nous a accompagné quelques temps, mais il s'est assez vite caché, et nous avons dû rouler sous un couvercle gris parsemé d'éclaircies.
Les routes étaient plutôt humides et parfois glissantes. Bien m'a pris de sortir mamy Transalp ! avec un couple généreux au regard de sa faible puissance, difficile de la faire patiner dans les courbes grasses et parsemées de feuilles mortes.
Ben, de son côté, devait composer avec la pêche du flat qui équipe sa belle bavaroise R1200GS Adventure. Il a dû tricher et enclencher ses assistances électroniques pour suivre le rythme ... héhé ...
Nous avons donc virevolté d'un virage à l'autre puis d'une vallée à l'autre en franchissant d'abord l'Azergues, puis le Morgon, le Nizerand, la Vauxonne et enfin l'Ardières. Autant d'affluents de la Saône qui marquent le fonds des vallées dont les versants sont couverts de vignobles qui forment le troisième fleuve Lyonnais : le Beaujolais !
Impossible d'échapper à la mise en perce des fûts de vin de nouveau. Partout des bannières signalent l'évènement. Les villages s'apprêtent, le cantonniers sont à l’œuvre, les décorations fleurissent.
Et nous ? nous passons discrètement, profitant de cette ambiance particulière et bucolique. Calme et tranquillité règnent. Nos motos ronronnent, les échappements sont à peine audibles et c'est tant mieux.
Ce faisant nous nous rapprochions de Beaujeu, point culminant des préparatifs de la fiesta qui s'annonce.
Je voulais emmener Ben dans un coin que Fredy et son WR m'avait fait découvrir il y a quelques années : la Croix de Rochefort. C'est un site bien connu des randonneurs, un belvédère rocheux qui surplombe la vallée de Beaujeu, avec une vue imprenable.
Las ! (comme on dit en vieux françois !) les chemins de terre qui y mènent sont en ce moment empruntés par des véhicules de débardage ... Nous n'étions pas équipés correctement, mon acolyte ne s'était pas préparé ;-) et il aurait fallu une légère moto d'enduro pour se frayer un passage jusqu'au site prévu.
Bon, déjà d'ordinaire ça nous aurait promis une bonne suée doublée d'une franche rigolade (si tant est que relever une grosse allemande couchée soit drôle ;-) ) Mais pour cette fois, rien à faire : j'ai bien tenté de passer avec Mamy Transalp, il aurait fallu des pneus à tétines au minimum.
Tant pis ! C'est par le bitume que nous avons pris le chemin du retour, non sans avoir contemplé le panorama depuis la terrasse du Beaujolais, en dessous du Col du Fût d'Avenas.
Villé-Morgon, Quincié, Marchampt ont jallonné ce retour en direction de Lamure sur Azergues.
Une balade digne de ce nom ne pouvait faire l'impasse sur quelques cols supplémentaires ! C'est avec plaisir que nous avons franchi ceux de la Croix Marchampt puis celui de la Croix Rosier, pour finir par emprunter la fameuse D385 qui nous a ramené jusqu'aux portes de Lyon.
Réintégrer la chape de particules fines et le fog de cette mi-journée n'a rien de véritablement plaisant, mais on s'en fiche, on roule à moto ! Quel plaisir !
On se faufile, on remonte les files, on garde tout le sérieux presque enfantin de savoir que l'on peut à tout moment faire demi-tour et regagner des terres accueillantes, gorgées de virages dans des paysages superbes ...
Rien à redire, ça fait du bien !
Ya un intrus dans la photo ... ;-) |
Alors quoi ?! |
Salut Benjamin ! |
Toujours voir la bouteille à moitié pleine ;) !
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