samedi 21 juin 2014

Bike test : le 1000Z du 20ème siècle.


En 1983,  Michael Jackson travaille son moonwalk, Eurythmics balance son "sweet dreams (are made of this)", Peugeot sort la 205, Freddie Spencer est champion du monde en 500 et Péroline fête sa première année.*
Sur la route on croise toutes sortes de bécanes : la "super bol d'or" CB1100F Honda, la Suzuki 1100 Katana, la RGS 1000 Laverda ou encore la 1300 BFG ...
C'est l'année de mise en circulation du modèle que je te présente aujourd'hui : une Kawasaki Z1000J.

Kawasaki Z1000J : elle nous rajeunit !

Bien sûr à cette date elle est bien installée dans le paysage.
Remplaçante de la 900Z1, la 1000 est apparue en 1977. Après une rapide évolution (1978 : Z1R, 1979 : Z2R puis MK2, 1980 : 1000 injection) le modèle "J" apparait en 1981.


Sur notre amie du jour, seuls les combinés arrières ne sont pas d'origine (EMC TwinRoadster)


Dotée d'un 4 cylindres en ligne 8 soupapes refroidit par air, alimenté par une rampe de carburateurs Mikuni de 26mm elle développe 84cv et dépasse les 200kmh.
Malgré un poids conséquent (245kg à sec) elle est bluffante de maniabilité, bien aidée en cela par ses grandes roues et des pneus de faibles sections : 100/90-19 avant et 130/80-18 arrière (quand tu penses qu'aujourd'hui la norme est plutôt 120/180 ! ... où l'on voit la mode passer outre l'efficacité pure)

Je dois ici remercier Yvon, le propriétaire de la moto que tu découvres dans cette page. Il n'a pas hésité une seule seconde à me la prêter pour que je puisse te faire part de mes impressions à son guidon.
Elle se distingue par un faible kilométrage, environ 12000km ! et a fait l'objet d'attentions particulières chez Speck Motos à Villeurbanne, avec révision complète, réfection de la rampe de carbu, remplacement de tous les câbles, remplacement des amortisseurs arrière, vidange de la fourche. De plus, ses roues ont été chaussées d'excellents pneus Avon Roadrider.



Du coup, pour que cela soit complet, je l'ai utilisée pour guider le groupe inscrit à la récente balade Kawa dont j'avais préparé le road-book (cf:  ICI )
Il convient de te dire que la majorité des participants roulaient sur des machines modernes, voire du dernier cri. 
Sur le coup certain ont pu penser que j'allai leur gâcher la journée à cause d’hypothétiques performances en retrait... héhé ... il ne faut jamais sous-estimer une mamie dont la réputation n'est plus à faire !

En dynamique la Z1000J est surprenante. Elle s'inscrit tout à fait dans le paysage moto actuel, avec toutefois un freinage un peu daté. 
C'est ce point qui me chagrinait un peu au moment de prendre la tête du groupe. La réalité est différente : certes le freinage est moins performant qu'aujourd'hui, mais lorsque tu as compris que le dosage tient en ta capacité à presser le levier droit, pas de souci ! il faut juste de grosses paluches, et un poil d'anticipation ... en se replaçant dans le contexte d'époque, le service proposé est de très bonne qualité. Le freinage sur l'angle ne pose pas  de problème, et le frein arrière sera quant-à lui nécessaire pour inscrire notre amie sereinement dans les épingles et autres virolos Beaujolais. 



Confortablement installé sur la large selle hyper moelleuse, la position de conduite est évidente. Le guidon propose un cintre et un écartement digne d'un routière, pendant que de larges repose-pieds tombent à l'aplomb des épaules. Point trop de fatigue à prévoir, en tous cas rien de comparable avec mon ZRX ! je suis de toutes façons toujours trop grand...
Le réservoir, malgré un design anguleux, est pratique a serrer entre les jambe car très fin, comme l'ensemble de la moto. 
C'est ce qui surprend d’emblée lorsque l'on démarre : la Z1000J, sous des dehors patauds et volumineux est une moto assez fine.
Réservoir serré, les pieds bien centrés sur les repose-pieds, on a l'impression de rouler "pieds joints" ! J'aime beaucoup cette sensation, qui permet d'être très directif et réactif sur les appuis dès que le rythme augmente. L'empattement important assure une grande stabilité en courbe, mais s'avère un peu moins pratique dans les petits coins (d'où la nécessité du jouer du frein arrière)
Le  bémol provient du cadre double berceau dont la souplesse est perceptible. La moto peut parfois se mettre à un peu louvoyer, sans que cela soit problématique. Juste un paramètre supplémentaire à intégrer !

Du point de vue mécanique, le ressenti est hyper agréable. Le quatre en deux souffle des airs de baryton, qui reproduisent parfois le son d'un gros moteur américain : à la fois velouté et placide. Enrouler tranquillement à son guidon, le nez au vent, est un exercice des plus sympas.
Mais le fameux huit soupapes à air Kawasaki ne renie pas ses origines : tous les chevaux sont là, proposant le fameux  "coup de pied au cul" dès la moitié du compte tours dépassée.
Les montées en régimes sont certes un peu moins vives qu'avec un 16s, mais elles se font à travers une rugosité palpable qui procure des sensations de pilotage à l'ancienne, les bras qui s'allongent pendant que tu encaisses la pression de l'air sur le casque ... ouf ! c'est trop bon ! tu devrais essayer ! 
L'étagement de la boite, au verrouillage précis, n'appelle pas de critique.

Le Marsupilami n'est pas d'origine


Maintenant que tu es lancé, que tu as pris tes marques, tu te rends compte que l'équilibre de la machine et réparti équitablement entre l'avant et l'arrière, selon les canons de l'époque.
Cela donne un comportement que je trouve assez neutre en conduite quotidienne, qu'il va falloir un peu violenter si tu veux augmenter la cadence. Il faudra alors contre braquer franchement et jouer des appuis aux pieds pour l'emmener dans ses derniers retranchements, son poids s'effaçant alors presque totalement. Campée sur ses grandes roues, notre amie bénéficie de plus d'une garde au sol très confortable. Bluffant !



La moto d'Yvon est, il est vrai, bien suspendue par une paire d'amortisseurs sur mesure "Twin Roadster" EMC tout à fait modernes, et les Avon proposent un grip inédit pour ce type de modèle.
Cela m'a permis de prendre un pied intégral en montrant aux "modernes" comment on se sert d'un Z1000, le vrai en acier du siècle dernier !  "ça angle et ça pousse velu"  ;-) 
Peut-être même que certains se sont demandé ce qu'ils faisaient là . J'ai les chevilles qui enflent ? Ok, peut-être un peu ... mais objectivement peu (de jeunes) auraient parié sur le comportement de Mamie Z1000J avant de l'avoir vu évoluer.

Ah ! quel plaisir !

Commodo gauche ...



... commodo droit !












Le tableau de bord ... style années 80




De gauche à droite : Z1000J 1983, New Z1000 2003, Z1000 2014.






Comme le Marsupilami, le gars dans le rétro n'est pas d'origine.










*Péroline c'est ma sœurette !

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